A Brazzaville, dans les cabinets ministériels, le khalife d’Oyo, Denis Sassou Nguesso, se fait un malin plaisir en opposant les uns contre les autres et en dépouillant les uns au profit des autres. La promotion des uns s’obtient au détriment des autres. L’ambiance n’est pas celle des grands jours en dépit de la cinquième revue du Fonds monétaire international (FMI) ponctuée par le versement de 45 millions de dollars. L’économie du Congo-Brazzaville, le petit pays pétrolier d’Afrique centrale, n’est pas au mieux de sa forme. Anatole Collinet Makosso, le Premier Ministre, n’a pas fait mystère de cette situation. Sans sourciller et sans rire, il a déclaré le Congo-Brazzaville en cessation de payement. Les salaires, les pensions de retraite et les bourses ne seront plus payés. Les populations du Congo-Brazzaville sont invitées à se serrer la ceinture. Priorité au règlement de la dette extérieure qui représente 99 % du PIB. Le Congo-Brazzaville, membre de la CEMAC, peine à trouver le chemin d’avenir du désendettement.
Conspiration
Célébré comme le Mozart de la Finance, Jean-Baptiste Ondaye, l’homme qui a piloté les négociations du Congo-Brazzaville avec le FMI jusqu’à son terme, se voit dépouiller certaines prérogatives au profit de Ludovic Ngatsé. La mainmise de Ludovic Ngatsé sur la douane et les impôts a toutes les apparences d’une conspiration pour qui veut se constituer un butin de guerre. Ces deux régies financières sont gangrenées par la corruption, les détournements des fonds publics et par les malversations financières. Le directeur général des impôts, Ludovic Itoua, est mis en examen pour malversations financières. Jean-Baptiste Ondaye n’a plus les faveurs de Denis Sassou Nguesso. Que s’est-il passé donc pour que le cœur de Sassou Nguesso balance dorénavant pour Ludovic Ngatsé ?
Patron Ngatsé
Le Président Denis Sassou N’Guesso a pris un nouveau décret daté du 29 juillet 2024. Celui-ci renforce les attributions du ministre du Budget, des Comptes publics et du Portefeuille public, Ludovic Ngatsé. Son département est désormais chargé de gérer et coordonner les directions générales des Impôts et des douanes, tandis que son collègue de l’Économie et des Finances, Jean-Baptiste Ondaye, obtient la gestion des activités financières, de la dette.
En outre, il est chargé principalement d’ordonner les dépenses liées aux dotations autres que celles allouées aux institutions, de suivre la situation du compte unique du Trésor à la banque centrale, de participer et veiller, en tant qu’autorité monétaire, à la régulation des activités des établissements financiers, de mettre en œuvre la politique nationale d’endettement et de gérer la dette publique.
Jean-Baptiste Ondaye garde la gestion des relations financières internationales, y compris des programmes financiers avec les partenaires extérieurs. Il est chargé de la conception de la politique nationale d’investissement, la recherche des ressources complémentaires pour le financement du budget de l’État…
Enfin, dans le domaine de l’économie, celui-ci gère et coordonne l’ensemble de la politique publique (Les Echos du Congo-Brazzaville, 1er août 2024).
Ping Pong
Le jeu de massacre organisé par Denis Sassou Nguesso au Congo-Brazzaville va-t-il se poursuivre après le dépouillement de Jean-Claude Ngakoso au profit de Christel Sassou ; de Jean-Baptiste Ondaye au profit de Ludocic Ngatsé ? Après avoir fait les poches de Jean-Baptiste Ondaye, le chouchou du gouvernement vise-t-il désormais le fauteuil de Anatole Collinet Makosso ? Pourquoi Ludovic Ngatsé est-il porté au pinacle et Jean-Baptiste Ondaye voué aux gémonies ? Les expérimentations hasardeuses de Denis Sassou Nguesso traduisent l’absence de véritable politique économique (ni politique de l’offre, ni politique de la demande) dénoncée par Val de Nantes sur Congo-liberty.com. Denis Sassou Nguesso, au Congo-Brazzaville, se comporte comme un faiseur de rois. Prudent comme un sioux, Claude Alphonse Nsilou a déjà assuré ses arrières.
Benjamin BILOMBOT BITADYS