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Incrédibilité

Coup d’Etat au Congo-Brazzaville : Le PCT met fin au pouvoir de Denis Sassou Nguesso

Photo: Dictature, conclave, huis clos
  • Coup d’Etat au Congo-Brazzaville : Le PCT met fin au pouvoir de Denis Sassou Nguesso

Comme dans l’adage « Monsieur Jourdain faisait la prose sans le savoir », le PCT a involontairement déclenché un auto-coup en se tirant une balle dans le pied.

La citation, attribuée à Molière dans sa pièce « Le Bourgeois gentilhomme » , met en lumière la capacité de quelqu’un à produire quelque chose de remarquable ou sophistiqué sans en avoir conscience.

L’idée trouve un écho frappant dans la récente rencontre entre le gouvernement et le PCT, où le parti au pouvoir semble avoir initié un coup d’État contre lui-même.

En prenant une position ferme contre les accords fonciers avec le Rwanda, le PCT a peut-être déclenché involontairement une série d’événements qui pourraient compromettre ses propres intérêts, jusqu’à mettre fin au pouvoir quadragénaire de Denis Sassou Nguesso..
Tout comme Monsieur Jourdain, qui faisait de la prose sans le savoir, le PCT semble avoir agi sans pleinement réaliser les conséquences de ses actions.
Cette comparaison met en lumière la complexité des dynamiques politiques et souligne l’importance de la réflexion et de la prudence dans la prise de décisions.
Elle invite à une réflexion sur les conséquences potentielles de nos actions, même lorsque nous agissons avec les meilleures intentions.

Analyse

Lors de la récente rencontre entre le gouvernement et le Parti Congolais du Travail (PCT), le parti au pouvoir disposant d’une majorité dans toutes les institutions de l’État, une décision remarquable a été prise : le rejet des contrats de location ou de vente de terres signés entre le Congo et le Rwanda.

Cette dénonciation, survenue le 7 juin 2024 lors de ladite réunion, semble cependant révéler un coup d’État interne au sein du PCT contre ses propres intérêts.
En effet, cette position audacieuse du PCT appelle à une action rapide de la part de la Cour constitutionnelle pour convoquer une session extraordinaire et suivre le mouvement.
De manière implicite, le PCT suggère que ces contrats constituent une forme de haute trahison contre le Congo et ses citoyens.

Cette implication laisse entrevoir que le PCT estime désormais que la Cour constitutionnelle doit prendre en charge cette affaire pour juger de la haute trahison perpétrée par le président Denis Sassou Nguesso et son gouvernement.

Une approche fondée sur la conviction que la Cour constitutionnelle est l’instance compétente pour statuer sur des questions constitutionnelles aussi vitales.

Il est également important de souligner que ces contrats de vente de terres ne respectent pas la constitution, n’ayant pas été soumis à un référendum ni examinés par les deux chambres du parlement congolais.

Le recours à la Cour constitutionnelle s’explique également par son indépendance et son impartialité, garantissant ainsi un examen juste et équilibré de la situation.
Parallèlement, le PCT appelle également, sans en être pleinement conscient, l’Assemblée nationale à assumer ses responsabilités en matière de contrôle du gouvernement.
Le PCT estime sans peut-être s’en rendre compte qu’en rejetant les contrats entre le Congo et le Rwanda ou en les jugeant illegaux, l’Assemblée nationale devrait envisager de censurer le gouvernement d’Anatole Collinet Makosso pour son implication présumée dans la conclusion des accords fonciers controversés.
Une démarche reposant sur le principe fondamental de la séparation des pouvoirs.

En conclusion

La dénonciation par le PCT des accords fonciers avec le Rwanda marque un tournant majeur dans le paysage politique du Congo.
Il est désormais impératif que toutes les institutions constitutionnelles et les citoyens se tiennent unis pour aborder cette question cruciale et protéger les intérêts nationaux.
Le peuple congolais doit agir (Make Noise) pour inciter toutes les institutions (Cour constitutionnelle, Assemblée nationale, Sénat et Forces armées congolaises) à un sursaut national et républicain, conduisant à la déclaration de l’invalidité du pouvoir de Denis Sassou Nguesso, la prise en charge temporaire de la présidence par le président du Sénat, Pierre Ngollo, et l’organisation d’élections anticipées par les instances de transition.
L’appréciation du PCT pour avoir orchestré un changement significatif sans recourir à la violence et sans causer de pertes humaines est une approche importante à considérer.
En effet, dans de nombreux contextes politiques, les coups d’État sont associés à des périodes d’instabilité, de conflit et de souffrance pour la population.
Dans ce cas, le PCT a choisi de suivre une voie pacifique pour défendre les intérêts du pays et de ses citoyens.
Cette ouverture offre aux Congolais la possibilité de réclamer activement la fin du pouvoir de Denis Sassou Nguesso pour haute trahison.

Serge Armand Zanzala, journaliste et écrivain

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