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Revue de Presse du 20 au 26 mars 2006

Roger Tello nous offre une revue de presse new look. Il a choisi de la traiter par thèmes. Il alternera dans cet exercice avec Nestor Bourangon. Pas de compétition ni de challenge dans ce fait, c’est juste pour vous éviter la monotonie.

Le Pool

La Rue Meurt et Le Choc ont planché sur le dossier MCDDI sous plusieurs angles, affichant, en une les deux photos de Ntumi et Kolélas. « Le MCDDI fait peau neuve » , titre en gros caractères, notre confrère la Rue Meurt qui publie, pleine page, la longue liste des 246 nouveaux membres du Comité National du MCDDI et des 42 membres du Bureau Exécutif National.

Dans les mêmes colonnes, ce journal reprend quelques extraits du discours prononcé à l’ouverture de la session inaugurale, par Monsieur Kolélas : « Le Congo, notre pays a lui aussi, traversé l’une des périodes les plus sombres de son histoire, dont certains effets se manifestent encore particulièrement dans le département du Pool, qui reste plongé dans une insécurité très préoccupante... ».

Dans la foulée, notre confrère pose la question suivante : « Qui entretien l’insécurité dans le Pool ? » A cette question Ntumi s’explique : « Jusque là nous attendons un compromis politique entre le gouvernement et le CNR pour qu’ensemble nous procédions au ramassage d’armes ». Insécurité très préoccupante dans le Pool, Ntumi s’est vu indexer, et est rendu responsable des misères de la population de la contrée.

Par le canal de l’hebdomadaire le Choc, Ntumi, à l’occasion de la conférence de presse animée le 12 Mars 2006 à Nkampa, petit village situé à 16km de Kibouendé-gare et à une soixantaine de km de Brazzaville, a répondu à B. Kolélas : « Je ne suis pas un bandit pour libérer le Pool. Je suis libre d’habiter où je veux. ».

La Nouvelle République, un journal public, s’est intéressé à la démarche du pasteur Ntumi dans l’optique de pacifier le Pool et d’en finir avec l’insécurité persistante dont Kolélas nie la responsabilité. Pour La Nouvelle République, la clé ou le nœud du problème c’est Denis Sassou Nguesso : « Le chef de l’Etat est libre de m’attribuer un statut à sa disposition », a déclaré le révérend pasteur Ntumi. Décidemment, Ntumi-Kolélas un tandem de durs. Un duel émouvant se dessine à l’horizon 2007-2009.

« La rencontre entre les deux coqs du "poolailler" s’annonce rude » , renchérit Le Choc. Si Ntumi et Kolélas se donnent, chacun carte blanche, sur le terrain les données changent : « Non à la violence et oui à une paix réelle et définitive dans le département du Pool où nous sommes déjà satisfait du climat de paix qui s’illustre par une libre circulation des personnes et des biens et la disparitions totale des crépitements d’armes et de braquages » a dit Monsieur Daniel Mbemba l’adjoint au chef d’antenne de la sécurité du Conseil National de Résistance (CNR-Mindouli). Ces propos viennent renforcer la paix dans le pool. Ce séminaire est une Initiative de la commission « justice et paix » du diocèse de Kinkala, à vouloir aider les ex-combattants à renoncer à la violence.
Pendant que le MCDDI fait peau neuve, aux firmaments du PCT et de l’UPADS, les nuages semblent se dissiper après de nombreuses crises internes qui ont donnés naissance à des courants conservateurs et refondateurs.

PCT

Selon Le Choc , le feuilleton PCT n’est pas arrivé à sa fin. A quelques jours de la tenue du 5e congres extraordinaire du PCT, malgré l’intervention du président Sassou Nguesso pour ramener tous les protagonistes autour d’une même table pour débattre sur le devenir du parti, les violons ne s’accordent plus entre les tenants des deux courants.

  Le ministre Henri Djombo a réitéré la position des réformateurs. Selon lui, le PCT a vieilli et ne mobilise plus. Il a évoqué l’éventualité d’un changement de nom et de logo.

  Pour les conservateurs Jean Enoch Ngoma et Gabriel Oba Apounou : pas de changement de nom, oui pour les réformes. La commission préparatoire du 5e congres du PCT ne fait pas son travail. Elle a délégué quelques membres pour superviser les congrès départementaux d’où sortiront les délégués qui siégeront au congrès à Brazzaville.

  Les refondateurs rétorquent que la commission est à pied d’œuvre et qu’il n’y a pas de raison de s’affoler.

Jeu de ping pong, la hache de guerre qu’on croyait enterrée refait surface, pense Le Choc qui conclut en ces termes : « Un congrès de tous les dangers, ça passera ou ça cassera. Wait and see. ».

L’UPADS

Dans Le Choc on peut lire : « L’UPADS demande pardon au peuple congolais » , ces propos sont de monsieur Pascal Gamassa, président de la commission nationale préparatoire du congrès de l’UPADS, prononcés le 16 mars 2006 au cours d’une conférence de presse animée à Brazzaville. Après 8 ans de libertinage la stratégie de la reconquête de la démocratie est relancée. De la nouveauté : dissolution des instances dirigeantes, à l’exception du conseil national où se retrouvent, sans fonction, Kignoumbi Kia-Mboungou et M’béri Martin, hier exclus. Selon monsieur Pascal Gamassa, l’UPADS est un parti d’opposition prêt à assumer l’alternance à partir des urnes. Il suffit, a ajouté le président de la commission, de mettre en place une commission nationale électorale indépendante, comme ce fut le cas en 1996, à la demande de l’opposition d’alors.

