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Course au pouvoir

Les « quatre mousquetaires »

Photo: Des individus sans scrupule

Ils prétendraient tous succéder à Denis Sassou Nguesso, non pas par les élections, primaires au sein du PCT, et présidentielles dans tout le pays, mais par voie dynastique !

En 1885, Ponel, un administrateur colonial français en poste à Pombo dans le Bas Alima, Congo-Brazzaville, publia une étude sur l’ethnie Mbochi.

Cette petite ethnie, qui occupe une partie de l’actuel département de la Cuvette, est celle dont fait partie Denis Sassou Nguesso, président du Congo depuis plus de quatre décennies.
Malgré sa petite population, les Mbochi détiennent un pouvoir disproportionné.
Dans son rapport, Ponel décrivait les Mbochi comme « le peuple le plus sauvage que j’ai rencontré. La ruse et le mensonge sont insignifiants, ils en usent... ».

La Politique Mbochi et le Pouvoir Sassou Nguesso

Aujourd’hui, l’observation de Ponel semble trouver un écho troublant dans le comportement des cadres politiques contemporains, notamment ceux du Parti Congolais du Travail (PCT), dirigé par Denis Sassou Nguesso.
Sassou Nguesso, en place depuis des décennies, est souvent accusé d’utiliser la ruse et le mensonge pour manipuler les constitutions et truquer les élections.
Ce ne sont pas seulement des accusations isolées ; elles se reflètent dans la lutte incessante pour le pouvoir parmi les membres de sa propre famille.

Denis Sassou Nguesso a transformé le Congo, république depuis 1958, en une quasi-monarchie.
Ses fils et neveux se disputent la succession au trône, violant ainsi les principes démocratiques et les statuts du PCT.

Parmi les prétendants à la succession, on trouve : son fils, Christel Denis Sassou Nguesso, ministre de la Coopération internationale et de la promotion du partenariat public-privé, des neveux : Jean-Jacques Bouya, ministre d’État, ministre de l’aménagement du territoire, des infrastructures et de l’entretien routier ; Bruno Jean-Richard Itoua, ministre des Hydrocarbures ; Maixent Raoul Ominga , directeur général .de la Société Nationale des Pétroles du Congo (Snpc).

Aujourd’hui, les quatre mousquetaires au pouvoir se regardent en chiens de faïence, prêts à sortir leurs griffes à la moindre occasion, notamment en cas de décès de Denis Sassou Nguesso. D’ailleurs, il se murmure que chacun d’eux possède une écurie fidèle et dévouée à sa cause.

Par ailleurs, certains populistes souhaitent tirer profit de la situation tendue créée par les contrats entre le Congo et le Rwanda pour se démarquer et quitter le navire Sassou, rejoignant ainsi le peuple congolais dans leur quête de changement.
Seront-ils accueillis à bras ouverts et considérés comme des enfants prodigues qui reviennent dans la république, malgré leurs crimes économiques ?

Cette lutte de pouvoir interne, où les lois de la république et les statuts du parti sont ouvertement ignorés, semble confirmer les observations de Ponel.
Pourtant, la généralisation de Ponel ne fait pas justice à la complexité de la culture Mbochi.

La Diversité et les Contributions des Mbochi

Il serait injuste de réduire l’identité Mbochi à cette caricature.
Comme dans toute société, les Mbochi comptent parmi eux des individus de grande valeur et d’autres moins scrupuleux.
Jacques Napoléon Opangault, par exemple, est devenu un symbole d’unité nationale, bien que son héritage soit souvent éclipsé et sa tombe à Boundji négligée.

Une Identité à Préserver

La controverse autour des Mbochi et de la famille Sassou Nguesso met en lumière la conception du pouvoir en République du Congo.
Elle soulève la question de savoir comment une petite ethnie peut se maintenir au pouvoir pendant plus de quatre décennies, en défiant ainsi les lois de la république.
Tous les prédécesseurs de Sassou Nguesso avaient également des enfants et des neveux, mais aucun d’entre eux n’avait envisagé de transmettre le pouvoir à un fils ou à un neveu.
Nous invitons les Mbochi, tout en les rassurant qu’ils feront toujours partie de la République malgré leurs inquiétudes sur leur avenir, à trouver un équilibre entre la préservation de leur héritage culturel et le respect des lois de la république.
Les Congolais, déjà lassés par l’affaire de la vente des terres au Rwanda, ne veulent pas donner raison à Ponel, qui décrivait les Mbochi comme « le peuple le plus sauvage que j’ai rencontré. La ruse et le mensonge sont insignifiants, ils en usent...  »

Serge Armand Zanzala, journaliste et écrivain

La canaille racaille
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