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OPINION

Très noir tableau de la situation sanitaire congolaise

par Michel-Ange Tsiba

Tableau noir au Congo Brazzaville : maladies, eaux usées et stagnantes, puisards et WC non vidés frappent tragiquement, nappes phréatiques aux effets toxiques et saturées empoisonnent inexorablement toute vie et déciment avec une rare intensité la population dans l’indifférence totale du Général Denis Sassou Nguesso et son système lige.

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Article 19 - TITRE II DES DROITS ET DES LIBERTES FONDAMENTAUX
Constitution en vigueur au Congo Brazzaville (2002)

Pourquoi un tel titre à l’adresse de lèse Général Denis Sassou Nguesso et de son système lige au pouvoir ? Parce que lui et son système mis à nu à la conférence nationale souveraine par les congolais, condamnés, sanctionnés et battus par le peuple dès le 1er tour des élections présidentielles et législatives libres de 1992 se sont réimposés avec les armes le 15 octobre 1997 au peuple.

Depuis, le peuple congolais opprimé et spolié de ses ressources naturelles, embastillé dans un PPTE par le Général Denis Sassou Nguesso d’une part et dans le commerce informel de l’argent aux loyers à deux chiffres et aux échéances brûlantes d’autre part, démuni d’une couverture de maladies universelles ne vit plus son identité républicaine.

Des maladies nouvelles et d’autres considérées moyen–âgeuses vaincues hier par la solidarité citoyenne, ressuscitées dès le retour laxiste du Général Denis Sassou Nguesso au pouvoir frappent tragiquement et déciment avec une rare intensité les populations :
 Le choléra dans notre pays fait des apparitions foudroyantes. L’Agence de Presse Sénégalaise dans un article Lutte contre le choléra 84,8 millions de francs pour trois pays [1] signifie : « des apparitions récurrentes de choléra sont notées depuis le début de l’année. » Et, M. Ebbing explique « Les capitales sont parmi les zones les plus affectées dans tous les trois pays. Il y a des craintes liées à la propagation de l’épidémie si des actions urgentes ne sont pas prises, avec comme conséquence une recrudescence du nombre de cas et de décès. "L’épidémie a atteint Brazzaville, la capitale, avec un nouveau risque de propagation de la maladie". Nous constatons avec stupéfaction que les collectivités locales de Pointe-Noire, Kouilou, Niari et Bouenza sont très durement frappées depuis novembre 2006 par le choléra. »
 L’ulcère de buruli est devenu presque endémique. En 2001, l’ulcère de buruli ne touchait que trois régions sur onze du pays : Kouilou (Pointe-Noire) épicentre de la maladie, Niari et Bouenza. Toutefois, des cas ont été signalés dans d’autres régions. Le rapport d’une équipe de médecins, conduite par l’OMS relève que les ulcères représentent 70% des cas et 46% des personnes atteintes sont des enfants de moins de 15 ans. Selon le Pr. Professeur Pierre Aubry l’ulcère de buruli est une affection liée à l’écosystème aquatique. La transmission humaine est probablement directe transcutanée à partir du réservoir hydrotellurique. Ce mode de transmission humaine de l’ulcère de buruli peut varier selon les continents. En Australie, les insectes ne semblent pas intervenir dans la transmission de la maladie, alors qu’en Afrique, les insectes aquatiques semblent de plus en plus impliqués dans sa transmission. [2]
 Le VIH/SIDA. Selon les avis de plusieurs institutions internationales, l’Afrique subsaharienne est la plus affectée en termes de taux de prévalence du VIH/SIDA. Nombre de rapports de l’OMS révèlent la pandémie du VIH/SIDA : « Son voisin plus petit et moins peuplé à l’ouest, le Congo, comptait environ 120 000 personnes vivant avec le VIH [75 000-160 000] en 2005 (ONUSIDA, 2006), année où 4,9% des femmes vues en consul¬tation prénatale se sont avérées séropositives au VIH. La prévalence parmi les femmes enceintes varie considérablement de 2% pour Djambala à 9% pour Sibiti et 10% pour Gamboma. A Brazzaville, la capitale, quelque 4% des femmes en consultation prénatale étaient infectées par le VIH (Ministère de la Santé et de la Population de la République du Congo, 2005). »
D’autres études menées par le Conseil National de lutte contre le Sida au Congo (CNLS) révèlent que l’infection VIH est actuellement dans une « phase d’implosion ». Le taux de prévalence national est estimé à 4,2 % avec des disparités d’une ville à l’autre : Brazzaville : 3,3% ; Pointe-Noire : 9,4 % ; Ouesso : 5,0 % ; Dolisie : 10,3 %. [3] .Celui-ci, est de 4,3% dans la force publique loyale à lèse Général Denis Sassou Nguesso notamment à Brazzaville dont la propagation est ressentie comme une pandémie. Mais, l’article de Stefan Elbe paru dans International Security va plus loin en estimant 10 à 25% du taux de prévalence dans la force publique loyaliste.

