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Vifs échanges de vue à l’Assemblée Nationale

Ce 13 avril 2006, au Palais du parlement de Brazzaville, une trentaine de députés ont mis les membres du gouvernement sur la sellette, grâce au jeu des questions orales, à propos de la situation sociale du Congo. Ces débats, qui n’ont abouti à aucun vote, ont été orchestrés par le président de l’assemblée nationale, M. Jean Pierre Tystère Tchikaya. Parmi les dix sept ministres invités à répondre aux questions préparées par vingt sept parlementaires, seuls onze se sont présentés.

A l’ordre du jour, étaient inscrites entre autres préoccupations,

  La pénurie du carburant constatée ces derniers temps au Congo : Ce fait a laissé champ libre aux vendeurs indépendants de produits pétroliers (khadafis) et a favorisé la hausse du prix des carburant et par conséquent le prix du transport à Brazzaville. Le gouvernement se justifie en disant que cette situation est due à la forte demande extérieure en produits pétroliers.

  La municipalisation accélérée : Le ministre de l’aménagement du territoire, a laissé entendre que ce processus, corollaire de la décentralisation, ne peut en aucune façon que ce soit être considéré comme un facteur d’enrichissement illicite de certaines personnes privilégiées par le gouvernement. M. François Ibovi estime que la municipalisation accélérée est un moyen de changer l’image médiocre que présentent certaines localités du Congo, comme les départements du Kouilou et de la Likouala.

  Le commerce du bois : Très lucratif à Brazzaville. Un député a souligné que, depuis quelques années, des réseaux d’exploitation illégale des forêts de l’île Mbamou se développent. Le ministre des eaux et forêts a affirmé que le gouvernement est au courant de cette pratique et qu’il met tout en œuvre afin d’arrêter cette exploitation artisanale.

  Electrification : Le ministre des mines et énergies a quant à lui inscrit la pose des compteurs électriques domestiques par la Société nationale de l’électricité sur la ligne droite d’un retour à la normale des choses après la guerre de 1997. Il a insisté sur le besoin de l’institutionnalisation d’une tarification proportionnelle à la consommation.

D’entrée de jeu la tension est montée dans la salle. La séance s’est vite transformée en un affrontement politique d’une rare violence verbale entre députés de la majorité présidentielle et de l’opposition. Ces derniers se sont lancés dans une attaque en règle contre le pouvoir en place.

Il aura fallu l’intervention du président de l’assemblée pour calmer le jeu. Ce dernier, très serein, a déclaré : « Il faut éviter d’aborder les questions importantes de la nation sur les thèses déformantes de vos partis politiques. » Jean Pierre Thystère Tchicaya a qualifié la hargne qui a régi ce débat : d’inexpérience, de manque de maturité politique et pour tout dire, d’ignorance, « Sous d’autres cieux, ce genre de séance ne se déroule pas autour d’un débat général sur la politique du gouvernement, mais plutôt sur des questions précises et ponctuelles. »

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