
Proposition Citoyenne de deux Congolais vivants en France de sortie de crise multidimensionnelle qui sévit en République du Congo afin d’aller en toute quiétude au scrutin présidentiel de 2026.
POUR UN DIALOGUE POLITIQUE LE PLUS LARGE DE TOUTES LES FORCES VIVES DE LA NATION : DIALOGUE DE LA RÉCONCILIATION, DE LA PAIX ET DE LA JUSTICE (DRPJ)
Nous plaidons pour la Convocation du Dialogue Politique le plus large de toutes les forces vives pour une sortie de la crise multidimensionnelle qui sévit dans notre Pays afin d’aller en toute quiétude au scrutin présidentiel de 2026.
Ce Dialogue politique le plus large que nous souhaitons de tous nos vœux, doit être un Projet de Réconciliation, de Paix et de Justice contrairement de la Conférence Nationale Souveraine de 1991, qui fût une assemblée constituante dans l’objectif de consolider l’idéal de Nation.
Nous ne pouvons pas aller à un Dialogue avec des idées préconçues ou restrictifs, mais plutôt avec une certaine capacité d’imagination, car ce moment est nécessaire pour renforcer la cohésion nationale et un développement de la culture démocratique, afin d’affronter les échéances électorales futures dans un esprit apaisé.
Il n’est plus nécessaire de mettre en place une commission spéciale chargée de préparer ce Dialogue sur les questions de préséances, de vérifications de mandants, d’ordre du jour et/ou d’autres conditionnalités, puisque l’institution du Conseil National du Dialogue y ait habilité.
Déroulement du Dialogue politique le plus large ou de toutes les forces vives du Congo
En 1991, la souveraineté, c’est-à-dire que la force de loi des décisions et leur caractère exécutoire d’urgence, à l’issue de la Conférence Nationale était nécessaire et compréhensible car la souveraineté était la seule condition permissive à cette assemblée pour installer un nouveau système politique sans tensions : c’est ce qui fut fait et, toutes les parties y trouvèrent leur compte, sauf les ennemis de la République. Mais, aujourd’hui les décisions du Dialogue que nous souhaitons devraient être imposables compte tenu de l’état du pays dans tous ces contours.
Le Dialogue doit être un espace où l’arme principale est la maîtrise de la parole et la production du consensus.
Pour cela, nous pouvons encore nous référer au discours d’intronisation du maitre de céans en l’occurrence Monseigneur Ernest KOMBO lorsqu’il imprima un style à la Conférence au travers des linéaments suivants : « … Si j’étais en chaire, je dirais d’une manière lapidaire, même en politique, il faut au moins observer les trois (3) commandements : tu ne tueras pas, tu ne voleras pas, tu ne mentiras pas. […] Cette Conférence est un laboratoire où vont être élaborées, grâces à l’expérience et à la compétence des uns et des autres, de nouvelles règles de vie familiale, sociale, politique et professionnelle. Cette Conférence Nationale est une clinique d’où nous voudrions sortir guéris des blessures du passé, du tribalisme, du népotisme et heureux enfin d’être Congolais tout court. Cette Conférence est un supermarché où nous allons acheter sans argent des solutions pour soigner notre économie agonisante. Cette Conférence Nationale ne peut pas être un tribunal où se prononceront d’autres condamnations à mort, ni un ring où tous les coups sont permis, elle est plutôt un confessionnal où seront discernées toutes les erreurs qui ont favorisé les maux que nous dénonçons et déplorons et devant lesquels personne ne peut se vanter d’avoir les mains propres. Vous avez élu à la tête de votre présidium un prêtre, vous supporterez qu’il vous donne un petit conseil : reconnaître la faute commise, demander pardon, accepter une punition curative ; voilà le béton de l’unité nationale ».
C’est dire qu’au cours de ce Dialogue, il ne sera pas question d’un renversement des institutions comme peuvent le penser injustement certains, mais en revanche une occasion de renforcement de l’autorité de l’Etat qui est quasiment inexistant aujourd’hui dans notre pays. Or, il nous faut un Etat fort et non un pouvoir fort que détiendrait certains, pour mener les réformes nécessaires à la renaissance aujourd’hui de notre pays.
Les débats qui doivent être ouverts sous l’égide du Secrétaire Permanent du Conseil National du Dialogue pourraient être animés par un bureau composé de personnes tirées sur le volet séance tenante.
Contrairement, à la Conférence Nationale Souveraine de 1991 dont les travaux durèrent près de trois (3) mois, du 25 février au 10 juin, les travaux du Dialogue ne devraient se faire dans les délais raisonnables.
Les débats de la Conférence Nationale Souveraine de 1991 visaient la mise en place du nouveau système politique, à la fois, au niveau symbolique et institutionnel. Donc, le mot « commission » était approprié pour traduire ses débats, mais dans le contexte actuel, du Dialogue, c’est le mot « groupe de travail » qui conviendrait pour traduire ses débats.
La liste des participants doit être répartie dans les institutions suivantes : Toutes les forces vives du pays doivent être invitées à participer à ce forum de négociation avec des enjeux différents de ceux de la Conférence Nationale Souveraine de 1991.
