Tout laisse penser que le 5e congrès extraordinaire du Parti congolais du travail (PCT), tant espéré par les réformateurs et les conservateurs, sera reporté sine die. La date de mi-avril, fixée en janvier dernier lors de la 5e session ordinaire de ce parti, est dors et déjà atteinte, et les militants, comme sœur Anne, ne voient rien venir. Nous rappelons que la dernière grande réunion du parti de Marien Ngouabi date d’un peu plus de 15 ans. On note qu’aucune assise de préparation n’est encore mise en place.
Cette semaine, les délégations mises en place par les instances dirigeantes du parti afin de préparer les campagnes des deux principales tendances dans les différents départements du Congo, viennent seulement de rentrer à Brazzaville.
Les conclusions de leurs rapports font état de l’antagonisme entre le courant refondation-restructuration, conduit par M. Gabriel Oba Apounou, premier vice-président de l’assemblée nationale, et son concurrent, refondation-mutation, soutenu par M. Ambroise Noumazalay, président du sénat et les principaux membres du gouvernement.
Les reproches que les tenants de ces deux courants se renvoient sont pléthore. Pas plus tard que le 15 avril, M. François Ibovi, ministre de l’aménagement du territoire, a tenu un point de presse à Brazzaville afin de porter un démenti sur les propos tenus par M. René Dambert Ndouane, défenseur de la ligne conservatrice, quelques jours plus tôt. Il convient de remarquer que ces deux membres du PCT composaient la délégation qui a sillonné le département de la Sangha la semaine passée.
Pour M. Ndouane, la descente dans la Sangha a été entachée de vices de procédure. Il a dénoncé les irrégularités qui ont caractérisé la restructuration des organes de base et intermédiaires du PCT, à laquelle il n’a pas pris part pour marquer son mécontentement. Il a annoncé, au cours de cette semaine, que ces irrégularités sont imputables aux tenants de la tendance refondation-liquidation. Il les accuse d’avoir mobilisé des militants d’autres partis politiques pour élargir la base du PCT. Pour lui ce fait discrédite les organes mis en place dans cette région du Nord Congo.
« On vous a dit, a précisé M. François Ibovi, en guise de réponse à ces accusations, que la restructuration des instances du PCT dans la Sangha était un échec, que nous aurions installé à la place du PCT des structures du FDU, que nous avons procédé à un achat massif de conscience des membres et des sympathisants d’autres partis, (...), je dis que c’est archifaux. On vous a dit une contrevérité. »
Le ministre de l’aménagement pense la question de manque de parité dans les délégations n’est pas de mise. Pour lui, une tendance ne peut se substituer à part entière à un parti. De son point de vue : « les défenseurs de la tendance opposée sont sous représentés dans les différentes délégations constituées de façon consensuelle par le Bureau politique par ce qu’ils sont minoritaires. »
Dans le département de la Cuvette, sur les neuf localités visitées par les délégations du PCT, Boundji a été la seule à avoir manifesté une opposition farouche à la branche liquidation-reformation a t-on appris de certains délégués proches de la Présidence de la République. Peu s’en était fallu pour qu’une émeute s’éclatât dans ce district considéré comme le fief de M. Justin Lékoundzou, grand tenant de la survie du PCT.