Enfin, ironie du sort, des intermédiaires de vente de préservatifs ont été récompensées par le Conseil national de lutte contre le SIDA (CNLS) le 1er décembre à Brazzaville à l’occasion de la célébration de la 20ème journée mondiale de lutte contre la pandémie du VIH/SIDA. Ces filles ont reçu chacune 100.000 francs CFA pour engager des activités génératrices de revenus. [4]
 Le paludisme sévit de manière endémique et constitue le premier motif de consultation dans les formations sanitaires ambulatoires. Il représente 49 à 51,5 % des causes d’hospitalisation et plus de 35,4 % des causes de décès des enfants dans les hôpitaux de Brazzaville et Pointe-Noire. [5]
 La pneumonie est désignée par l’OMS comme la première cause de mortalité chez l’enfant de moins de cinq ans dans le monde notamment au Congo Brazzaville. L’OMS précise qu’environ 60% des cas dans les pays en développement dont le Congo Brazzaville sont dus à des bactéries. [6]
 Les maladies cardiovasculaires (Hypertension, Infarctus, AVC) sont nombreuses au quotidien et tuent chaque jour notamment dans les populations urbaines. Particulièrement, les accidents vasculaires cérébraux (AVC) constituent l’une des premières causes de décès des personnes âgées de plus de 60 ans en République du Congo. Les études menées par les équipes scientifiques relèvent près de 4000 personnes dépistées de l’hypertension artérielle et du diabète à Brazzaville [7]
 La tuberculose connaît une forte recrudescence dans le pays. Elle constitue un véritable problème de santé publique au Congo signifie l’OMS. Selon la classification de l’OMS, le Congo est un pays à faible population avec forte incidence : cf rapport OMS : WHO REPORT 2006 ; Global Tuberculosis Control). La prévalence estimée est de 18. 035 cas, soit un taux de prévalence 464 cas /100.000 habitants (WHO global report 2006). L’évaluation des malades sous traitement durant la période 2001-2005 : montre un faible taux de succès thérapeutiques de 50% ; un taux de perdus de vue de 27% et un taux de détection de 65%. Nous devons préciser au peuple que la tuberculose a comme déterminant essentiel la précarité des conditions socio-économiques dans lesquelles vivent les populations. [8]
 Les maladies sexuellement transmissibles (MST) sont en hausse notamment dans les zones urbaines. La liste est longue et parmi nous retrouvons la syphilis, la gonococcie, la blennorragie également appelée “chaude-pisse” (“soule pisse” dans le parler créole mauricien), urétrite non-gonococcique, le chlamydia, les mycoses, le cytomégalovirus, le chancre mou et l’herpès. Le morpion qui est le terme populaire pour désigner le pou du pubis, la gale, les condylomes végétations vénériennes (crêtes-de-coq), les hépatites virales B et C, la lymphogranulomatose vénérienne, la donovalose (granulome inguinal), le trichomonas, figurent aussi parmi les MST. Ces dernières peuvent être contractées par les contacts sexuels génitaux, oraux génitaux ou ano-génitaux. [9]
 L’alcoolisme devient un fléau qui réduit la mémoire, à cet effet, il existe bien une progression régulière des atteintes amnésiques des patients alcooliques et plusieurs milliers de congolais sont devenus alcoolos dépendants. Les experts en santé sont unanimes : parmi les facteurs de risque les plus nocifs de l’hypertension artérielle (HTA) chez les Congolais, figurent l’alcool (33 %), le diabète, l’obésité et l’hypercholestérolémie. Selon les médecins, « ces facteurs ont été identifiés comme étant responsables d’événements cardio-vasculaires sévères, parmi lesquels la cardiomyopathie dilatée hypertensive avec insuffisance cardiaque constante (30 %), les accidents vasculaires cérébraux ». [10]
 Le tabagisme devient une maladie préoccupante au Congo comme dans toute l’Afrique et les Pays en Développement. Selon les propos recueillis par Sophie Malka, la consommation de tabac est en progression de 62% entre 1995 et 2000. Hausse considérable de la prévalence chez les jeunes et chez les femmes. En élève bien appliquée, l’Afrique est en passe de suivre les courbes observées dans les pays industrialisés ces dernières décennies. Avec la perspective morbide de constituer, de concert avec les autres pays en développement, le 70% des 8,4 millions de décès imputables au tabagisme au niveau mondial d’ici 2020. [11]
 La fièvre typhoïde est un problème de santé publique au Congo Brazzaville. A défaut d’une réaction prompte des autorités compétentes, des milliers de personnes sont en danger de mort. Car, la fièvre typhoïde tue beaucoup. Le Dr Dosso ajoute « La fièvre typhoïde pose aujourd’hui la question d’un nouveau protocole. Parce que nous ne sommes jamais sûrs de l’avoir traitée. On a remplacé le Thiobactin par d’autres des médicaments à base d’autres molécules mais, l’efficacité pose problème ». [12]
 Le rhumatisme articulaire aigu et les cardiopathies rhumatismales dans les populations constituent un problème préoccupant de santé publique au Congo Brazzaville. Cette situation est constatée par un collectif des médecins congolais « Au contraire le rhumatisme articulaire aigu et cardiopathies rhumatismales et ses complications cardiaques restent toujours une affection fréquente et grave dans les pays en voie de développement. La forte prévalence des cardites dans les populations scolaires constitue un problème préoccupant de santé publique comme témoignent certains travaux africains réalisés chez des enfants de 5- 16 ans. [….]. Cependant les cardites rhumatismales représentent la deuxième cause de morbidité dans le service de Cardiologie (1, 3) »
 La malnutrition chez l’être humain liée à l’absence d’un pouvoir d’achat, à la dégradation de la qualité de l’alimentation et à la pauvreté humaine s’est amorcée en octobre 1997 et se poursuivie avec préoccupation aujourd’hui. Les études préliminaires menées par des équipes des Laboratoires de nutrition sur l’alimentation, la qualité des aliments et la pauvreté se dégradent et s’avèrent réelles. Les nourrissons sont les plus touchés à partir du plat préparé pour l’ensemble de la famille. [13]
 La vérité de l’autre est une maladie tragique dans une société où les leviers de la politique et de la culture se réduisent exclusivement à la manipulation de la violence inhérente au port d’armes et à un sens commun du système lige politique régi par la peur. La question de la vie dans la vérité prend au Congo Brazzaville, dans cette violence armée entre vérité et maladie, un caractère dangereux pour qui se la pose, il s’en suit régulièrement la paix des cimetières. L’arrestation de notre compagnon de libération NTSONGUISSA MOULANGOU Gilbert par Lèse Général Dénis Sassou NGUESSO et son système lige traduit bien la peur de l’autre qui devient une maladie congolaise avec ses pathologies encore à l’étude.

