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Les enfants esclaves au Congo.

l’Atelier de restitution et du projet de lutte contre la traite des enfants s’est tenu du 03 au 05 mai, dans la salle de mariages de l’Hôtel de Ville de Pointe-Noire.
Depuis l’antiquité l’esclavage accompagne l’humanité, allant de sa forme bestiale à la sournoise violence en milieu familial. Sa mutation en main d’œuvre bon marché n’a pas épargné la fine fleur de la société. Les enfants soldats, prostitués, manœuvres, dealers s’affichent comme une souche cancéreuse du 21ème siècle.

Le fléau prend des proportions inquiétantes dans la capitale économique du Congo. Dans cette ville cosmopolite, de malsains usages prétendument traditionnels ont fait leur apparition avec l’arrivée massive d’africains de l’Ouest. La présence de monsieur le représentant du Consulat Honoraire du Bénin aux travaux de l’atelier de micro planification sur la traite, ne peut que confirmer ce fait.

Le gouvernement congolais et l’UNICEF tentent de sortir de la traite les 1800 enfants victimes de violence et d’atteinte à la dignité, recensés par l’enquête de madame Constance Mathurine Mafoukila, chercheur associé. En scrutant les résultats de cette enquête l’Etat congolais esquisse les moyens pratiques pour une prise en charge efficace du phénomène de la traite des enfants au Congo.

« Phaëton monte parce qu’il est tiré par des cordes, et qu’un poids plus pesant que lui descend » disait Descartes. Dans une société mercantile, le coût du travail aiguise les appétits des réseaux pourvoyeurs de la force de travail infantile. Par conséquent, il y a du pain sur la planche pour :
 L’administrateur du programme « protection » au bureau UNICEF Congo ;
 Le représentant du député-maire de Pointe-Noire ;
 Le représentant du Consulat Honoraire du Bénin ;
 Les responsables du Comité du marché et du quartier ;
 Les responsables des ONG et associations oeuvrant dans le dispositif de prise en charge des enfants en difficultés.
 Des chevaliers abolitionnistes qui s’investissent à remodeler les comportements.

Koen Vanormeligen, représentant de l’UNICEF au Congo s’est appuyé sur l’origine de l’étude sur la traite des enfants au Congo, pour réitérer l’engagement de l’UNICEF à soutenir les initiatives du gouvernement et des partenaires de la société civile oeuvrant à la réinsertion durable de ces enfants.

Le gouvernement congolais dit attacher du prix à l’éradication de la souffrance des enfants victime de la traite selon monsieur Bifouma, représentant du Préfet du département de Pointe-Noire [1]. Il a souhaité que les présents travaux qui s’inscrivent sous le signe du refus de la traite des enfants soient marqués d’un seau particulier pour la célébration de la « journée de l’enfant africain », le 16 juin prochain.

Kamoro, le petit esclave affranchi a connu les méandres de la souffrance. A travers une correspondance de lui, lue par le président du parlement départemental, il se pose en témoin actif du milieu de la traite des enfants. A cet effet, il a lancé exhorté tous les parents à vivre avec leurs enfants malgré leur extrême pauvreté.

Aurait-on mis le doigt sur l’une des causes de trafic des enfants en Afrique ? Le Congo n’est pas un hâvre de bonheur en dépit de ses nombreuses ressources naturelles, soixante dix pour cent des congolais vivent en dessous du seuil de pauvreté. Les écarts entre les couches sociales se creusent toulours plus alimentant les réseaux pédophiles. Face à l’ampleur du phénomène, les gouvernements impuissants proposent du saupoudrage.

Après trois jours de travaux, les participants entendent expérimenter un projet pilote de réinsertion de 20 enfants sur 1800 cas recensés à Pointe-Noire d’ici décembre 2008 [2]. Pour y parvenir sept interventions prioritaires ont été retenues à savoir :
 Prévention / Sensibilisation
 Mise en place de la base de données ;
 Renforcement des capacités ;
 Prise en charge ;
 Coopération et Environnement juridique ;
 Réinsertion durable ;
 Supervision et Coordination.

A défaut de s’inscrire dans un système rigoureux et devenir des lois, des réflexions aléatoires se confondent là, avec la fatalité. Il est, de manière évidente, cruelle et critique que la traite des enfants a encore des beaux jours devant elle au Congo.

L’espoir demeure en en croire le directeur national de la « Protection », représentant madame Emilienne Raoul, ministre de la Santé, des Affaires Sociales et de la Famille : « …dans la conduite de ce type d’activités de planification le plus dure ce n’est pas tant la production des documents de travail, même si cette étape demeure essentielle. Le plus difficile est, et demeure la preuve de la capacité des différents acteurs à y donner suite, en ce qui concerne notamment la « disponibilisation » des ressources humaines, financières et matérielles à l’éclosion du projet.
…En cela nous sommes tous interpellés : pouvoirs publics, ONG et associations actives sur cette problématique, confessions religieuses, représentants des différentes communautés chacun doit jouer son rôle. Le gouvernement pour sa part jouera sa partition pour permettre à ce projet de se structurer afin qu’il se mette résolument au service de la cause des enfants victime de la traite… »

Serait-il prétentieux, de vouloir moraliser une société tributaire d’un ensemble d’éléments historiques, géographiques, sociaux, économiques et démographiques trop souvent à la remorque de la pitance. Il en va de la responsabilité des gouvernants d’appliquer et de préserver les acquis de l’abolition de l’esclavage.

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