Partis politiques (représentés chacun par 3 membres)
Toutes les associations de la loi de 1901 (2 membres chacune)
Confessions religieuses (3 membres chacune)
Syndicats (2 membres chacun)
3 délégués de la chambre nationale de commerce et d’agriculture du Congo
Les représentants des institutions nationales
Les représentants des sociétés d’Etat et de sociétés mixtes
Les représentants des administrations publiques
Les représentants des Ambassades du Congo à l’étranger
Les représentants du Congo au sein des organisations internationales
Les autorités anciennes
Les observateurs étrangers
Les individualités
Les représentants des organes de la presse nationale et internationale
Le temps de négociation
Fortement encouragés par toutes les forces vives de la Nation, le Dialogue aura pour rôle de créer un contexte politique plus serein. L’idée est la recherche d’un consensus sans déboucher sur une contestation de l’avenir constitutionnel et politique, mais il entendra permettre la tenue d’élections libres et honnêtes en 2026 comme en 1992.
Pour éviter les blocages si les divergences demeurent contre l’avancée du Dialogue, nous devrions introduire le principe du « consensus suffisant » signifiant que le processus de négociations se poursuivra si un quota des participants est d’accord.
Le Dialogue doit être organisé autour d’une structure plénière, qui aboutira à des groupes de travail.
Nous pouvons mettre en place trois groupes de travail que, nous pouvons définir comme suit :
Un groupe de travail pour auditer la dette et mettre les instruments de lutte contre la Corruption ;
Un groupe de travail de l’Information et de la Communication, ayant pour mission de contrôler les médias tout en garantissant l’esprit démocratique et définir un calendrier électoral aux différentes élections prochaines ;
Un groupe de travail de Vérité, Réconciliation et Réparation.
Il n’y a qu’un seul ordre du jour des débats qui vaille : c’est l’état du Pays et le climat politique à l’approche du scrutin présidentiel de 2026.
Parce qu’il s’agit de la crise multidimensionnelle et de la dette avec les partenaires financiers extérieurs, c’est l’incapacité du gouvernement à produire une action cohérente qui est critiquée. Surtout, la lutte contre la corruption, conséquence d’une politique publique chaotique depuis la mise en place des grands travaux et de la municipalisation accélérée…, a témoigné d’un domaine délaissé, pourtant essentiel en termes de budget du pays pour un pays dit en voie de développement.
Donc, le Dialogue n’a pas pour but de changer les institutions, mais d’abord un changement de méthode car la contestation de la légitimité du scrutin présidentiel de 2021 est derrière nous. Il s’agit d’aller de l’avant pour l’Avenir du pays que nous voulons laisser à nos enfants.
Ce sont donc bien des nouvelles pratiquent qui semblent se dégager, reposant sur les valeurs démocratiques au Congo (de la République du Congo démocratique) et des Etats modernes.
Après Dialogue doit être appelé « une année d’action », entend apporter des réponses aux trois (3) défis que doit relever la République du Congo :
Le défi politique ne semble pas encore avoir été relevé depuis la Conférence Nationale Souveraine de 1991 dans la mesure où les valeurs et les procédures de la démocratie ne font pas encore partie du paysage politique et institutionnel.
La crise actuelle que traverse notre pays et la géopolitique internationale qui peine à définir le nouvel ordre mondial, nous offrent une opportunité exceptionnelle de démontrer qu’un pays africain peut réussir à relever un tel défi qu’exige le monde dans son ensemble, mais ces réformes doivent surtout donner l’élan nécessaire pour engager le Congo sur le chemin de la justice social, afin que plus aucun habitant n’ait à souffrir d’un manque de liberté ou de dignité car si un seul n’est pas libre ou ne vit pas dignement, alors l’ensemble du peuple n’est pas libre ou ne vit pas dignement.
Car, et c’est sans doute le plus délicat des défis, l’impatience de la population est grande, frustrée des dividendes de la démocratie définies par la Conférence Nationale Souveraine de 1991 pendant tant d’années à ce jour. L’idéal d’une société démocratique et libre dans laquelle chaque personne vivra en harmonie et pourra prétendre à des chances égales doit trouver à s’exprimer concrètement. La Nation Congolaise doit aussi apprendre à mieux exister dans toute sa diversité et ne pas figer les positions, ce qui aurait pour effet de remplacer la longue lutte de liberté et d’émancipation par une autre forme de privation et d’exploitation, rendue fatale par le contexte international.
La transformation sociale qui doit nécessairement accompagner la démocratisation est une condition indispensable pour permettre (enfin) de répartir plus justement le pouvoir social, de sorte que tout le peuple en soit à la fois la source et le destinataire ultime…
En définitive, il faut mettre en place un gouvernement de cohésion dont le premier ministre sortira des critères définis à la clôture du Dialogue et le renforcement du Conseil National du Dialogue dont à sa tête, le maintien de son secrétaire permanent.
Raoul Ludovic LOUBELO et Adéodat Fortuné KOUZONZISSA