- Sur la photo, l’abbé Vivien Carol Etouolo, secrétaire de la Conférence épiscopale du Congo, signataire du communiqué des évêques.
La récente publication du communiqué des évêques concernant les contrats du Congo avec le Rwanda soulève de nombreuses questions et suscite un débat intense. Habituellement, les déclarations et les messages conjoints des évêques sont signés par l’ensemble des membres de la Conférence épiscopale du Congo.
Cependant, ce communiqué, particulièrement important dans le contexte actuel, n’a été signé que par le secrétaire général de la Conférence épiscopale du Congo, l’abbé Vivien Carol Etouolo. Pourquoi une telle dérogation à la tradition ? En tant qu’ancien journaliste de La Semaine Africaine, je peux témoigner de précédents incidents similaires. Par le passé, il est arrivé que les secrétaires généraux de la Conférence épiscopale du Congo soient contraints de prendre des initiatives semblables. Les raisons peuvent varier, mais elles sont souvent liées à des désaccords internes ou à des nécessités de réagir rapidement à des événements urgents.
Des précédents historiques
Il est essentiel de comprendre que la Conférence épiscopale du Congo, comme toute institution, doit parfois naviguer dans des eaux politiques et sociales turbulentes. Dans ces moments, les évêques peuvent avoir des divergences d’opinions sur la manière de procéder, surtout sur des sujets aussi sensibles que les contrats internationaux qui peuvent avoir des répercussions majeures sur le pays. Dans le passé, de tels désaccords ont nécessité des réunions supplémentaires pour parvenir à un consensus. Pourquoi cette fois-ci est-elle différente ? Plusieurs facteurs peuvent expliquer pourquoi le communiqué sur les contrats avec le Rwanda a été signé uniquement par l’abbé Vivien Carol Etouolo, secrétaire de la Conférence épiscopale :
1. Urgence de la situation ? Il est possible que la nature urgente de la situation ait exigé une réaction rapide, ne laissant pas le temps nécessaire pour obtenir la signature de tous les évêques.
2. Désaccord interne ? Il se pourrait qu’il y ait eu des désaccords internes parmi les évêques concernant la teneur ou le ton du communiqué.
Dans un tel cas, le secrétaire général a peut être pris l’initiative et la responsabilité de publier une déclaration au nom de la Conférence pour éviter une paralysie institutionnelle.
3. Procédure exceptionnelle ? Il est également possible que cette procédure ait été exceptionnellement mise en place en raison de circonstances particulières non dévoilées au public, telles que des pressions extérieures ou des impératifs diplomatiques.
Une découverte troublante
Nos enquêtes ont révélé un détail troublant : parmi les évêques, il y a un membre du Parti Congolais du Travail (PCT). Cette information soulève des questions importantes : était-il membre du PCT avant son entrée au séminaire, avant son ordination en tant que prêtre, ou a-t-il rejoint le parti après son ordination en tant qu’évêque ?
Cette affiliation politique pourrait-elle avoir influencé les récents événements et les dissensions internes ?
Implications et réactions
La signature du communiqué par le seul secrétaire général pourrait être perçue comme un signe de division ou de manque de consensus au sein de la Conférence épiscopale du Congo. Cela peut affaiblir l’impact du message et donner lieu à des spéculations sur les dynamiques internes de l’Église. Cependant, il est crucial de ne pas tirer de conclusions hâtives. Les évêques peuvent encore se réunir pour discuter de ce communiqué et potentiellement émettre une déclaration conjointe clarifiant leur position commune. Cette situation nous rappelle l’importance de la transparence et de la communication au sein des institutions ecclésiastiques, surtout dans des moments de crise nationale.
Conclusion
La publication de ce communiqué signé uniquement par le secrétaire général de la Conférence épiscopale du Congo est un événement notable qui mérite une attention particulière. En tant qu’ancien journaliste à La Semaine Africaine appartenant à la Conférence épiscopale, je peux attester que des situations similaires ont déjà eu lieu, nécessitant souvent des réunions supplémentaires pour résoudre les désaccords. Espérons que les évêques se rassembleront pour clarifier leur position et renforcer leur message, afin de guider le pays dans cette période critique avec une voix unie et forte. Les récentes révélations sur l’affiliation politique d’un des évêques ajoutent une couche de complexité qui nécessite une transparence et une discussion ouvertes pour préserver l’intégrité et l’unité de la Conférence épiscopale.
Serge Armand Zanzala, ancien journaliste à La Semaine Africaine