Me Aloïse Moudiléno Massengo n’est plus. Une encyclopédie vient de prendre feu.
Amis de Nancy, de la diaspora et du monde entier, Bonjour.
Notre deuxième médiathèque de Nancy vient de brûler, puis de s’écrouler, alors que notre envie d’apprendre de lui reste toujours vive. Il y a des jours où la terre semble comme ralentir sa vitesse de révolution autour du soleil comme pour amortir la chute d’un baobab. On se demandait à Nancy pourquoi le ciel était anormalement si bas en ce lundi 06 janvier 2020. Or le Doyen s’en est allé…
Parce que le pays dont il fut Vice-Président du Conseil d’Etat (Premier ministre) peine à reconnaître ses dignes fils, il avait fini par choisir l’exil à la compromission, en homme épris de paix, de justice et de liberté. C’est à Nancy où il a été formé dans les années 50 et où il avait pris racine, qu’il aura passé la plus grande partie de sa vie, à l’instar de nombreux congolais. Nancy fut finalement son havre de paix.
Libre, cet éminent cadre congolais compétent et politiquement conscient était un fervent défenseur de l’Etat de Droit. Sa parole faisait résonner la vérité, celle qui édifie le citoyen et éclaire tout à la fois. Tout le contraire des propos brumeux des hommes politiques actuels, engoncés dans le mensonge. C’est en cela qu’il dérangeait les adeptes de l’opacité.
Formé à l’école de l’Ethique, de la loyauté et de la pensée transcendante, « Mbuta », autrement dit Le Doyen, comme je l’appelais, avait pris le temps de me consacrer un long moment, sous son aile, pour me conter le monde, son monde, tel qu’il l’a vécu.
Très cultivé, tant du point de vue des traditions du pays que par l’imprégnation de la culture Stanislas, chère à la ville de Nancy, nous ne manquions pas de solliciter son aide et ses lumières, lui qui savait que le bonheur consiste à faire des heureux autour de soi. C’est ce dont rêvait Maitre Aloïse Moudileno-Massengo : un pays rassemblé et prospère qu’il n’aura, hélas, pas vu, de son vivant.
C’est dans ce sillage, dans le chemin qu’il nous tracé qu’il nous faut emboîter nos pas.
Maitre, selon nos traditions bantoues, nos morts ne sont jamais morts. Même étant de l’autre côté du miroir, nous ne manquerons pas de solliciter ton aide, ne serait-ce qu’au travers de tes nombreux écrits.
Bon vent YAYA,. Yenda mboté.
Abraham Avellan WASSIAMA
Source : Mwinda.org