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Candidature du Congolais Firmin Edouard Matoko à l’Unesco : présomption de sabotage

Photo: Edouard Firmin Matoko et Christel Sassou : on accuse le Congo d’intentions louables

Le candidat officiel de Brazzaville à la direction de l’UNESCO est snobé par le khalife d’Oyo, Denis Sassou Nguesso, plongé dans l’ambiance de la campagne présidentielle. En guise de consolation, l’impétrant Edouard Matoko est reçu par « Kiki » le pétrolier.
On a connu des soutiens plus francs et appuyés à une fonction officielle. Jean-Claude Ngakosso, ministre des affaires étrangères, s’est muré dans un mutisme gênant.

Coup de Jarnac

On n’a encore rien vu en matière de coup tordu. Trois prétendants, un poste.

« Au total, il y a trois prétendants à la succession de l’ancienne ministre française à la tête de l’Unesco : Khaled Amed El-Enany Ali Ezz (Egypte) dont la candidature avait été présentée depuis octobre 2024 ; Mme Gabriela Ilian Ramos Patino (Mexique) et le Congolais Firmin Edouard Matoko dont les candidatures viennent d’être présentées. » (L’Horizon Africain 23 mars 2025)
C’était sans compter avec l’égocentrisme du congolais Sassou. A en croire le journal Jeune Afrique , le Congo n’avait aucune ambition compétitive à la tête de l’Unesco.
Puis : coup de théâtre.
Etonnement de la presse.
« Succession d’Audrey Azoulay à l’Unesco : la candidature congolaise va-t-elle rebattre les cartes ? » titre Jeune Afrique (24 mars 2025)
On voit Mpila venir avec ses gros sabots. Le journal de feu Béchir Ben Yamed développe :

«  En décidant de présenter Firmin Edouard Matoko quelques jours seulement avant la date limite de dépôt des candidatures, le Congo a surpris tout le monde, à commencer par l’Égypte. Le président Abdel Fattah al-Sissi était en effet convaincu de bénéficier du soutien de Brazzaville. » ( 24 mars 2025) .

Le naïf ! Il ne connaissait pas la férocité du crocodile des berges du Congo. Sassou, le sage que le monde nous envie, a assené un véritable coup de Jarnac dans les règles de l’art à l’Egyptien. (On appelle ainsi un geste déloyal, commis en traître, au cours d’un duel).

Présomption de sabordage

Sauf qu’après le geste peu noble du Congo, on s’attendait à un soutien massif de son poulain Edouard Matoko. Sur ce chapitre l’efficacité de Sassou n’est plus à démontrer. On l’a vu à la manœuvre quand il fut question de défendre la candidature d’Henri Lopes à la Francophonie.

Au lieu de cela le patriote Sassou fait un croc-en-jambe à son candidat. Il botte en touche, préférant déléguer la tâche à son rejeton Kiki dont on n’a jamais vu les preuves en matière de lobbysme international. Au contraire, le fiston est un lamentable bras-cassé de taille.

Sassou n’aime les candidatures congolaises à des postes juteux et prestigieux que lorsqu’elles concernent un Nordiste ( Henri Lopes), de préférence un Mbochi (Ndinga Oba, Henri Ossébi, Jérôme Ollandet), mieux : un ressortissant de l’axe OBOMO (Olombo-Boundji-Oyo-Makoua-Owando )

Pedigree

Le plan de base est : « Je porte mon choix sur ta personne pour que tu ne sois pas choisi. »

En dépit de l’excellent pedigree rappelé par Urbain Nzabani dans L’Horizon Africain, le candidat Firmin Edouard Nguyen Matoko (ce qui le disqualifie d’emblée) ne fait pas partie du périmètre ethnique sus-évoqué. Il ne perd rien pour attendre. L’heureux élu du Congo est donc parti dans cette rude compétition pour « faire naufrage  » grâce à ceux qui sont sensés lui dresser des lauriers.

Tant pis si Sassou va s’aliéner l’amitié du crocodile du bord du Nil, pourvu que son candidat qu’il a pris le parti de présenter, faute de postulant ethnique idéal, subisse les morsures de l’humiliation.

Pourtant, selon un internaute, le père d’Edouard Matoko, un ancien d’Indochine, a chaperonné Denis Sassou-Guesso au début de sa carrière militaire.

Chez certains, l’ingratitude est une viande qui se mange faisandée et froide.

Il reste un atout au brillant candidat Matoko : son capital culturel. Aux âmes intelligentes, les chances de succès coulent de source. Mais le capital intellectuel va-t-il suffire sans appui national ?

Dilemme

Le candidat a besoin du soutien de son pays. Ce pays rumine le poison du tribalisme en plus de ne pas faire bonne presse sur le plan international. Le piège est que : l’aide du Congo ne lui sera d’aucune aide.

Sassou le sait et doit s’en délecter.

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