A la suite de l’annonce faite de la chute d’un avion sur le quartier populaire de Mbota Carlos, à Pointe-Noire, notre journaliste Daniel Lobé Diboto, s’est rendu sur les lieux.
Nous sommes passés bien près d’un drame d’importance ce vendredi 22 septembre 2006 quand un aéronef de la compagnie sucrière du Congo (SARIS) qui l’emploie au traitement chimique de la canne à sucre, s’est écrasé le au n°12 de la rue Hinda à Mbota Carlos l’un des quartiers à forte densité de la capitale économique de la République du Congo. Au décollage le petit avion s’est écrasé, pour des causes probablement mécaniques, sur une maison dans laquelle se trouvaient une jeune femme et son enfant. Aucune victime n’est à déplorer et le pilote s’en sort avec quelques blessures minimes, la maison est détruite. On frémit en pensant ce qui aurait pu survenir s’il s’était agi d’un Antonov 24 en pleine charge.
La mobilisation instantannée des autorités de la ville et des unités d’intervention, témoignent de la gravité de l’évènement. Le gouvernement congolais, par le biais du ministère des transports et de l’aviation civile a annoncé récement la mise à la retraite des Antonov 24 qui assurent l’essentiel du trafic passager dans l’Interland, pour cause de vétusté. Cette retraite était initialement prévue pour le 1er juillet, puis elle a été repoussée au premier août, aujourd’hui, 24 septembre, ces cercueils volants prennent toujours l’air avec leur chargement humain qui n’a pas le choix.
La rumeur dit que la collusion des autorités du pays avec les dirigeants des sociétés exploitantes des compagnies aériennes expliquerait le manque d’engouement montré pour le développenment des voies de communication dans les différentes régions du pays. D’aitres évoquent des raisons politico-machiavéliques de contrôle des régions par une balkanisation, rien de moins. Si celà est vrai, nous ne pouvons que demeurer dans l’attente de nouveaux accidents plus graves et meurtriers.
Il faut cependant noter l’achat par le gouvernement congolais de trois avions flambant neufs en république populaire de Chine, pour commencer le renouvellement de la flotte.
Depuis toujours Congopage stigmatise la réfection de l’aéroport Agostinho Neto, dont l’implantation dans Pointe-Noire intra muros nous paraît des plus dangereuses. Nous sommes persuadés que cet aéroport doit être délocalisé à une distance respectable de la ville surtout compte tenu de la vétusté des avions qui circulent dans le pays. L’accident qui vient de survenir ne fait que confirmer notre conviction. La préeminence de la vonlonté de couvrir l’interland par voie aérienne au détriment des voies terrestres, trouve ses limites dans ce crash, soit-il du fait aéoronef à caractère privé. Nous ne devons pas oublier que ce dernier accident s’ajoute à une série d’incidents sur le territoire national.
Devant tous ces accidents n’ayant pas provoqué de victimes, comment ne pas parler d’une protection divine, comme l’a dit à notre micro madame Pulchérie Patricia Kanyembo qui s’en sort, avec sa fille, presque sans une égratignure après avoir vu l’avion traverser son salon. Méfiance, Dieu ne risque t’il pas de se lasser en voyant que les responsables congolais demeurent laxistes.
Le récit d’un témoin, Miyona Aloïc, va démontrer que l’irresponsabilité est aussi le fait des pilotes :
" Je dormais quand j’ai été réveillé par le bruit du crash. En sortant j’ai vu l’avion posé sur la maison et le pilote sur la véranda. C’était un blanc. Je lui ai demandé ce qui s’était passé, mais il ne m’a rien expliqué, mais il m’a dit de ne pas m’approcher en raison d’un risque d’explosion.
On entendait sous les gravats ma tante appeler au secours. J’ai demandé au pilote de m’aider à la secourir, mais il a refusé en arguant des risques d’explosion. J’ai pris mon courage à deux mains et j’ai dégagé ma tante et son enfant."