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TRIBUNE LIBRE : Nino Malapet laisse derrière lui un orchestre moribond

Le saxophoniste Nino Malapet a tiré sa révérence ce dimanche 29 janvier 2012 à l’hôpital militaire de Brazzaville, à l’âge de 77 ans, des suites d’une longue maladie. L’auteur de Wapi Gigi, de Vivita, le cofondateur des Bantous de la capitale, avait marqué les esprits par une phrase-choc : "La musique est un appel du cœur." Et c’est sans doute pour cette raison que l’homme avait épousé la rigueur. La musique, une vocation non pas une passion. Mais beaucoup d’artistes congolais ne semblent pas entendre cet "appel du cœur" sublime. Nino Malapet tenta donc, par cette phrase-choc, de donner un élément de réponse à la glaciation de la musique congolaise actuelle.

Nino Malapet dirigeait tant bien que mal Les Bantous de la capitale. Il avait refusé de faire partie du voyage brusque - pour lui l’orchestre ne s’était pas bien préparé pour ce voyage - de 2009 en France, qui avait vu Les Bantous de la capitale jouer à Marseille, puis à Paris dans la mythique salle de L’Olympia.

Avec sa disparition - laquelle survient après celle du talentueux Jean Serge Essous - Les Bantous de la capitale ne deviendront plus qu’un club de plaisantins (Ricky Siméon, Ngouolali Michel, Kabako Lambert, Faustin Sakanda, Mermans, pour ne citer que ceux-là), qui, comme d’habitude, donneront des prestations pitoyables à La Détente, un bar infesté de rats et de cafards. On ne voit pas qui en effet pourra tenir cet orchestre agonisant. Les musiciens vivants qui le composent, si tenté qu’on puisse les appeler de "musiciens", n’ont, jusqu’à présent, rien apporté à l’orchestre ni à la musique congolaise, si ce n’est leur cupidité congénitale. Les guitaristes des Bantous de la capitale ont perdu depuis la préhistoire leur doigté ; les chanteurs bêlent plutôt qu’ils ne chantent... Aucun album digne de ce nom, sinon leur obstination à accuser le Pouvoir de ne pas les soutenir. Peut-on donc aider un invertébré à coups de billets de FCFA au quotidien ? Les musiciens des Bantous de la capitale passent plus de temps au lit que devant un texte. Il serait sans doute préférable que cet orchestre inutile disparaisse à jamais comme un certain Pouvoir ! Mawa mingui !

Bedel Baouna

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