Thierry Mantsounga, chef d’entreprise, va se présenter aux régionales de mars 2010 sur la liste Alter mondialisme et Ecologie en région PACA (Provence Alpes Côte d’Azur). Cet entrepreneur issu (selon l’expression consacrée) de la minorité invisible a eu un raisonnement de bon sens : si tu ne t’occupes pas de la politique, la politique s’occupe de toi. T. Mantsounga s’est donc jeté à l’eau, conscient que les minorités culturelles avaient également place dans la gestion des affaires de la cité. Or « gérer la cité » est la définition originelle de la politique.
1°- Question : Présentez-vous aux lecteurs et aux électeurs. Qui êtes-vous ?
Réponse : Je suis marié et nous avons deux enfants. Nous sommes en France depuis 16 ans J’ai un niveau d’études BTS électrotechnique qui m’a donné des compétences importantes. C’est pourquoi j’ai pu ouvrir ma propre entreprise et je m’accroche le plus possible pour émerger dans le paysage économique actuel. Je suis devenu français par choix et par amour pour la France
2°- Question : Expliquez-nous le sens de ces élections ?
Réponse : La France a longtemps été centralisée, avec des décisions prises par le haut. Depuis 25 ans, la France se décentralise. C’est une bonne chose, car on peut gérer les questions importantes de la vie quotidienne de nos concitoyens, au plus près. Il faut donc continuer ce processus de décentralisation et éviter de revenir à la situation antérieure.
3°- Question : Qu’est-ce qu’un conseiller régional ? A quoi sert-il ?
Réponse : Le conseiller régional gère des thèmes qui s’appliquent sur l’ensemble du territoire. Citions, les transports ferroviaires, le développement économique, l’aménagement des territoires de la mer et de la montagne, l’environnement, la vie associative et sportive, le tourisme, l’emploi, les lycées…
Question : sur quelle partie de l’échiquier se situe votre parti ? A gauche, ça c’est sûr. A la droite de la gauche ou à la gauche de la gauche ?
Réponse : Je ne suis pas membre d’un parti, mais d’une association qui s’intitule « Alter mondialisme et Ecologie ». J’estime que toute la gauche devrait être altermondialiste. L’alter mondialisme c’est la solidarité internationale, c’est le refus du libéralisme sauvage qui détruit la planète pour des questions uniquement économique, c’est aussi la prise en compte de la souffrance humaine et la recherche de solutions collectives échappant à la seule notion de profit individuel.
4°- Question : Qu’est-ce qui vous a poussé à faire de la politique ? Et pourquoi sur une liste écolo ?
Réponse : J’ai toujours pensé que la politique était le levier le plus important pour mettre en œuvre des programmes d’actions qui déterminent la vie humaine et a animale sur terre. Sans doute mes racines m’ont bien servi pour me sentir concerné par l’écodéveloppement, c’est-à-dire une façon de choisir des activités respectueuses de l’environnement et des hommes qui en vivent.
Dans mes choix, il y a une partie humaniste, car tous les hommes ne sont pas logés à la même enseigne, et il y a une partie « naturaliste » qui consiste à respecter les cycles naturel de vie. Ce n’est pas pareil de brûler des déchets ou de les trier afin que le cycle du compost fasse son œuvre.
5°- Question : Très peu d’Africains militent dans les partis politiques en France. A quoi est dû ce désintérêt ?
Réponse : Je ne sais pas vraiment. Je crois que nos amis africains préfèrent se faire oublier, se fondre à l’intérieur du peuple français, sans trop se faire remarquer. Nos solidarités coutumières nous laissent croire que nous pouvons nous en sortir entre nous. Or cela n’est pas vrai. Nous devenons de vrais français avec les qualités et les défauts inhérents à ces sociétés de l’individualisme et du chacun pour soi. C’est pour répondre à cette évolution culturelle que nous devons faire, sans complexe, de la politique.
6°- Question : Que peuvent espérer les minorités culturelles si votre liste est élue ?
