Le Ballet des Volte-Face : Pierre Moussa, le PCT et l’Art du Rétropédalage

Dans le monde rocambolesque de la politique congolaise, le Parti Congolais du Travail (PCT) vient encore de nous offrir un spectacle des plus étonnants.

Un spectacle digne des plus grands théâtres, où les revirements sont aussi soudains que les retournements de veste d’un magicien sur scène.

Cette fois, la vedette n’est autre que Pierre Moussa, le Premier secrétaire du PCT, qui a brillamment interprété un numéro de rétropédalage si époustouflant qu’il en laisserait pantois même les plus grands cyclistes.

Imaginez la scène : le 7 juin dernier, Pierre Moussa, entouré de ses camarades du gouvernement d’Anatole Collinet Makosso, annonce fièrement que le PCT exige la fin des contrats de vente ou de cession des terres congolaises.

« Ces transactions sont illégales ! » clame-t-il avec une conviction digne d’un héros de film d’action. Les départements du Pool, de la Bouenza et du Niari peuvent respirer, pensait-on.

Le PCT, tel un justicier masqué, allait les sauver de ces vilains contrats.
Mais, hélas, la réalité n’est jamais aussi simple dans l’univers PCT.

Quelques jours plus tard, au cours de la réunion du Bureau politique, Pierre Moussa change de costume et, tel un prestidigitateur dévoilant son dernier tour, déclare que les attributions de terres au Rwanda sont en fait tout à fait légales.
Abracadabra ! Ce qui était illégal hier devient légal aujourd’hui.
On en reste bouche bée, et on se demande si l’on n’a pas manqué un épisode de cette série politique à rebondissements.
Cette volte-face spectaculaire ne laisse pas seulement perplexes les militants du PCT, mais tous les Congolais.

Comment expliquer ce revirement aussi soudain que déroutant ?

Faut-il y voir une stratégie politique raffinée ou simplement une nouvelle démonstration de l’inconstance légendaire du parti ?

Pierre Moussa, en bon acrobate politique, semble avoir une réponse toute prête : « Monsieur Jourdain faisait de la prose sans le savoir » , semble-t-il nous dire.
En effet, le PCT, dans sa quête effrénée de cohérence, s’est tiré une balle dans le pied avec une telle précision que cela frise le talent.

Le rétropédalage, voilà bien une image qui colle à merveille au PCT.
À ce rythme, on pourrait presque les imaginer sur un tandem, pédalant à toute vitesse pour échapper à leurs propres contradictions, avant de brusquement faire marche arrière en dérapage contrôlé.

Une stratégie de plus de cinquante ans, affinée à la perfection, où chaque volte-face est exécutée avec la grâce d’un danseur étoile.
Et que dire de Pierre Moussa, sinon qu’il en est le danseur principal, virevoltant au gré des nécessités politiques.

Pour illustrer ce rétropédalage, on pourrait imaginer une bicyclette dont les roues tournent à l’envers, ou un danseur de ballet exécutant un grand jeté à reculons.

Car au fond, le PCT est un artiste dans l’art de se contredire, transformant chaque pirouette politique en un spectacle fascinant, bien que quelque peu déroutant, pour le public congolais.
Alors, chers Congolais, installez-vous confortablement et profitez du spectacle.
Le PCT, avec Pierre Moussa en tête d’affiche, n’a pas fini de nous surprendre.
Reste à savoir si ce ballet des volte-face trouvera un jour sa conclusion ou s’il continuera à nous émerveiller, à coups de rétropédalages et de pirouettes politiques, pour les décennies à venir.

Serge Armand Zanzala, journaliste et écrivain