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An 64

15 Août 2024, les Congolais de Nice ont célébré la fête de l’indépendance sous une météo maussade

Photo: salle Bon Voyage, une convivialité à huis clos

15 Août 2024, les Congolais de Nice ont célébré le 64è anniversaire de l’Indépendance Nationale, sous l’intitulé : « journée du partage »

Les grondements de tonnerre très tôt ce matin du 15 août ne présageaient rien de bon.
Prévue pour être célébrée au Jardin de Cimiez sur les hauteurs de la capitale azuréenne l’idée de l’Independance day congolais est littéralement tombée à l’eau. Autour de 10h du matin les éléments en avaient en effet décidé autrement. Pluie diluvienne en plein été. Le dépit. Intempéries au milieu d’une semaine hautement estivale alors que la veille les températures flirtaient avec les 35 degrés à l’ombre, on parlait d’alerte orange, de canicule. Puis, tout à coup patatras, le lendemain : pluie torrentielle, les Arènes de Cimiez et le musée Matisse fermés pour alerte météo. Le découragement est total. Que faire ?

Décret municipal

La journée du partage (substitut onomastique de la fête de l’Indépendance du Congo) s’est au bout du compte déroulée en l’Eglise Bon Voyage, le parc de Cimiez étant demeuré fermé au public pour des raisons improbables de sécurité. Absurde a été cette décision de fermeture municipale inopinée des parcs niçois ce 15 aout 2024. On ne voit pas en quoi un parc public, espace à ciel ouvert, constitue un danger public en cas de mauvaise météo. Lieu du mythique festival de Jazz de Cimiez, l’espace a d’ordinaire accueilli des foules immenses, ce qui en soi est plus anxiogène qu’une grosse pluie d’été. Ce d’autant plus que ce 15 aout solennel, dès 11h du matin, les conditions s’étaient améliorées, le déluge annoncé laissant place à un soleil quasi saharien. Bref,
dans l’entre-deux, le Président de l’ACCA (association des congolais de la Côte d’Azur), Thierry Mantsounga a alors fait fonctionner un plan B en déportant la fête dans l’espace clos de l’Eglise Bon Voyage dans les quartiers est de Nice. Coût de ce changement : 300euros, prix de la location de la salle paroissiale. Bref, le nouveau président de l’ACCA avait ainsi sauvé les meubles.

Les Bonnes Sœurs africaines de Bon Voyage

Grâce soit rendue aux Sœurs de la Paroisse Bon Voyage dont l’Eglise dispose d’une salle attenante où se tiennent d’ordinaire les manifestations diocésaines locales. A notez que les religieuses de Bon Voyage n’ont pas hésité de mettre la salle à la disposition des Congolais bien que la sollicitation étaient impromptue et, par conséquent, non inscrite dans le planning paroissial. Tout ce que Dieu fait un bon.

Atmosphère

Malgré la délocalisation de dernière heure, la fête du partage a connu une affluence relativement importante.
L’animation musicale a été assurée par Rodrigue Mounguégué (guitare) G. Bimbou (chant et guitare), Magloire Bongouanza (Chant).
Le mot d’accueil a été lu par le président d’honneur de l’ACCA, Valentin Muanfoulou.

On a pu noter la présence de membres éminents de la communauté congolaise associative : Gabriel Moupolo, Didace Péya, Jacob Matouti, Auguste Tchinianga (trésorier de l’association), Romuald Tchivondo, Marguerite Matingou, Mirabelle Mouanfoulou, Carole Mantsounga, Elise Ndaya, Parmi les invités des communautés voisines : Gaulois, Johny, Elise Ndaya, Lambert et Natacha Manzongani, parisiens en vacance à Nice.

Un nombre remarquable d’étudiants congolais était également de la partie : Loubouka Rodalec, Milandou Vicair, Moukila Dorient, B. O.

