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Malaki ma Kongo, c’est aujourd’hui samedi 17 avril 2010

Congopage a assisté à la dernière touche de la fête Malaki . Ce vendredi 16 avril, jour-1, l’orchestre du Malaki est dans la fièvre des préparatifs. Le langage ( c’est comme ça dans les studios) est vachement technique. Ici on parle en temes de La dièse, de Mi bémol mineur, de temps, de contre-temps, de groov.

D’entrée de jeu, la structure du groupe s’annonce être efficace. Ca se voit dans la reprise des morceaux et dans le chorus des instrumentistes. L’orchestre bosse d’arrache-pied depuis le début de la semaine. Contacté la veille au téléphone, Rido Bayonne qui y a assisté a trouvé le niveau excellent. Or Dieu sait combien l’oreille exercée de ce géant de la musique est féroce. Au synthé campe Christian Niangouna, au Saxo et Congas, Barnabé Matsiona (ancien cuivre de Zao), à la batterie Régis (un ex de Zao)…

Quand nous entrons dans la salle les musiciens tentent de domestiquer le morceau "Diables-Noirs Bâ dia ntséké" de Cépakos. Ce titre est coriace, la synthèse des voix récalcitrante. Jadis, Cépakos s’employa à ficeler ce morceau avec une attaque d’au moins dix chanteurs. Aujourd’hui, seules deux voix (Golar et Martial Prince) s’essaient à reproduire ce chef-d’oeuvre de Nkouka Célestin. Le guitariste (un moundélé), il faut le signaler, a chopé le jeu de Lucky (soliste de Cépakos) avec une exactitude ahurissante.

Cette après-midi, la "défense" de l’orchestre ne bouge pas, tandis que les têtes d’affiches sont interchangeables. Bonne méthode de travail quand on veut donner une unité aux choses. La coordination est assurée par Jackson Babingui dont la capacité d’écoute est remarquable. Les musicos rectifient au fur et à mesure que Jackson corrige les mise en place. Tour à tour défilent au chant : Nzongo Soul, Golar, Simbou Vili, Martial Prince, Youss Banda…

Rien à dire on a affaire à des "pro". «  Le groupe a reçu les cassettes des artistes. Chaque musicos a bossé sa partition ». Grâce à cette technique, tout le monde a gagné du temps. C’est que le studio de répétition du 10 de la rue Boyer dans le 11éme n’est pas donné.

La musique a des accords mineurs qui sont égréables à l’esprit

Coup de chapeau au chœur des filles. Quand on écoute la texture vocale, l’harmonie des registrespousse à émettre un jugement de valeur très positif. "La perfection n’est pas loin" est-on contraint de constater. La reprise de la chanson « Di moninga wa ngaï » de Lucie Eyenga est tellement proche de l’originale que l’auteur a dû esquisser un sourire de satisfaction dans sa tombe. Le plus impressionnant, c’est l’orientation jazzy que les arrangements ont donnée à cette chanson jouée jadis sur le mode "typique". Chose notable, le guitariste (l’Européen), le bassiste, le batteur, le clavier, le cuivre s’éclatent quand ils interprètent des morceaux qui sont de prime abord redoutables. C’est un signe de "distinction artistique".

En tout cas le casting des musiciens a été judicieux. Cet efficace choix a incombé à Jackson Babingui. Bravo mon gars.

Ce samedi 17 avril 2010, le public en aura pour son argent. De toute façon, la culture n’a aucun barème quand il s’agit de l’évaluer. Elle n’a pas de prix. On savait le diapason kongo très élevé. Ceux qui viendront l’écouter cette après-midi s’en souviendront tout le restant de leurs jours ici-bas.

Lieux et conditions : Salle Olympe de Gouges, 15 rue Merlin dans le 11 ème. Métro Père La Chaise. A partir de 13 h. Adultes 15 euros ; enfants 5 euros.

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