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L’hôpital de référence de Loandjili, serait-il un îlot de réussite dans la pyramide sanitaire du Congo ?

Le mercredi 31 janvier, monsieur Bernard Samba Lévy, Directeur Général de cette structure a annoncé fièrement 80% d’objectifs atteints à l’occasion de la cérémonie de présentation des vœux de l’hôpital. Ce résultat, somme toute constat d’échec, puisqu’une réussite eut été la complétion ou le dépassement des objectifs fixés, est en contradiction avec le constat du Directeur Général de la Santé et de la population, monsieur Damase Bozongo, qui lors de la session d’évaluation du programme sanitaire 2006 des départements de Pointe-Noire et du Kouilou déclarait : « Il ne faut pas se voiler la face, notre système de santé n’est pas performant, il y a des efforts à faire à tous les niveaux. »

Le 20 février 2004, le chef de l’Etat Denis Sassou Nguesso inaugurait l’hôpital de référence de Loandjili, d’une capacité de 216 lits. L’objectif était de développer la qualité des soins et de réduire considérablement les évacuations sanitaires. Deux ans après, cet hôpital n’est référentiel que pour les thérapies bénignes, comme l’ont déploré certains médecins pendant les sessions d’évaluation. Il est à noter que les activités médicales n’ont été officiellement lancées par le préfet du département de Pointe-Noire, monsieur A.H.Paka que neuf mois en arrière.

Sur le plan fonctionnel, un budget de deux milliards de francs CFA annuels a été octroyé à l’hôpital de référence de Loandjili par l’Etat congolais. Cette subvention est additive aux "minis" recettes qui s’élèvent à plusieurs centaines de millions de francs CFA par mois.
Ce budget est sensé :
 assurer le traitement de près de sept cent cinquante agents qui travaillent en dehors de toute convention jusqu’à ce jour ;
 l’approvisionnement en médicaments ;
 les autres chapitres de fonctionnement.
C’est donc une grosse machine à sous qui a été confiée à monsieur Bernard Samba Lévy. Il la gère sans texte officiel de référence. Curieux système de gestion pour une si grande structure et un budget aussi impressionnant.

Cette première, à l’hôpital de référence de Loandjili, qui deviendra tradition a eu deux temps forts : D’abord les réalisations de 2006 énoncées par la Directrice de l’Administration et des Ressources Humaines, madame Tantsimba Marie-Noëlle, ensuite les orientations de 2007 balisées par Bernard Samba Lévy.

Tantsimba Marie-Noëlle : Sous le plan des objectifs, nous pouvons dire sans crainte de nous tromper que les principaux objectifs fixés en 2006, par la Direction Générale, ont été atteints à 80%, il s’agissait de :
 Développer des relations avec des hôpitaux extérieurs ;
 Relever le niveau de l’hôpital à partir d’une assistance technique ;
 Signer les contrats avec les sociétés publiques et privées de la place ;
 Développer le système de prise en charge des malades ;
 Faciliter la population à l’accès aux soins et aux produits médicaux ;
A titre d’exemple, je citerai la signature d’un contrat de partenariat avec l’université de Lille II en France, l’assistance technique chinoise en 2006, la signature de plusieurs contrats avec les sociétés de la place pour le traitement de leurs malades ;
 La réception de matériaux médicaux techniques etc.

Sous le plan de l’administration et des ressources humaines :
 L’amélioration des conditions d’existence de nos agents ;
 La formation continue, et la remise à niveau de nos agents ;
 Le développement de capacité managériale ;
 Le traitement des dossiers de nos agents pour une éventuelle intégration à la fonction publique ;
 Le relèvement du niveau social de nos agents en leurs accordant quelques avantages ;
 Fidéliser nos agents à leur poste de travail ;
 Mise en place de deux équipes de sport (football et sango).

Sous le plan économique et financier :

 Nous avons rendues fonctionnelles toutes les installations de l’hôpital à partir des crédits alloués à notre structure pendant l’exercice 2006.

Sous le plan de la gestion des malades nous avons pu :
 Maximiser les recettes……… ;
 Maîtriser le circuit du malade ;
 Améliorer le système informatique ;
 Assurer le bon séjour au malade ;
 Améliorer la qualité des données statistiques.