Réponse : A priori, ce ne sera pas une révolution en soi. Il nous faudra nous battre, y compris à l’intérieur de nos propres instances pour émerger. J’ai fréquenté les partis de gauche. Je me suis rendu compte qu’il y avait un chemin énorme à leur faire parcourir. Ils ne sont pas nécessairement plus progressistes que d’autres, dans les intentions peut-être, mais dans les faits nous ne sommes pas prêts pour élire un OBAMA. Mais, pour moi, ce n’est qu’un premier essai. Mon collègue Maire et Conseiller Régional Edgar Malausséna me disait que malgré sa longévité politique (première élection municipale à Massoins, en 1971) il était devenu Conseiller Régional à 53 ans. J’ai 37 ans. Donc tous les espoirs sont permis pour moi-même et pour tous ceux qui souhaitent être reconnu comme français à part entière.
7°- Question : Vous êtes un Chef d’entreprise. C’est facile de concilier travail et politique ?
Réponse : Non ce n’est pas facile. Je passe mon temps à courir, entre mon travail, mes associations, ma famille…J’ai cependant la chance d’être dans un secteur économique qui fonctionne bien, et cela m’assure une tranquillité pécuniaire, indispensable pour m’investir ailleurs. Je crois que les profondes difficultés peuvent entraîner des mouvements de révolte (voir les banlieues), mais pas du tout des actions coordonnées de longue haleine, tout au moins en Europe. Si cela fut vrai, au siècle dernier, ça ne l’est plus, car le système productiviste et consumériste a une énorme capacité à amortir les chocs. Certains, il y a un an, pensaient qu’on entrait dans l’ère de la fin du capitalisme. Un an après, les banques sont plus riches que jamais, et la colère des gens n’a pas entraîné de véritables alternatives. Donc tout est à faire. Et je suis assez jeune pour y croire.
8°- Question : On dit la démocratie « un luxe en Afrique ». Qu’en pensez-vous ?
Réponse : Si l’on parle de la démocratie à l’Européenne, alors oui, la démocratie est un luxe. Mais, il ne faut pas se tromper de continent. L’Afrique a connu et connait des pratiques de décisions collectives, des fonctionnements de partages, des représentations coutumières qui ont tout autant de valeur que les démocraties par l’argent du monde occidental. Ce qui nous arrive n’est pas nécessairement du à l’incapacité de créer des modes de démocraties spécifiques. Qui ne connait pas la « Françafrique » ? Nous sommes pris entre deux feux. D’un côté les grandes puissances qui tiennent à renforcer leur emprise sur le continent africain (voir récemment la Chine) et de l’autre des nouvelles classes sociales « compradore » qui ont pour but d’accompagner ces emprises néo colonialistes, en y trouvant leur compte bien sûr. Et le meilleur moyen de croiser ces deux forces, c’est l’installation de dictatures.
9°- Question : Avez-vous des projets pour le Congo ?
Réponse je souhaiterais faire participe le Congo a plusieurs évènements dans la Région PACA notamment par le biais économique et culturel. C’est un devoir que nous devons à nos pays d’origine de le faire connaître et l’aidé dans son développement économiques et structurels. Mon rêve, c’est de développer les énergies alternatives qui nous débarrasseront de notre aliénation au pétrole. Arriver à créer ce type de coopération, à terme, a un double sens. Développer des énergies de proximité et en même temps réduire l’influence des trusts pétroliers.
10°- Quelle question oubliée auriez-vous aimé qu’on vous pose ?
Réponse : J’aurais aimé que vous me demandiez si je suis heureux de faire de la politique. Oui, malgré les déceptions, malgré des relents de xénophobie, y compris à gauche, le fait que je sois sur une liste écologiste me rend heureux. Je voudrais tant que ce bonheur soit partagé par ceux qui ne croient pas encore à la nécessité d’entrer en politique.
11°- Question : Votre mot de la fin.
Réponse : je dirais un grand merci aux anciens présidents et aux adhérents de l’ ACCA( Association Congolaise de la cote d’azur ) sans oublier le Maire de Villard sur var-conseiller Régional de la région PACA .
ACCA C’est cette structure qui ma permis d’avoir un pas de plus dans mon engagement humaniste, de mettre des projets sociaux-culturels en place et de les réaliser pour les autres cela ma permis de faire connaître notre Association et notre cher Congo-Brazzaville dans notre Département et merci a Congopage.
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