« Les Bons Bergers » est l’un des meilleurs groupes masculins de gospel de ponténégrins. Il appartient à l’Eglise Evangélique du Congo, mais son auditoire englobe les adeptes de bien d’autres confessions. Une de ses compositions « Sakumuna » occuperait le haut des charts congolais, s’il en existait.
"Sakumuna" est aussi le le nom de son premier opus de 14 titres.
Ses qualités vocales sont également appréciées d’un public profane, comme le démontre sa participation à l’ouverture du festival N’sangu Ndji Ndji 2008 à l’Espace Trentenaire [1] et le fait qu’il ait été invité à deux reprises par la programmation du CCF.
A la sortie d’un concert, nous avons rencontré M. Miayoukou Narcisse dit « Alias Maradona », le douanier mécène, président du groupe, qui a accepté de répondre à nos questions :
Nestor Bourangon : Monsieur Miayoukou est un douanier et aussi un culturel. Comment expliquez vous cet amour de la culture ?
Narcisse Miayoukou : Monsieur Miayoukou, le douanier est un fonctionnaire de l’Etat qui remplit correctement sa fonction. Mais cela n’empiète pas sur le culturel qui l’est depuis son banc de l’école. Je fus choriste, comédien, footballeur et artiste musicien. Donc étant fonctionnaire, je continue de faire de la culture dans l’encadrement des groupes culturels.
NB : Où vous sentez vous à l’aise ? En tant que Douanier ou culturel ?
NM : Je sens plus à l’aise en tant culturel car je le suis depuis mon jeune âge. La Douane n’est qu’une fonction qui prendra fin à mon départ à la retraite. Or la culture est en moi toute ma vie sur terre que je ne peux pas m’en passer. Je peux dire l’encadrement culturel coule dans mes veines depuis la nuit des temps et il n’y a qu’à voir tous les groupes culturels tradi modernes et les équipes de football que j’ai dirigé, pour s’en rendre compte de cette touche particulière de Miayoukou dit Maradona. Donc c’est dans la culture que je sens dans ma peau, car cela est indissociable avec ma vie et vous pouvez le vérifier dans mon parcours d’homme culturel et sportif averti.
NB : Comment expliquez vous ce changement dans la vie d’un footballeur qui abandonne le football pour la musique chrétienne ? ?
NM : Je ne saurai vous l’expliquer sinon vous dire que c’est cet amour de la culture qui m’anime aujourd’hui. Vous savez, mon de « Maradona » m’a été donné par le Journaliste sportif Djo Pambou lorsque je jouais au football. Par rapport à ma manière de taper dans le ballon rond dans l’Inter Club, en revenant fraîchement de l’équipe « les Diables Noirs » et j’en garde un grand souvenir. Quant à ce changement, c’est ma passion de l’encadrement culturel qui m’a poussé. J’ai beaucoup travaillé sur ce plan avec mon neveu, le musicien Fernand Mabala. Mais au sortir des événements douloureux que nous avons connus et affecté à Pointe-Noire, j’ai encadré un groupe traditionnel « les bana b’nsiana » qui a rehaussé la culture vili de chez nous. Mais aujourd’hui par la volonté de Dieu, mon créateur, j’encadre depuis 2005, un groupe d’obédience chrétienne « les Bons bergers ». J’attendais que Fernand Mabala lance un autre album pour que je fasse la promotion. Or ce que nous pensons n’est pas forcément ce que Dieu veut car il a utilisé un ami de service et aussi ma mère pour que j’accepte de prendre ce groupe qui n’était par connu malgré plusieurs années d’existence. Voila comment je me suis retrouvé dans ce groupe que je dirige, j’encadre, je conseille et je soutiens par la force et la puissante main de l’Eternel.
NB : Pouvons nous affirmer que c’est révélation de l’Eternel ou par convenance personnelle que vous encadrez aujourd’hui ce groupe d’obédience chrétienne ?
NM : Disons que c’est Dieu par l’intermédiaire de ma mère pour que j’accepte de prendre ce groupe car, je ne voulais plus le faire vu ce que j’avais vécu avec les « Ban b’ nsiana » tout comme dans le football. Donc il y a eu une influence de ma mère pour je prenne ce groupe. Mais en tâtant le terrain, j’ai trouvé mieux y rester et j’y suis jusqu’aujourd’hui.
NB : Que peut-on retenir de ce groupe et pourquoi le nom « les bons bergers » ?
