Faire échec à l’impôt de Sassou
L’exercice budgétaire et parlementaire de présentation de la loi de finances n’est pas de tout repos. Au Congo-Brazzaville, il passe comme une lettre à la poste. La probabilité de voir l’impôt de solidarité être adopté est grande. Les parlementaires ne se soucient guère des populations. Ils ont fait une croix sur les 14 000 milliards de francs CFA des générations futures. Un cadeau fait à Sassou et aux membres de son clan. Ils voteront, le doigt sur la couture du pantalon, les 1200 francs CFA d’impôt de solidarité que l’administration Sassou souhaite faire adopter.
Terrain
Le budget du Congo-Brazzaville, dans sa partie recettes, est à la ramasse. Les populations sont appelées à la rescousse. Etrange pour ce petit pays pétrolier d’Afrique centrale miné par la corruption et étranglé par la dette (98 % du PIB). Denis Sassou Nguesso, Anatole Collinet Makosso, Jean-Baptiste Ondaye et Ludovic Ngatsé navique par gros temps.
Le vote du budget, traditionnellement, est l’acte politique le plus important dans la vie d’un gouvernement, puisqu’il dessine (et redessine possiblement chaque année) les contours de la majorité. Cette fois-ci et comme les autres fois d’ailleurs, ce ne sera même pas le cas puisque le 49.3, qui permet au Premier ministre d’éviter un vote, n’est jamais dégainé au Congo-Brazzaville. Pour cause : le Parti congolais du travail (PCT) détient une majorité écrasante à l’Assemblée nationale et au Sénat.
Le risque de censure du gouvernement n’existe pas. Les ministres du Congo-Brazzaville sont en terrain conquis au Parlement. Sous d’autres cieux, le projet de loi de finances (PLF) est un rite redouté et redoutable. Au Congo-Brazzaville, c’est une séquence banale. Une promenade de santé.
« Franka tatu »
Les populations du Congo-Brazzaville sont vent debout. Le projet de loi de finances 2025 qui instaure un impôts forfaitaire de solidarité de 1200 francs CFA par an soumet les nerfs des populations du Congo-Brazzaville à rude épreuve. Les recettes budgétaires pour 2025 sont projetées à 2826 milliards de francs CFA tandis que les dépenses à 2233 milliards de francs CFA. L’impôt de Sassou ne passe pas. Où sont donc passés les milliards de francs CFA engrengés par la vente du pétrole,du bois et des minerais ? !!Sa dénonciation par les populations du Congo-Brazzaville prendra-t-elle la forme de la révolte des adeptes d’André Grenard Matsoua contre l’impôt de capitation instauré sous la colonisation française ? Les députés et les sénateurs rejetteront-ils cette disposition en commission des finances qui fait l’unanimité contre elle ? La copie du gouvernement Makosso sera-t-ell largement réécrite en commission ? Cette mesure iconoclaste devrait rapporter 6 milliards de francs CFA au budget du Congo-Brazzaville. Pour trouver cette somme, il suffit à Sassou, Makosso, Ondaye et Ngatsé de fiscaliser les émoluments des fonctions politiques. D’intensifier la lutte contre la corruption, de procéder au toilettage du fichier de la fonction publique, de mener les travaux de la sécurisation des recettes fiscalo-douanières par la digitalisation et la numérisation, le rapatriement des recettes pétrolières, sylvestres et minières, l’élargissement de l’assiette fiscale, le contrôle des niches fiscale, les exonérations fiscales renfloueraient les caisses du Trésor public et éviteraient de faire les poches des populations du Congo-Brazzaville qui croupissent dans la misère. Il revient à Sassou, Makosso, Ondaye et Ngatsé de réparer leurs bêtises économiques et financières.
Benjamin BILOMBOT BITADYS