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Condés congolais

Allô, Général André Fils Obami Itou, Directeur Général de la Police Nationale, Vos hommes ont causé du grabuge !

Photo: L’eau rend la police ivre

Allô, Général André Fils Obami Itou, Directeur Général de la Police Nationale,
Vos hommes ont causé du grabuge !

Congo-Brazzaville : La Boisson d’Eau qui Mène en Prison !

Imaginez un instant : vous êtes sous un soleil de plomb à Brazzaville.
Votre gorge est aussi sèche que le désert du Sahara.
Naturellement, vous entrez dans une boutique et achetez une bouteille d’eau.
Rien de plus normal, non ?

Eh bien, dans cette histoire digne d’un film comique (ou tragique, selon le point de vue), boire de l’eau dans la rue peut vous coûter cher... très cher, au Congo-Brazzaville.

Une soif qui coûte 150 000 francs

Le jeune héros de notre histoire, assoiffé, sort de la boutique en sirotant sa bouteille d’eau fraîche. Malheureusement pour lui, il tombe nez à nez avec un véhicule de policiers en patrouille.
À leur grand étonnement (et à son malheur), ces derniers décident qu’il ne boit pas de l’eau, mais qu’il consomme une drogue en plein air, sûrement du tram-a- dol.
Et là, commence un véritable théâtre de l’absurde.
Les policiers sautent sur le jeune homme, persuadés qu’il est en train de devenir un « bandit de grands chemins » .

Le pauvre garçon, ébahi, tente de se défendre.

Une démonstration peu convaincante

Dans un acte de désespoir, il pousse l’héroïsme à un niveau rarement atteint : il enfonce ses doigts dans sa gorge pour vomir… de l’eau.
Oui, juste de l’eau qui sort de sa bouche.
Mais les policiers, qui semblent jouer dans leur propre version de Sherlock Holmes à Brazzaville, refusent de croire à cette "preuve".
« Tu joues au malin ? » lui lancent-ils, les sourcils froncés.

Et comme si boire de l’eau était une infraction de premier degré, ils lui demandent de payer 150 000 francs CFA.
De l’eau au commissariat Lémina (Marché Bernard Kolélas, ex Total)
Évidemment, notre jeune Congolais n’a pas cette somme.
Et voilà comment une soif innocente le mène directement au commissariat.
Là-bas, pour couronner le tout, il est déshabillé et jeté en prison.
Oui, vous avez bien lu : déshabillé. Tout ça pour une bouteille d’eau qui n’a coûté que quelques centaines de francs.

Une tragédie comique

Cette scène, aussi hilarante qu’indigne, met en lumière deux choses : l’incroyable imagination de certains policiers et les abus auxquels les citoyens peuvent être confrontés dans leur quotidien.
Si boire de l’eau est désormais une activité suspecte, que reste-t-il aux pauvres mortels pour survivre à la chaleur tropicale ?

Moralité

Si vous êtes à Brazzaville et que vous achetez une bouteille d’eau, peut-être vaut-il mieux la boire discrètement, chez vous.
Et si vous croisez une patrouille, faites semblant d’étudier la physique quantique sur votre téléphone.
Il semble que, là-bas, l’hydratation publique soit une affaire d’État.
Ah, Congo, terre de surprises et de fous rires involontaires !

Serge Armand Zanzala, journaliste et écrivain

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