NM : Merci pour cette question. Vous devriez savoir que je ne suis pas le fondateur de ce groupe et je suis venu le trouver avec ce nom. Lorsque je le prends, il avait 10 ans d’existence et n’était connu que les paroisses de l’Eglise Evangélique du Congo. D’où il fallait que j’impose avec ma vision des choses par un travail rigoureux et sérieux, teinté d’une bonne politique managériale qui s’appuie sur le contact direct avec le public par des concerts en public et le passage dans les médias congolais. Dans cette ligne de conduite dictée, le leur ait enlevé l’idée d’être figé dans les paroisses pour aller prêcher la parole de Dieu partout. Ainsi, je les aie emmené au studio pour un opus de 14 titres qui les a fait connaître au-delà de nos frontières congolaises. On peut retenir dans cet album, les titres comme « sakumuna » qui veut dire « bénédictions » ; « O’Nzambi ta diéto ; O Dibudu ; In Safring, etc. Le message qui en découle est la bénédiction de l’Eternel qui enrichit.
NB : A quand le 2ème opus ?
NM : Du côté de la production des albums, nous avons connu un retard en 14 ans d’existence. Mais nous sommes dans les préparatifs de la sortie de notre 2ème album avec 10 titres qui sera sur le marché avant la fin de l’année 2009.
NB : Il a fallu la touche de Monsieur Miayoukou pour ce groupe soit connu ?
NM : Vous devez savoir qu’à la tête d’une équipe ou un groupe quel qu’il soit, il faut quelqu’un de dynamique qui se bat corps et âme sous l’onction du Seigneur Jésus Christ qui donne le vouloir et le faire. Par exemple, au niveau de la culture, la pièce maîtresse ce sont les médias pour faire connaître son groupe quelque soit sa forme ou sa qualité afin les gens vous apportent les conseils, le soutien et les remarques. Autre chose, il faut la rigueur, la discipline et du sérieux dans le travail. C’est ce que nous avons fait pour ce groupe arrive à ce niveau qui est apprécié par tous aujourd’hui.
NB : Comment financez vous vos activités ? Est-ce que le groupe a un sponsor ou c’est M. Miayoukou qui paye les salaires lui- ?
NM : Aujourd’hui je peux vous dire que le groupe n’est pas sponsorisé. Nous nous battons nous-mêmes surtout que c’est un groupe indépendant qui ne dépend pas des paroisses. Nous avons les membres d’honneur qui à la tête une présidente d’honneur qui ne cesse de soutenir à chaque concert ou activité. A notre tour, nous ne cessons de prier Dieu pour eux afin qu’il les garde, les bénisse et les soutienne dans toutes leurs entreprises.
Quant aux rémunérations, je peux dire qu’ils sont payés à leurs prestations actuellement, ce qui ne se faisait [pas] avant.
NB : Parlez nous de votre concert de Cabinda en Angola
NM :
NM : Vous savez avant ce concert de Cabinda, nous avons joué beaucoup de concerts à Brazzaville. Le dernier est celui d’Emmanuel qui a donné beaucoup fruits aux Bon Bergers car nous avons joué devant plus de 4000 invités. Du retour à Pointe-Noire, nous avons reçu l’invitation du Gouverneur du Cabinda pour participer au 1er festival du Gospel en Angola.
Nous étions deux groupes (Hosonna de Brazzaville et nous) pour le Congo, le frère Patrice et la sœur L’Or Mbongo de la RDC et les autres groupes de l’Angola. S’agissant de notre prestation, nous vous affirmons que cela a fait beaucoup d’échos à Cabinda et à Luanda si bien que le Gouverneur nous a retenu d’office pour le 2ème festival. Nous sommes très bien apprécié ailleurs que chez nous. Nous ne cessons de le dire, ce sont nos autorités culturelles qui n’ont pas de politique managériale sur nos groupes culturels et du coût ils n’aiment pas que la culture s’épanouisse. Il faut seulement attendre à l’approche d’un événement comme le FESPAM pour voir naître des groupes d’occasion ou de circonstance et une fois cet événement passé, ces groupes disparaissent. Or nos autorités doivent ficher les vrais groupes et participer à leurs concerts pour les suivre et les soutenir, ce qui n’existe pas chez nous. Sinon qu’ils sont devenus des bureaucrates cloués dans des bureaux administratifs.
NB : Et qu’en est-il de vos projets ?
NM : S’agissant des projets réalisés, nous venons lancer une maison d’édition de la musique chrétienne dénommée « Sakumuna ». L’argent qui découlera cette maison va nous permettre d’acheter nos instruments. Il faut avoir notre propre matériel pour nos concerts, parce que nous perdons beaucoup d’argent dans la location des instruments coûte très chère au Congo. Enfin notre dernier cri c’est d’avoir plu tard un studio d’enregistrement