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Philippe Mvouo, serait-il le Goebells du régime de Brazzaville ?

La censure est la première arme dont se sert un pouvoir qui ne supporte pas d’autres sons de cloche que celui qu’il fait tinter, et Philippe Mvouo, redoutable agent du Chemin d’avenir, imbu de sa propre personne, semble passer pour un appui radical de la terreur politique qu’est en train de consolider au Congo un régime dont tout le monde dit qu’il est sur le point de rendre l’âme.

Quid Philippe Mvouo ?

Président d’un prétendu Conseil supérieur de la liberté de communication , « machin » antinomique, qui n’a, en effet de libre que l’appellation, Philippe Mvouo, commis de la tyrannie, droit dans ses bottes bavaroises, très porté sur l’alcool dans les VIP et nganda mal famés de Brazzaville, Philippe Mvouo, (disions-nous) s’emploie avec une rare minutie de museler la presse comme jamais.

Témoin : la suspension cette semaine (sous les ordres du zélé agent ) de trois titres : Sel-Piment, Le Glaive et La Voix du Peuple, organes de presse, comme par hasard, émargeant, tous, à l’opposition. Ce n’est pas Jean-Paul Pigasse avec ses Dépêches qui risque, un jour, de subir l’autodafé d’un régime de plus en plus intolérant.

C’est l’agence de presse Xhinua qui rapporte la terrible fatwa liberticide dont est victime le paysage médiatique congolais. On se serait cru en Russie brejnévienne.

Chaque système dictatorial possède ses sbires. Philippe Mvouo en est un dans la tyrannie de l’infatigable ploutocrate de Mpila. Il fait partie de ceux qui empoisonnent la vie de la presse au Congo.

Diffamations

Pour Philippe Mvouo, ancien ministre de l’information monolithique, bien écrire c’est dire du bien de Sassou. Le reste n’est que « diffamation », délit qu’il reproche aux trois journaux muselés par ses soins.

Par exemple relater que nos militaires ont pris la raclée à Kimongo est aux yeux de Mvouo « diffamatoire ». Alors qu’attend-il pour suspendre également d’onde RFI qui a parlé du Waterloo des FAC à la frontière cabindaise ?

Rapporter que Serge Bouya (frère de Jean-Jacques Bouya) a bénéficié des grâces du népotisme en occupant le poste de vice-directeur du port autonome de Pointe-Noire c’est tomber sous le coup de la diffamation.

Dire que la police au Congo n’a rien à envier à la Gestapo hitlérienne est diffamatoire. Pourtant tous ceux qui ont séjourné dans les geôles des commissariats de Brazzaville (d’après leurs témoignages au procès sur les attentats du 4 mars 2012) en savent quelque chose. Idem les commerçants maliens victimes de racket policier à Brazzaville.

Selon l’agence de presse Xinhua la suspension va durer neuf mois, une bonne année où aucune voix discordante ne s’élèvera pour dénoncer les dérives criardes du Chemin d’Avenir. C’est pas beau ça ? Mais Philippe Mvouo peut-il jurer que la presse pro-gouvernementale est d’une intégrité déontologique exemplaire ? Indexés par les journaux à la solde de Mpila, nombre de Congolais ont croupi dix-sept mois en taule sans que ne soit démontrée une once de leur culpabilité dans l’affaire des bombes de Mpila. On les embastilla pour délit de facies ethnique ! Ce fut le cas du colonel Marcel Ntsourou.

Terrain musclé

Au mois d’août dernier, Philippe Mvouo s’employa à faire la tournée des rédactions des canards brazzavillois sous prétexte de vérifier le respect de la Charte par les journalistes. La descente sur le terrain, quasiment musclée, fut en fait une manière de rappeler aux organes de presse que le Pouvoir les avait à l’œil, qu’ils avaient intérêt de se tenir à carreau.

Le message sembla avoir été reçu. Sauf pour les trois récalcitrants ( Sel-Piment, Le Glaive, La voix du Peuple) qui viennent de se les voir « briser menues  ».

Un modèle munichois

Il n’y a rien de nouveau sous le soleil. La censure ? Déjà les nazis de Goebbels en faisaient usage…sans modération avec, en prime, des autodafés. Inquiétant agent de propagande nourri à l’idéologie nazie, Joseph Goebbels liquida toute la presse juive dès l’arrivée du national socialisme au pouvoir. Pourtant, au Congo, c’est non sans malin plaisir qu’on nasille à hue et à dia, que la liberté de la presse est garantie. Mais chacun voit que le système moribond ne garantit la liberté d’expression que lorsque cette expression se limite à se la fermer. Le procès des présumés coupables des explosions du 4 mars a illustré cette hypocrisie constitutionnelle en laissant filmer les débats sans en permettre la diffusion intégrale en direct dans les medias d’Etat ou privés.

Goebbels était persuadé que l’idéologie bavaroise allait perdurer jusqu’à la fin des temps. On connaît la suite. Hitler et Goebbels se suicidèrent. Le nazisme vécut. Il paraît que (Cf. Congo-Liberty, 15 nov 2014) le pouvoir d’Oyo compte se reproduire après Sassou. Le seul dilemme porte sur le successeur : Jean-Jacques Bouya ou Crystel Nguesso ? Prenez vos paris. C’est peut-être la potentielle continuité du pouvoir d’Oyo qui fait croire à Philippe Mvouo qu’il est sur la bonne voie en muselant la presse du camp d’en face comme jadis Goebbels horripilé par les journaux aux antipodes de la théorie raciale nazie. Joseph et Philippe, même combat ? Visiblement.

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