Peuple congolais, la décrépitude des structures sanitaires comme le souligne bien Simon Mavoula tue les vies humaines : « Le plateau technique du CHU de Brazzaville (le bloc opératoire) est en panne depuis au moins deux mois. En langage plus clair, il n’y a plus d’interventions chirurgicales dans cet hôpital. On ne sait pour quelles raisons, l’information de cette grave panne technique est gardée secrète par les médecins. Vous avez bien lu : aucune intervention chirurgicale n’est plus pratiquée depuis cette date. Les malades sont donc sur une liste d’attente avec toutes les conséquences médicales que cela suppose. Aujourd’hui le bloc est bloqué. Le point névralgique de la chaîne thérapeutique ne fonctionne plus. Et, cet énorme dysfonctionnement ne semble pas émouvoir les pouvoirs publics congolais. » [14]

Peuple congolais démuni des moyens de transport et de structures sanitaires, le Général Sassou Nguesso Denis comme le faisait l’explorateur Savorgnan de Brazza au XIXè siècle et début du xxè siècle fait triomphalement la promotion du portage notamment le tipoye ; en 1997, il l’utilise avec le sang et les morts à Owando, pays kouyou. Depuis des années, Il est de notoriété publique que les ascenseurs ne marchent plus, de même les ambulances se font rares et les malades au chu de Brazzaville sont transportés à dos d’homme et en tipoye.

Peuple congolais non écouté et oublié  : le Général Sassou Nguesso Denis n’a, à ce jour préparé aucune réponse à vos préoccupations et refuse votre écoute ; le consortium des maladies et maux cités ; l’inexistence et l’inefficacité du cadre juridique et institutionnel de l’accessibilité aux médicaments, de l’assurance qualité de ces médicaments, des ressources humaines et pharmaceutiques ainsi que le suivi d’évaluation républicaine, les effets toxiques de l’environnement et de l’écho système, etc., tuent à chaque heure nombre de congolais.

Transport d’un malade d’un étage à un autre dans l’immeuble de cinq étages du CHU de Brazzaville.

