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Le décès de Yasser Arafat pourrait être annoncé dans la journée

Les préparatifs des obsèques du chef palestinien se sont accélérés cet après-midi, alors qu’il est hospitalisé depuis treize jours près de Paris. Yasser Arafat n’a plus que « quelques heures à vivre » selon dernières déclarations des membres de la délégation palestinienne présente à Paris.

Son plus proche collaborateur, Nabil Abou Roudeina, et Mohammad Rachid, son conseiller financier, ont quitté Paris pour Le Caire à 14H30 pour participer à l’organisation d’une cérémonie d’hommage au dirigeant palestinien prévue « vraisemblablement » vendredi, selon la délégation palestinienne à Paris.

M. Arafat, 75 ans, hospitalisé depuis le 29 octobre à Clamart, près de Paris, est dans un coma profond depuis plusieurs jours et l’annonce de sa mort « est une question d’heures », selon des responsables de la délégation palestinienne.

Après une cérémonie d’hommage au Caire, sa dépouille devra être transportée à Ramallah en Cisjordanie pour être enterrée dans l’enceinte de la Mouqataa, le quartier général de Ramallah où il était confiné depuis décembre 2001 par l’armée israélienne.

Le porte-parole de la présidence égyptienne, Magued Abdel Fattah, a précisé que la cérémonie du Caire serait « limitée et officielle ». Selon des membres de la délégation palestinienne à Paris, elle devrait se dérouler dans l’enceinte de l’aéroport de la capitale egyptienne.

Le ministre palestinien chargé des Négociations, Saëb Erakat, a confirmé un accord avec le gouvernement israélien pour que M. Arafat puisse être enterré à la Mouqataa.

Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Ahmed Aboul Gheit, a reporté de deux semaines la visite qu’il devait effectuer ce jeudi en Israël.

Le décès de M. Arafat « devrait être annoncé mercredi », avait déclaré plus tôt à Ramallah un responsable palestinien qui a requis l’anonymat.

Deux bulldozers palestiniens, une pelle mécanique et au moins deux camions sont entrés dans le quartier général pour commencer à déblayer des monceaux de béton et de ferraille entassés dans son enceinte.

La direction palestinienne a fait savoir qu’elle n’annoncerait pas le décès de Yasser Arafat avant d’en avoir été officiellement informée par les autorités françaises.

Autre signe de l’imminence d’un dénouement, le chef des tribunaux religieux en Palestine, l’imam Tayssir Al Tamimi, s’est rendu mercredi au chevet de Yasser Arafat à l’hôpital militaire de Percy.

« Sa situation est très mauvaise, mais il est toujours en vie », a déclaré l’imam à l’issue de sa visite. « Je suis resté aux côtés de M. Arafat pendant près d’une heure et j’ai demandé à Dieu de soulager sa souffrance », a-t-il ajouté.

Dans l’islam, lorsque quelqu’un est près de mourir, il est de coutume qu’un proche lui fasse répéter ou répète à sa place : « Il n’y a pas d’autre Dieu que Dieu et Mahomet est son prophète ».

Peu après, à 14H00, la déléguée générale de Palestine en France, Leïla Chahid, a déclaré que « personne ne peut savoir aujourd’hui ce qui se passera dans les prochaines heures ».

Mme Chahid avait déclaré plus tôt que M. Arafat se trouvait « dans un état très critique » en raison d’« une complication de l’état de tous ses organes vitaux ».

L’imam Al Tamimi, venu dans la matinée de Cisjordanie, avait déclaré en arrivant à l’hôpital que « tant qu’il y a de chaleur et de la vie dans son corps, on ne peut débrancher les équipements. C’est interdit par la charia » (loi islamique)« .

Hier soir, les plus hauts dirigeants palestiniens, venus à Paris pour s’informer de l’état de santé de M. Arafat, avaient affirmé que la vie du président palestinien était désormais entre les mains de Dieu, avant de quitter la France.

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