Kintélé lieu de fantasmes politiques du "Chemin d’Avenir" ? On peut le dire. En effet, récemment, nous avons eu droit, à ce propos, au projet fantasmatique de 1000 logements qui y seront construits par une entreprise israélienne. A peine cette fantasmagorie projetée, voici un nouveau rêve de Sassou : la construction de l’une des meilleures universités du monde sur ce site situé à une vingtaine de kilomètres de Brazzaville. L’info est donnée par le journal pro-gouvernemental Les Dépêches de Brazzaville.
On y lit :
« Rien n’illustre mieux la volonté des autorités congolaises de faire, ou de refaire, de Brazzaville une capitale intellectuelle que l’annonce de l’édification de la nouvelle université de Kintélé. »
L’idée est de Théophile Obenga et deux compères : Pierre Mabiala et Ange Antoine Abéna qui expriment un concept « voulu de longue date par le chef de l’État » Mpila professe que ce projet académique est l’un des « plus ambitieux, les plus symboliques du septennat. »
Les concepteurs de ce projet supérieur à Sophia-Antipolis (mini Silicon Valley française) postulent que Brazzaville sera « le rendez-vous de toutes les intelligences du continent. » On y verra « les cerveaux les plus brillants de la planète, faisant de ce lieu situé à quelques encablures du deuxième plus grand fleuve du monde un centre de débat et de concertation sans équivalent en Afrique. »
Si le lecteur n’a encore aucune idée de ce que veut réaliser Sassou, il n’a qu’à imaginer l’hypothèse des Universités « d’Harvard aux États-Unis, d’Oxford en Angleterre, de la Sorbonne en France, ou les centres de recherche les plus avancés de Chine et de Russie. »
Voilà la nouvelle piste scientifique de nos amis du "Chemin d’avenir".
Ce sera l’une des meilleures réalisations « les plus importantes du Chemin d’avenir » martèlent Les Dépêches de Pigasse, mercenaire de la plume sur lequel nous consacrerons bientôt un article. Cet agent de propagande de Sassou estime que « la concentration à Brazzaville des plus brillants cerveaux de la planète donnera un coup de fouet décisif au développement durable de notre pays. »
Ecoutez ce chef-d’oeuvre académique pondu par l’ami Pigasse :
« Chacun sait, en effet, que les entreprises de pointe sont de plus en plus attirées vers les lieux où se concentre le savoir. Là, elles trouvent les chercheurs qui leur permettront d’améliorer leurs productions et surtout les cadres dont elles ont besoin pour se développer.
En édifiant l’université internationale de Kintélé, le Congo énonce clairement sa volonté de faire de Brazzaville une capitale du savoir. »
C’est beau la science !
Qu’il commence par développer l’enseignement primaire dans son pays, fait judicieusement remarquer à Sassou un fin observateur de la société congolaise ! L’opinion n’est pas encore revenue du projet de brader le domaine foncier de la Fac des Sciences que déjà le bâtisseur infatigable nous promet une Silicon Valley à Kintélé. Nous savons que le « bâtisseur » est passé maître dans l’art de construire des châteaux en Espagne (entendez, des projets qui ne verront jamais le jour).
En vingt-cinq ans de présence au pouvoir, Sassou n’a fait que promettre. Avec sa liste des projets imaginaires, Denis Sassou Nguesso mérite le doctorat de la mythomanie. Le peuple congolais attendra en vain que ce professeur en fantasmagorie lui donne eau, électricité, routes, écoles primaires et secondaires. La thèse classique selon laquelle les promesses n’engagent que ceux qui les écoutent reste valable sous le règne de Sassou, bonhomme qui, jusqu’ici, n’a réussi qu’à construire la meilleure université du mensonge d’Afrique, voire du monde.