Le discours du président français au Cap en Afrique du Sud fin février 2009 visant à faire rentrer les étrangers à la maison ne cesse de susciter des réactions. Comme celle du bloggeur ivoirien Kouamouo
à la suite del’édito vidéo de Christophe Barbier de l’hebdomadaire français « l’express »...
A mon tour je vous convie à la lecture de ma réaction.
Cet édito-vidéo résume toute la problématique et la culture des élites françaises face à l’Afrique. Au moins Christophe Barbier avoue qu’ils ont plus d’intérêt à la sauvegarder, plutôt que la vie et la liberté des Africains.
Et il a raison d’évoquer les intérêts français.
Par cet édito il montre bien à mots couverts que la France a de plus en plus besoin du marché africain et que vraisemblablement celui-ci lui échappe de plus en plus, d’où certaines difficultés économiques.
C’est aussi ça qui me fait penser que le discours de Nicolas Sarkozy est un discours de circonstances, car je ne vois pas comment le président Sarkozy qui fait toute sa politique en France pour les entreprises puissent aller à l’encontre des profits faciles que ses amis industriels font en Afrique à commencer par Bolloré ou la compagnie Total ?
Cela dit, cette vidéo montre bien que les Français auront du mal à quitter le sol africain.
C’est pour cela l’argument de Christophe Barbier au nom de réal politik est faux, la preuve le président américain Bush est revenu bredouille de l’Afrique, où il voulait pré positionner des troupes américaines avec son histoire d’Afrikom, il y a eu très peu des pays africains enthousiasmés.
Et puis on peut répondre à Christophe Barbier, que son pays la France après la guerre de 1939-1945 a bien demandé aux Américains qui les ont libérés de vider les lieux, il suffit d’aller fouiller dans les archives de cet hebdomadaire pour lire et voir les photos des français avec le fameux slogan "go home"
Ce qui n’a pas empêché la France d’être envahie par la culture américaine.
Alors pourquoi ce qui serait bon pour eux serait mauvais pour l’Afrique.
Avec le départ des troupes françaises des territoires africains, les Africains seront plus libres et la démocratie fera que d’autres forces militaires ne pourront pas s’y installer.
Les forces militaires occidentales émasculent les souverainetés africaines et sont anti-peuple, elles n’ont jamais porté secours aux populations civiles africaines, c’est pour cela qu’il n’y aura ni Chinois ou Américains pour remplacer les Français.
Entre nous le départ des forces françaises de l’Afrique ne signifie pas fin de l’exploitation. Au contraire avec ce départ la France espère amoindrir le sentiment anti-français qui monte en puissance exponentielle en Afrique afin de garder les quelques bastions économiques qui lui reste face aux rouleaux compresseurs, chinois (économique) et américain (culturel et évangélique).
C’est la vérité, sur ce point Nicolas Sarkozy est en avance, et Christophe Barbier, comme l’ensemble de l’élite française, est en retard. Ainsi ce discours du président français, au Cap (en Afrique du Sud) quelques heures seulement après avoir porté son soutien à Deby et fait le gendarme au Tchad s’inscrit dans le droit fil du discours de Dakar (pour ne pas revenir sur celui-ci) qui pour moi, était un ballon d’essai pour tester la vigilance des Africains, surtout des sociétés civiles. Vous remarquerez que tout le tollé soulevé, seul le président Mbeki de l’Afrique du Sud avait félicité Sarkozy.
Tous les Africains qui sont abonnés à ce journal doivent se désabonner car Christophe Barbier au même titre que Sarkozy insulte l’Afrique "le continent de toutes les malédictions" qui a maudit qui et quoi serais-je tenter de lui demander. Et si "le continent est maudit" alors que les Français le quitte bon sang !
A mon avis je suis convaincu que la France vient de comprendre que sa position de soutien aveugle aux dictateurs n’est plus tenable.
Les événements du Tchad et du Cameroun viennent de montrer que les peuples africains ont franchi une nouvelle étape vers le chemin des libertés.
L’échec ivoirien serait la graine qui commence à donner un arbre et la France veut couper cet arbre avant qu’il ne donne les fruits de la liberté.
Quoi qu’il en soit le chemin de la liberté est sans retour, l’Afrique s’y est engagée.