Pour les affaires médicales :

 La réussite des soins de qualité administrés aux malades ;
 L’approvisionnement des services cliniques et para cliniques en médicaments ;
 La mise en fonction des services cliniques et l’amélioration de leurs capacités ;
 La mise à disposition des produits sanguins ;
 Le renforcement et l’amélioration de notre plateau technique.

Cependant beaucoup de choses restent à faire, l’hôpital de référence de Loandjili est une jeune structure de la sphère sanitaire au Congo, elle n’est donc pas en marge des difficultés que connaissent d’autres structures hospitalières. Il nous revient donc à nous, cadres et autres agents, de nous serrer les coudes pour relever les défis.

Chers collègues ;
Chers collaborateurs ;
Nous voici au terme de notre bilan succinct, nous comptons sur vous, sur ces femmes, et ces hommes dotés des capacités de travail à n’en point douter pour tout mettre en œuvre à fin que cet outil de travail qui nous a été donné de bon cœur par le père de la nation, et son épouse puisse trouver du répondant et répondre aux exigences de la médecine moderne.

…Je ne pourrais terminer mon propos sans me joindre à vous et à tout le personnel de l’hôpital pour féliciter notre Directeur Général, monsieur Bernard Samba Lévy, pour la dextérité et la droiture dont il a fait montre dans la gestion de cette structure qu’il dirige sans texte mais qu’il a su conduire voici bientôt trois ans hors du naufrage.

Pour sa part, monsieur Bernard Samba Lévy, s’est exprimé en ces termes :

« Mesdames et messieurs, l’hôpital général de Loandjili qui a ouvert ses portes le 03 août 2004 avec ses cinq cent agents a aujourd’hui deux ans et cinq mois d’existence avec sept cent cinquante agents en poste, grâce à votre savoir faire. D’aucuns ne le croyaient subsister ; mais en s’unissant dans notre démarche, médecins, paramédicaux et administratifs nous sommes entrain de relever le défi de son fonctionnement en dépit de nombreuses difficultés.
Je vous félicite du travail abattu tout au long de l’année qui vient de ‘achever et je vous exhorte à poursuivre dans cet élan. Je saisi également cette occasion pour remercier très sincèrement tous les prestataires qui exercent sans relâche au sein de notre établissement et à l’appui technique que la coopération chinoise saura nous apporter. Sachez que la rigueur et l’ardeur au travail demeurent notre cheval de bataille comme vous l’avez expérimenté déjà, tel que le chef de l’Etat nous l’a recommandé dans son message de fin d’année à la nation.
Je sais que notre projet de loi est en cours de promulgation et se fait longtemps attendre. Pour ma part, je ne ménagerai aucun effort pour faire aboutir dans les meilleurs délais cette loi et ses textes subséquents.
Dans le cadre de l’organisation des conditions de travail, je mettrai en chantier la convention collective de l’hôpital général de Loandjili. Aussi, l’action en 2007 sera focalisée notamment sur :
 La régularisation de la situation administrative des agents recrutés ;
 L’ardeur et la rigueur au travail ainsi que nous l’avons entamée ;
 L’amélioration des conditions de vie et de travail des travailleurs ;
 Le renforcement des capacités et la formation ;
 La conscientisation du personnel ;
 Le renforcement du plateau technique ;
 L’amélioration de la qualité de travail à tous les niveaux ;
 L’ouverture de notre structure à l’extérieur dans le cadre du partenariat (avec l’Université de Lille 2 et ambulanciers sans frontières).

Ce faire, je saurai compter sur bonne collaboration, pour pousser notre hôpital à un niveau où nous le voulons à savoir un centre de référence pour la recherche et les soins de qualité.
Que cette nouvelle année nous apporte bonheur et vigueur dans notre vie collective.
Bonne et heureuse année 2007. »

Nous pensons que l’hôpital général de Loandjili peut faire beaucoup mieux. Les règles basiques de l’économie sont malheureusement cardinales, à 80% un objectif n’est pas atteint. Dans la même direction, les sources de ce palier constituant tous les tableaux d’exploitation et comptable ne peuvent pas être analysées au 31 janvier cela relèverai de l’exploit quand on sait la lourdeur administrative qui règne dans les structures étatiques. Mais versons dans " le congolisme" et l’autocongratulation, pour accorder le bénéfice doute à ces résultats tendancieux. Sans jouer aux oiseaux de mauvaise augure, il est temps qu’un nouveau type de management plus rigoureux soit de règle dans toutes les structures étatiques.

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