- Après la Rencontre entre le Gouvernement et le PCT : Les Contrats de Vente des Terres entre le Congo et le Rwanda Mis dans les Placards, oohhh !
La décision de résilier les contrats de cession ou de vente de terres signés entre le Congo et le Rwanda marque un tournant décisif pour la politique interne et externe du Congo. Lors de la récente rencontre, le 7 juin dernier (2024), entre le gouvernement, dominé par une majorité de ministres membres du PCT, et le Parti Congolais du Travail (PCT), le parti au pouvoir, un consensus a été trouvé sur la nécessité de mettre fin à ces accords pour privilégier la paix et la cohésion nationale.
La décision de résilier les contrats de cession ou de vente de terres signés entre le Congo et le Rwanda marque un tournant décisif pour la politique interne et externe du Congo. Mais, le PCT n’étant pas une institution constitutionnelle comme le Conseil Constitutionnel, l’Assemblée nationale ou le Sénat, il appartient encore au gouvernement ou au Président de la République du Congo, Denis Sassou Nguesso, d’annoncer officiellement cette décision. Cela pourrait être fait soit au cours d’une session extraordinaire du parlement réuni en congrès, compte tenu de la gravité de la crise provoquée par ces contrats, soit par un communiqué du gouvernement.
Un Processus de Signature Controversé
Ces contrats, signés en solitaire par le Ministre de la Coopération internationale et de la Promotion du Partenariat Public-Privé, Denis Christel Sassou Nguesso, n’ont pas respecté les voies officielles recommandées par la constitution congolaise, à savoir le référendum ou la voie parlementaire. En outre, ils n’ont pas été cosignés par les autres ministres concernés, ce qui a suscité une réaction vive et immédiate de la part de la population congolaise.
Les citoyens ont massivement réclamé la résiliation de ces accords, soulignant une profonde inquiétude quant à la transparence et à la légitimité des processus décisionnels en vigueur.
Le Poids de la Nouvelle Géostratégie et Géopolitique Régionale
Le contexte géopolitique et géostratégique de l’Afrique centrale a également joué un rôle crucial dans cette décision. Le passage du ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, à Brazzaville le 4 juin 2024, a marqué un tournant décisif. Le soutien affirmé de la Russie à Félix Tshisekedi, Président de la République Démocratique du Congo (RDC), a considérablement influencé la position de Denis Sassou Nguesso. La Russie, en consolidant ses alliances avec des dirigeants africains tels que Félix Tshisekedi, Assimi Goïta du Mali, Abdourahamane Tiani du Niger, et Ibrahim Traoré du Burkina Faso, impose une nouvelle dynamique géopolitique dans le continent africain.
Se sentant protégé par Vladimir Poutine, Félix Tshisekedi a pris aujourd’hui tout son courage pour défier les États-Unis, qui réclament le rapatriement des assaillants du coup d’État manqué par Christian Malanga, lesquels sont de nationalité américaine. De plus, Tshisekedi refuse fermement les négociations avec le Rwanda et tous les autres pays impliqués dans la guerre à l’est de son pays. Ce soutien inébranlable de Moscou à Kinshasa pousse les autorités de Brazzaville à reconsidérer leur position et à cesser d’être alliées du Rwanda dans sa guerre contre la RDC. Cette influence russe, marquée par des partenariats stratégiques et une présence accrue en RDC, a obligé Denis Sassou Nguesso à reconsidérer ses alliances et ses accords bilatéraux.
Face à cette nouvelle donne géopolitique, où la RDC devient un allié stratégique de la Russie, le Président congolais n’a eu d’autre choix que de reculer. La pression exercée par la Russie et la nécessité de maintenir un équilibre politique et sécuritaire dans la région d’Afrique centrale ont été déterminantes dans la décision de résilier les contrats avec le Rwanda.
Un Retrait Nécessaire pour la Stabilité et la Paix
Le retrait de ces accords controversés vise à renforcer la stabilité interne et à éviter les tensions supplémentaires dans une région déjà marquée par des conflits et des rivalités politiques. La priorité donnée à la paix et à la cohésion nationale montre une volonté claire de répondre aux préoccupations de la population congolaise et de s’adapter aux réalités géopolitiques changeantes.
En somme, la résiliation des contrats de cession ou de vente de terres entre le Congo et le Rwanda apparaît non seulement comme une réponse aux attentes de la population congolaise, mais aussi comme une nécessité imposée par la nouvelle configuration géopolitique régionale.
Serge Armand Zanzala, journaliste et écrivain