La dernière trouvaille des autorités économiques et financières du petit pays gorgé de pétrole d’Afrique Centrale, le Congo-Brazzaville, ne serait-elle qu’une vaste opération de blanchiment des fonds ? Le plan national d’optimisation de la trésorerie (PNOT) n’est-il qu’une occasion en or de recyclage des 14 000 milliards de francs CFA des générations futures volés par les proches du khalife d’Oyo Denis Sassou Nguesso ?
L’ambitieux plan d’échanges de dettes, intitulé Programme National d’Optimisation de la Trésorerie (PNOT) dont Denis Sassou Nguesso, Anatole Collinet Makosso, Jean-Baptiste Ondaye et Ludovic Ngatsé se satisfont (Communiqué n° 911 du 11/11/2024), est plus qu’un simple jeu d’écriture financière : Échanger de la trésorerie qui est de la dette à court terme (inférieure à un an) contre une dette à moyen terme (supérieure à un an).
Créanciers opaques
Cette séquence financière ne peut se faire sans payer le prix d’une surcote dénommée le premium. Or selon Jean-Baptiste Ondaye et Lauric Ngouémbé, le deus ex machina, ce changement/rééchelonnement se serait fait à taux constant. Ce qui pose le problème évident de l’obligation de la publication de la liste détaillée des créanciers qui ont accepté ce « deal ». L’assassin revient toujours sur le lieu du crime. On comprend qu’il s’agit d’un retour déguisé de l’argent volé par les mêmes détourneurs qui se prennent pour des investisseurs, pensant tromper les populations du Congo-Brazzaville non initiées au langage abscons de la finance.
Sur un total de dettes, d’un montant de 2314 milliards de francs CFA, détenues par le Congo-Brazzaville sur le marché des titres publics de la Beac, des banques de la zone Cemac auxquelles Brazzaville doit 1957 milliards de francs CFA, soit 85% l’encours total, ont accepté de négocier. Résultat, près de 1500 milliards de francs CFA font déjà, dans un premier temps, l’objet de cette allongement des échéances de remboursement. Le PNOT qui prévoit un échange anticipé de titres est composé de Bonds de Trésor Assimilables (BTA) et d’Obligations de Trésor Assimilables(OTA).
Sur la période 2024-2028, 700 milliards de francs CFA qui devaient être consacrés au remboursement de la dette, vont, grâce à cet accord conclu entre le Congo et les investisseurs (banques), permettre à la trésorerie de respirer.
La dette du Congo-Brazzaville 98 % du PIB est la plus importante de la CEMAC dont le taux d’endettement est fixé à 60 % du PIB . La signature d’emprunteur du Congo-Brazzaville qui était très dégradée et n’augurait pas confiance et la levée des capitaux se réalisait à des taux d’intérêt élevés. La signature du Congo-Brazzaville a repris des couleurs. Le plan national d’optimisation de la trésorerie est passé par là.
Subterfuge
La dette du Congo-Brazzaville, devenue un produit financier, s’est vendue comme des petits pains dans la sous-région d’Afrique Centrale. Elle est désormais détenue par les membres du clan Sassou. Vivement que la Banque des Etats de l’Afrique Centrale (BEAC) et la Commission de surveillance des marchés financiers de l’Afrique Centrale communique la liste des créanciers de cette opération. Dans quelques années, Brazzaville aura maille à partir avec Jean-Jacques Bouya, Christel Sassou, Denis Ngokana, Claudia Sassou, Gilbert Ondongo, Isidore Mvouba, Lucien Ebata, Henri Djombo, Bruno Jean Richard Itoua car c’est eux les généreux créanciers tapis dans l’ombre...
Benjamin BILOMBOT BITADYS