Mention spéciale pour ce dernier (B. O. ) : ancien étudiant à Cuba, ce compatriote a vécu les grèves de La Havane qui avaient défrayé la chronique internationale voici peu. Suite à plusieurs mois de bourses impayées (49), souvenons-nous, les étudiants congolais avaient enclenché un mouvement social inédit et surtout mal perçu par les autorités cubaines. La grève fut sauvagement gérée par l’Ambassade du Congo et son référent, le clan Nguesso.
Après demande d’asile, ordre de quitter le territoire français et recours, ce jeune compatriote s’est retrouvé sans domicile fixe à Nice tandis que son dossier entre les mains de Me Philippe Youlou, avocat au Barreau de Nice attend d’être examiné par le préfet.

A quoi sert la fête nationale ?

L’épisode de ce jeune compatriote, victime, parmi tant d’autres du piège diabolique mis en place par le dictateur Denis Sassou-Nguesso, après 64 ans d’indépendance de notre pays, cet épisode oblige de poser la question de la raison d’être de la Fête Nationale et la destinée des capitaux financiers engrangés par cet Emirat noir au cœur de la foret équatoriale. Le clan insatiable de Nguesso a maintenu la tête sous l’eau 99% de Congolais et dépecé le pays pendant, que goutte faisant déborder le vase, des portions du territoire national sont impunément concédées au Rwanda par le phénoménal fils Christal Denis Nguesso. Congo, pays pétrolier surnommé à juste titre Emirat d’Afrique Centrale passe aujourd’hui pour l’un des plus misérables Etats de la planète grâce au génie mbochi.

Le paradoxe cynique

Les Congolais, notamment les étudiants boursiers ( dont les bourses ne sont jamais perçues) errent désormais à travers le globe dans les labyrinthes de la galère, ne sachant pas à quel saint se vouer. Pendant ce temps, Sassou, sa famille biologique et ses clients ethniques, se gavent comme des oies. Comble de désespoir, certains parmi les étudiants congolais voués à leur triste sort dorment sur les plages européennes faute d’avoir un toit. Oui, vous avez bien lu : des compatriotes dorment à la belle étoiles tandis que les kleptomanes d’Oyo, plus soucieux de leur avenir que du pays en ruines, investissent à tout-va dans dans meubles et immeubles dans les capitales européennes, américaines et moyen-orientales. Quand Belzébuth porte son deuxième nom, c’est celui du frère Mathurin Sassou qu’il adosse.

Indépendance cha cha

Chacun sait que les Indépendance du Congo et de nombre d’Etats d’Afrique Noires, sont des coquilles d’escargots vides. Jamais le Congo n’a été aussi aliéné que depuis qu’il est indépendant. Lorsque ce ne sont pas les Rwandais qui entendent l’envahir, ce sont les négociants ouest-africains qui contrôlent son commerce formel et informel. Lire à ce propos l’excellente analyse de Mawawa Kiessé sur l’ironie ouestafricaine :
« Depuis un certain temps, nous entendons des Maliens se moquer des Congolais, sans oublier l’éternel Congo Zoba des commerçants sénégalais. Est ce que l’on s’est déjà posé la question, pourquoi la présence Ouest-Africaine est si massive au Congo-brazzaville et se renouvelle perpétuellement ? Les Maliens et Sénégalais qui se délectent des propos injurieux envers les Congolais, se sont-ils déjà demandés pourquoi la réciprocité n’existe pas ? Pourquoi les Congolais ne peuvent pas faire du petit commerce dans le marché de Dakar ou au Mali ? »

Intempéries politiques

Sursaut national ou machiavélisme, un décret pondu par Sassou a annulé cette année 2024, l’organisation de la fête Nationale dans tous les Départements du Territoire sauf à Brazzaville. La météo était pourtant bonne sur l’étendue du territoire en cette saison sèche.
Question : le pays étant sous la coupe réglée d’une dynastie qui ne se cache plus, faut-il toujours célébrer le 15 aout, cette supercherie historique ? Nada !

T.O

Décrets municipal
Etudiant
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