Ces préalables acquis, « Nous reviendrons encore au pouvoir, mais, pas de chasse aux sorcières », a martelé, monsieur Pascal Tsaty-Mabiala, le 1er vice-président de la commission nationale préparatoire du congrès de l’UPADS, dans une longue interview qu’il a accordée à Pascal Azad Doko de La Semaine africaine.

A François Lebegue de La Nouvelle République de conclure : « Cette conférence de presse sonne la fin de la récréation et marque ainsi la rentrée politique de ce parti ». Finalement, depuis la création, en 1991, de l’UPADS, combien il y a eu de rentrées Politiques ?

Congo- Nations Unies

La Semaine africaine et La Nouvelle République se sont contentées d’afficher en une la photo de Kofi Annan, secrétaire général des Nations Unies. Aucune photo d’entretien, "Sassou-Kofi Annan" ; "Kofi Annan-opposition congolaise" et "Kofi Annan-chefs d’agences des Nations Unies accréditées au Congo Brazzaville", n’a été publiée. Deux petits titres qui se joignent : «  Visite de Kofi Annan à Brazzaville  », pour La Semaine africaine ; et, «  Le secrétaire général des Nations Unies à Brazzaville  », pour La Nouvelle République.

Dans La Semaine Africaine : le filet des journalistes Pascal Ngalibo Yala et J.Nsoni a résumé le voyage de Kofi Annan à Brazzaville : rencontres et entretiens avec le président de la république ; les élus du peuple (députés et sénateurs) ; l’opposition congolaise ; les chefs d’agences du système des Nations Unies ; puis, avec les corps diplomatiques accrédités au Congo.

  Les non dits : Kofi Annan aurait instruit le chef de l’Etat congolais, Denis Sassou Nguesso, d’accélérer la procédure de signature d’une amnistie générale de tous les opposants encore en exil, en l’occurrence Pascal Lissouba.

Dans La Nouvelle République : une pleine page qui ne cadre pas avec l’actualité. La rédaction a, tout juste, fait du remplissage : cursus professionnel de Kofi Annan ; ses passages dans les organismes internationaux ; son action à la tête du secrétariat général des Nations Unies du 1er Janvier 1997 à nos jours. Elle étale les objectifs des Nations Unies, les dates historiques de l’institution. Le directeur général, Aurélien Desprès Taty, qualifie, dans son éditorial, la visite de Kofi Annan à Brazzaville, de moment inoubliable.

Economie

La Nouvelle République : publie intégralement la déclaration laudative du gouvernement de la république après l’accession du pays au point de décision de l’initiative PPTE (Pays Pauvres Très Endettés). En page 2, ce filet dressé à côté de la photo de kofi Annan est une marque de considération non comme une victoire dont il faut se satisfaire, mais plutôt, comme un encouragement à poursuivre et à approfondir les réformes en cours. Ce communiqué de presse signé du ministre de la communication, Alain Akouala Atipault, est une occasion, pour le gouvernement congolais et son président, de remercier le FMI et la Banque Mondiale pour leur précieux soutien.

Les non dits : le 8e point du communiqué de presse est moqueur et révoltant, il stipule : « ...poursuivre la coopération avec ces institutions pour l’amélioration du bien être du peuple congolais dans le dialogue et le respect mutuel ». Le Congo, pays producteur du pétrole, de bois, du magnésium et bien d’autres produits, recherche une place dans le fichier des pauvres. Le concept pauvre ou pauvreté défraie la chronique, à telle enseigne, la population congolaise, consciente, tente de se prendre en charge.

En page 10, dans les colonnes de La Nouvelle République, sous la plume de Moutadila, les populations de la Bouenza luttent contre la pauvreté en construisant une banque alimentaire à Kinguembo dans le district de Madingou. Un entrepôt de stockage, de conservation, de transformation et de commercialisation de produits agricoles locaux. Comme quoi, les paysans n’attendent pas que le gouvernement congolais atteigne le point d’achèvement de l’initiative PPTE !

Le Défi Africain : notre confrère place la barre très haut. Titre à la une : « Mensonge et hypocrisie autour du problème de la dette ». Le débat doit plutôt être ramené vers le développement des pays du tiers monde qui doivent à tout prix, se mettre à l’abri de la pauvreté et du surendettement. Selon Kofi Annan, les pays africains doivent balayer devant leurs portes en attendant que les pays développés les aident.

Construction, Urbanisme et Habitat

La Semaine Africaine et Le Défi Africain ont accordé une très longue interview, de deux pages chacun, au ministre de tutelle Claude Alphonse Nsilou, relative au programme immobilier de construction de logements sociaux à Bacongo (Brazzaville) et à Oyo (Cuvette centrale). Les deux rédacteurs, J. Mbanza et R. Mbepa, ont eu le même flair. Titre identique extrait de l’interview du ministre Nsilou : « La solidarité en vers les pauvres devrait augmenter à la faveur d’une situation budgétaire favorable. Le véritable débat doit être là » . Des photos du ministre et de logements à Oyo illustrent son propos. On peut lire la légende de l’une des photos : « Les pauvres ont aussi le droit d’accéder à un logement de qualité ».

Dix mille logements dont, en moyenne, un seul coûterait 10 à 20 millions CFA. Diable, quel est le revenu des pauvres ? Et celui des fonctionnaires congolais ? Un dollar par jour et par habitant, contre dix mille logements à 20 millions CFA ! Décidément dans ces conditions on se demande vraiment que cherche le Congo en revendiquant l’initiative PPTE.

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