email

Le tango médiatique congolais

par Benda Bika

La presse congolaise continue de s’étoffer et de grandir. Attendue depuis plus de trois ans, la radio catholique Radio Magnificat vient enfin de passer à sa phase active.

La presse congolaise continue de s’étoffer et de grandir. Attendue depuis plus de trois ans, la radio catholique Radio Magnificat vient enfin de passer à sa phase active. Elle émet à Brazzaville et ses environs en modulation de fréquence FM de 93.7 FM. L’Eglise catholique se dote ainsi d’un instrument de conscientisation qui vient compléter ses autres moyens d’expression : la Semaine Africaine ; son Cybercafé ; son groupe de presse Comafrique et les bulletins paroissiaux qui, ici et là, paraissent plus ou moins régulièrement dans les diocèses comme Pointe-Noire, Nkayi, Owando et Brazzaville (Journal Le Ressuscité de la Paroisse Jésus Ressuscité surtout) etc...
La mise en route de cette radio vient aussi, en quelque sorte, homogénéiser le paysage audio-visuel et médiatique congolais (voir aussi en complément notre blog de la rédaction du 10 février dernier).

Quoique la liberté de presse ait été proclamée en 1990 et confirmée depuis lors par les différents textes et dispositions réglementaires, la libéralisation des ondes semblait ne pas suivre la volonté politique proclamée. Ainsi, les radios émettaient-elles en toute illégalité, se heurtant à la rigueur ou à la complaisance de la loi, surtout en fonction du profil du propriétaire. Cette situation bizarre a favorisé l’intrusion inattendue des militaires qui ont fait une irruption à la hussarde dans le paysage médiatique congolais.

Le cas de DRTV, la radio et la télévision du général Norbert Dabira qui émettent à Brazzaville en dehors des dispositions au nom desquelles l’Etat refusait le droit d’émettre à Radio Magnificat, par exemple. La DRTV a pris de l’avance. Aujourd’hui, elle envisage de passer à la TNT, télévision numérique terrestre, système employant les bandes VHF/UHF mais sans la traditionnelle antenne râteau que nous connaissons.

Le cas aussi du Colonel Marcel Tsourou, ancien gouverneur de Pointe-Noire qui il y a 8 ans, lança Télé Pointe-Noire et suivant la logique de l’horreur qu’a la nature pour les vides : cette chaîne privée est venue palier l’absence de couverture de la RTC, Radio Télévision congolaise, constatée sur l’ensemble du territoire. Il y a belle lurette en effet que les ré-émetteurs relais implanté jadis dans les 9 régions du pays ont cessé d’exister : pannes, incidents (incendies), sabotages pendant les guerres sont passés par là !

Dans tous les cas, c’est au milieu de difficultés certaines (d’approvisionnements, de manques de mesures incitatrices et d’une cadre répressif plus strict à poursuivre les faits de diffamation que les agressions des journalistes et/ou la dégradation volontaire de leurs matériels et structures de production). Le Congo joue un véritable tango médiatique : un pas en avant deux pas en arrière. En effet, alors qu’on peut se réjouir de voir enfin se fixer sur le net des éditions on-line de certains de nos journaux connus : La Semaine Africaine (de temps en temps) ; Le Choc (http://www.lechoc.info) ; Les Dèpêches de Brazzaville, on ne peut que regretter amèrement la disparition subite de Radio Congo du réseau satellitaire de la worldSpace, pour non-payement de l’abonnement.

Enfin, last but not the least, Congopage, votre site, se confirme toujours davantage comme le site de référence sur le Congo. Dans trois mois devraient nous arriver les chiffres d’audience de Bcdlabel, le moteur audimat des sites où nous venons de nous inscrire. Nous vous en parlerons.

Laissez un commentaire
Les commentaires sont ouverts à tous. Ils font l'objet d'une modération après publication. Ils seront publiés dans leur intégralité ou supprimés s'ils sont jugés non conformes à la charte.

Recevez nos alertes

Recevez chaque matin dans votre boite mail, un condensé de l’actualité pour ne rien manquer.