Aussi, nous constatons systémiquement la tragédie humaine par la superficie de nos cimetières notamment celui d’Ita- NTolo qui représente plus d’une fois et demie un arrondissement de la ville de Pietro Di Brazza Savorgnan, indélébile Brazzaville, appellation contrôlée par le dictateur Denis Sassou Nguesso et ses alliés liges, alors que hier l’homme de Kimpila (Mpila) appellation d’origine les traitait de réactionnaires pire des impérialistes.
 L’environnement empoisonné et la dégradation avancée de l’écho système caractérisé par les érosions faute d’une politique systémique d’aménagement du territoire notamment urbain représentent de véritables gisements de microbes, lesquels empoisonnent toute vie et tuent tantôt immédiatement, tantôt lentement les populations. Ici, l’ère seine et l’eau potable pourtant produits de première nécessité sont devenues une denrée rare. Dans les villes du pays notamment Brazzaville, les eaux des cours d’eau ne coulent plus, les eaux de pluies ne s’infiltrent plus et montent jusqu’à la hauteur de 30 cm, voir jusqu’aux genoux. Dès octobre, la nature se rebelle, la météo prévoyant des pluies régulières notamment en décembre, congolais et lecteurs peuvent imaginer l’ampleur des désastres.

Images des eaux stagnantes des cours d’eau urbain et eaux des pluies ne s’infiltrant plus.

Les nappes phréatiques sont saturées et malgré les tranchées de fortune qui existent depuis l’administration coloniale et le glissement récurent des terrains, l’eau envahie l’espace vitale à la vie. Il va s’en dire que loin de toute polémique, les eaux de ces pluies diluviennes éventrent des tombeaux des immenses cimetières de Brazzaville et de Pointe-Noire.

Glissement des terrains à Brazzaville.

Nous pouvons nous poser la question si l’arsenic, qui se forme naturellement dans les nappes phréatiques et l’évaporation de cette eau dans l’atmosphère, puis leur retour en eau de pluie attendue et recueillie par les congolais majoritairement pauvres à partir des tôles rouillées et l’aubaine pour leurs enfants qui s’empressent de prendre leur rare bain en l’absence d’une information scientifique ne peuvent avoir de graves conséquences sur leur santé notamment les effets de l’arsenic ? A propos de l’arsenic, Mr Abdel Ahmed, professeur associé de l’Université de médecine de Mymensing, à Dhaka signifie : L’arsenic est un poison. La dose mortelle pour l’homme est de 125 milligrammes. C’est quatre fois plus toxique que le mercure.
D’autres énoncés scientifiques signifient que dans le cas d’une intoxication aiguë, les symptômes sont immédiats. Et notent comme signes caractéristiques les vomissements, les douleurs œsophagiennes et abdominales et les diarrhées sanguinolentes. Puis, ils attirent notre attention : l’exposition chronique à l’arsenic est un facteur de risque de cancer du poumon inscrit à ce titre dans les tableaux de maladies professionnelles. Ainsi, concluent-ils, l’exposition prolongée à l’arsenic est aussi à l’origine de cancer de la peau, de cancer de la vessie et cancer du rein. Après une exposition prolongée à l’arsenic, les premières modifications concernent généralement la peau de par un changement de la pigmentation. Le cancer survient plus tardivement et peut mettre plus de 10 ans à apparaître. [15]
Nous, nous posons la question de savoir si les progrès de la science sous-tendent-ils la vie et le développement humain au Congo Brazzaville ? Si oui, comment, où et quand !

Après glissement des terrains dans les cimetières de la capitale congolaise, ramassage et ré inhumation des corps par les volontaires de la Croix Rouge

Peuple congolais, malheureusement, nous constatons que malgré les progrès de la science, notre pays enregistre un fort taux de mortalité maternelle et infantile estimé à 781 pour 100.000 naissances vivantes et celui de la mortalité infantile à 75 décès pour 1.000 naissances. 16c Et les dépenses funéraires se situent entre 500 et 2.500 euros ; un montant qui excède le revenu des Congolais et certains finissent par abandonner les cadavres de leurs parents aux services sociaux des hôpitaux pour n’avoir pas payé la facture des soins du patient décédé. Tandis que les corps des parents de lèse Général Denis Sassou Nguesso et ses alliés sont extravagamment mis dans les cercueils en bois laqué de l’occident, reçus dans les différents aéroports du pays et cérémonies d’inhumation avec éclat le tout à la charge du trésor public. [16]

