Les débats de l’Assemblée Nationale française ont dû être interrompus mardi. En cause, le chikungunya et les accusations de la gauche.
Le Député socialiste Jean-Marie le Guen a dénoncé les « négligences graves » du gouvernement à la Réunion. Cela a provoqué la colère des députés de droite au point que face à un véritable affrontement, Jean-Louis Debré a arrêté les débats, ce qui ne s’était plus produit depuis 1999.
Les socialistes ont accusé le gouvernement d’avoir négligé l’affaire parce qu’il s’agit d’un territoire d’Outre-mer. Ils ont réclamé la création d’une commission d’enquête parlementaire sur l’épidémie.
Depuis mars 2005, le Chikungunya a déjà frappé 110 000 personnes sur l’ìle de la Réunion. Cette maladie transmise par le moustique Aedes Albopictus, le virus du chikungunya se manifeste par de fortes fièvres et d’atroces douleurs articulaires.
Pour François Baroin ministre de l’Outre-mer, « l’action de santé publique est la priorité des priorités » et donc « il faut poursuivre le combat contre le moustique ».
Le ministre F. Baroin est arrivé mercredi à la Réunion afin de présenter un plan d’aide gouvernemental à l’île confrontée à une épidémie de chikungunya. Dès son arrivé, il a annoncé « nous nous mettons en situation de gérer la crise comme lors d’une catastrophe naturelle, avec un guichet unique ».
Durant cette visite de 48 heures, F. Baroin va rencontrer des acteurs économiques, notamment les représentants du secteur touristique, des professionnels de santé et des équipes engagées dans les opérations de démoustication.
Il s’est exprimé à la presse locale et levé le voile sur les mesures qui sont prises, également sur la création d’un fond de secours « au profit des entreprises les plus touchées par les conséquences économiques du chikungunya ». Pourront en bénéficier aussi les entreprises du commerce et de l’artisanat afin de compenser « partiellement des déficits d’exploitation ». Les détails de ce plan sont attendus avec impatience dans l’île, où le secteur touristique risque d’être fortement touché à cause d’une chute brutale des activités. Le ministre du Tourisme est attendu pour sa part jeudi dans l’île.
F. Baroin s’est rendu en hélicoptère à Saint-Benoît où une fillette de 10 ans est morte lundi, « vraisemblablement » du chikungunya. Il a présenté « ses condoléances personnelles et celles du gouvernement » à la famille de la victime.
Sont en œuvre sur les lieux, 2 440 opérateurs de démoustication, 3 600 à partir du 27 février, 17 médecins, 30 infirmières, selon le ministère de la santé. 14 médecins supplémentaires participent au réseau de surveillance épidémiologique. Un comité scientifique de suivi environnemental a été mis en place afin d’évaluer les conséquences de la démoustication et un observatoire des conséquences économiques.
65 lits supplémentaires ont été ouverts et une capacité d’ouverture complémentaire de 120 lits est disponible.
Blanchard Alice
