L’équipe des Diables-Noirs vient d’être consacrée à la tête du championat national de Football du Congo après avoir terrassé l’AC Léopard de Dolisie ce dimanche 17 septembre 2011.
Objet de suspicion
Dirigée par Jean-Pierre Ndenguet, un homme lige de Sassou, l’équipe des Diables-Noirs ne reste pas moins un objet de suspicion au yeux du Pouvoir de Brazzaville, à l’inverse de sa légendaire rivale, L’Etoile du Congo (étoumbou lo kia), équipe chérie de Sassou. Du coup, ce Président iconoclaste des diablotins, le général Jean-Pierre Ndenguet, est légitimement soupçonné, depuis sa nomination à leur tête, d’être le cheval de Troie de Sassou dans le camp de l’ennemi sudiste.
Pour le Pouvoir, contrôler les Diables-Noirs c’est se donner un moyen en or pour étouffer tout mouvement de foule en cas de victoire. Placer le très féroce général Jean-François Ndenguet (visé par une plainte pour crime contre l’humanité dans l’affaire des Disparus du Beach) à la tête de l’équipe du Stade Missafou a donc relevé d’une judicieuse stratégie de Mpila. Bien qu’imprévisibles, on n’a, en effet, pas vu les supporters des Diables-Noirs occuper la rue ce dimanche 17 septembre après la victoire de leur équipe. Quand on sait que ce genre de mouvement social peut dégéner, Mpila ne peut que se féliciter d’avoir mis Ndenguet à la tête des Diables-Noirs. Bravo mon général.
Légende
Selon une légende qui demande d’être âprement vérifiée, la chute de Sassou pourrait être concomitante à la victoire de l’équipe « pooliste » des Diables-Noirs. Et les mauvaises langues de justifier le noyautage de Simba Ntsakala (Diables-Noirs) par Sassou comme une manière de conjurer le sort.
Cette légende est réellement inquiétante du point de vue du pouvoir congolais. En 1977, le dangereux mythe se vérifia tragiquement quand les Diables-Noirs furent sacrés champions du Congo. Marien Ngouabi mourut la même année, le 18 mars. Ceux qui interprètent les oracles firent vite le lien entre les deux évènements. Au procès de 1978, le procureur de la République populaire du Congo, le superstitieux Jacques Okoko, s’appuya sur cette victoire de « bâ dia ntséké » (autre nom codé des Diables-Noirs) pour présenter son violent réquisitoire où onze têtes furent "guillotinées". Tous les condamnés à mort étaient originaires du Pool.
« C’est le septième titre national de Diables-Noirs depuis sa création en 1950, après les succès de 1961, 1977, 1991, 2004, 2007 et 2009. » rappelle l’agence Xhinua qui a donné l’info tandis que Congo Site, progouvernemental, est resté bouche cousue devant l’exploit des diablotins.
Reste à savoir si les conséquences de la victoire diablotine de "1977" furent, politiquement, simple drame ou syndrome.
Simon Mavoula