Peuple congolais opprimé, vous êtes devant les faits têtus de l’histoire et vivez la souffrance. Que veut dire souffrir ? Bertrand Vergely signifie : « Souffrir veut dire avoir mal. Mal dans son corps, parce que celui-ci est soudain attaqué de l’extérieur ou de l’intérieur. Mal dans sa vie entière parce que à force d’être confronté à des relations avec autrui traversées par la violence ou la disparition, il arrive que l’on souffre du fait même de vivre et que l’on se demande« pourquoi ? » Pourquoi cette vie lourde ? »

Peuple congolais réveillez–vous, si par hasard la peur vous habite, elle doit servir d’élan pour éradiquer les maux de votre vie citoyenne comme le dit si bien Martin Lutter King : « Je vous le dit ce matin, si vous n’avez jamais rencontré quoi que ce soit, qui vous soit si cher, si pernicieux, que vous ne soyez prêt à mourir pour cela, alors vous n’êtes pas prêt à vivre. Vous pouvez avoir trente-huit ans, comme il se trouve que je les ai et, un certain jour, une grande occasion se présente à vous et vous appelle à vous dresser pour une grande cause, ou une grande affaire ou un grand principe. Et vous refusez parce que vous avez peur. Vous refusez parce que vous avez envie de vivre plus longtemps. Vous avez peur de perdre votre emploi ou vous avez peur d’être critiqué, ou de perdre votre popularité, ou d’être poignardé ou abattu ou qu’une bombe soit lancée sur votre foyer. Aussi refusez- vous de vous dresser pour venir à la barre. Eh bien, vous pouvez continuer à vivre jusqu’à quatre-vingt-dix ans mais vous êtes aussi mort à trente - huit ans que vous le serez à quatre-vingt-dix ans. Et quand vous cesserez de respirer pour de bon, ce ne sera que l’annonce tardive d’une mort de votre esprit, survenue depuis bien longtemps. Vous êtes mort quand vous avez refusé de vous dresser pour la bonne cause. Vous êtes mort quand vous avez refusé de vous dresser pour la liberté. Vous êtes mort quand vous avez refusé de vous dresser pour la justice. » [17]

Peuple congolais opprimé et démuni, ne soyez pas la minorité mais soyez la majorité, il est clair que le caractère violent du conquérant Sassou Nguesso Denis et le cynisme cruel de son système causent au moins dans chaque famille un décès d’un membre et le port douloureux du deuil de celui-ci.

Peuple congolais, debout pour un seul idéal, un seul combat, écoutons encore Martin Lutter King dans l’une de ses prêches : « Ne croyez jamais que vous n’avez personne sur qui compter. Allez en prison si c’est nécessaire, mais vous n’y allez jamais seul. Prenez position sur ce qui est juste, même si le monde peut se méprendre sur vous et vous critiquer. Mais vous n’êtes jamais seul car j’ai lu quelque part qu’un homme, s’il est avec Dieu, forme une majorité. ». [18]

Peuple congolais victime de la violence, ensemble dans la concorde nationale et dans un élan de paix, exigeons immédiatement avec détermination et sans conditions la libération de NTSONGUISSA MOULANGOU Gilbert, la démission du dictateur Sassou Nguesso Denis afin de faire naître l’espoir de la vie saine et citoyenne au Congo, notre beau pays, bien commun, un et indivisible. Vous n’êtes plus seul à l’exiger car ce 18 juillet 2006, en France, au Palais de Versailles, s’adressant aux congolais et à la communauté internationale, Emmanuel NGOUELONDELE-MONGO, Général de son Etat avait déjà demandé sa démission : « Pour son honneur et sa dignité, et surtout pour l’intérêt supérieur de la Nation et d’un peuple qui a trop souffert ces dernières années de guerres civiles parfaitement intitules, le plus simple à faire pour le président de la République est de remettre logiquement sa démission au peuple congolais. » [19]

Peuple congolais, le glas a sonné et sonne pour le système au pouvoir, devant le refus cynique d’une réconciliation nationale sans exclusive afin de juguler les malheurs des populations, chaque jour devant les morgues et cimetières du pays, chaque congolais doit faire le recensement citoyen de ses morts : tous empoisonnés et tués par lèse Général Sassou Nguesso Denis et son système lige.

Peuple congolais, chaque mort va faire l’objet d’une plainte à déposer dans leurs propres instances judiciaires car, coupables et responsables de la tragédie mortuaire de nos parents depuis leur coup d’Etat de 1997. Congolaise et Congolais, n’oublions pas de le faire en mémoire de nos parents dont les vies sont à jamais restées et gravées dans nos pensées d’une part et pour la mémoire de nos enfants qui portent les noms de nos illustres morts d’autre part !

Michel-Ange Tsiba
ADCA - Agir pour la Démocratie au Congo et en Afrique

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