Les artistes déjà présents à Pointe-Noire ont donné un aperçu de leur spectacle au cours de cette cérémonie d’ouverture peu conventionnelle. Une fois n’est pas coutume, la musique a ouvert le bal. Les allocutions ont eu lieu au milieu du spectacle, pas de longs discours, juste une présentation du maître des lieux Eric Girard Miclet et une autre de Pierre Claver Mabiala qui a fait part de son amertume de la défection des pouvoirs publics qui se sont défilés de leurs promesses à la toute dernière minute.
Cette journée festive s’est poursuvie à 19h30 par la projection au CCF du film "Jupiter’s dance" de F de la Tullaye et R Barret, en présence de Jupiter.
Mi récit, mi documentaire, ce film permet de se rendre compte dans quelles conditions déplorables travaillent les artistes kinois (les conditions de travail des congolais de notre rive ne sont pas différentes) à travers les évolutions dans la capitale de la RDC de Jupiter et de ses amis.
On y voit, outre la misère, l’ingéniosité, l’inventivité, le talent et la solidarité de ces hommes et femmes pour lesquels la musique est une raison de survivre.
Dialogue (de mémoire) :
Un ami de Jupiter : « Kinshasa c’est la capitale du monde »
Jupiter : « Je sais mais là, c’est la merde... »
Tous les amoureux de l’Afrique et de la musique doivent voir ce film qu’on doit trouver dans les FNAC. [1]
En soirée très chaude au Tapas : Soirée Congo et RDC avec des artistes off de Pointe-Noire
– Antar le Lion
– Germaine Ololo
– Gaël
– Prince Mpoutou
et extraits des spectacles
– Mastaki
– Jupiter
Le CCf à offert la projection du film "Dave chappelle’s block party" de Michael Gondry
de 16 à 19h30, l’Espace Trentenaire, au KM4 a accueilli les concerts de Prince Mpoutou, Alain &Guy, Pape Nziengui [2], et de quelques artiste locaux.En clôture, Bede Koumbemba danseur de la cie Bina Ngoua et Claire Mesropian ont offert un étonnant pas de deux qui est sérieusement venu renouveler la vision ponténégrine de la danse contemporaine. Le public ne s’est guère déplacé ce jour, dommage aussi bien pour lui que pour l’organisation.
à partir de 22h au Tapas Soirée congolaise et gabonaise Avec les artistes off de Pointe-Noire et extraits des spectacles de Pape Nziengui, extraordinaire petit homme à l’immense talent et à la voix grave qui a sait subjuguer le public en chantant seul avec sa cithare et Annie-Flore Batchellilys qui a dit avec émotion son plaisir de participer une fois de plus à cette manifestation musicale.
Le stade Jean-Louis Kokolo, anciennement stade Kokolo Kopa a reçu le podium du CCF où, à partir de 17h se sont produits de nombreux artistes.
Un incident toutefois a bien failli compromettre la fête. Un agent de sécurité trop zélé et quelque peu violent, a expulsé manu militari la star gabonaise Annie Flore Batchelyllis et son bébé pour absence de badge. Cet incident a valu le retrait provisoire de l’ensemble de la délégation gabonaise.
Toute l’organisation du festival, à laquelle congopage.com est associé, réitère ses excuses à Annie Flore et aux gabonais pour cet incident malheureux.
Au programme :
– Mixtone (Rap)
– Shaab Joe (Rap)
– Alfred et Bernard (Musique burundaise) Ces deux jeunes burundais et leurs arcs musicaux en ont étonné plus d’un qui pensaient entendre de la musique ennuyeuse. Il n’en rien été et nous avons eu droit à un spectacle particulièrement vif auquel plusieurs musiciens invités ont participé.
– Melos Destroy (Rap)
– Mastaki (Musique DRC) Mastaki est un excellent musicien originaire de Goma, aujourd’hui en proie a des troubles politiques qui l’ont poussé à s’exiler à Kinshasa. Avec son groupe il offre une musique empreinte tout à la fois de rock et de musique congolaise.
– Mani To (Rap)
– Brice Mizingou (Musique Congo)
–
Jupiter & Okwess International (Musiqe RDC) le clou de la soirée. Nous avons déjà un peu parlé de Jupiter, nous allons lui consacrer un article très prochainement, il nous a accordé une petite interview. Hier soir avec Pascal Contet [3] à l’accordéon il nous a offert un peu plus d’une heure de pur bonheur. Jupiter n’est pas sans quelque fois nous rappeler le Fela des grands jours. Mais Jupiter c’est autre chose, aux antipodes du ndombolo il nous sert de la vraie musique imaginative et enthousiasmante. Grand merci à toi.
A partir de 22h au Tapas Soirée congolaise et française avec des extraits du spectacle de Pascal Contet et des artistes off de Pointe-Noire
Espace spectacle du CCF, Animations et concerts avec :
– Annie Nkini (musique Congo), frêle d’apparence, mais dotée d’une énergie inépuisable, Annie est une découverte du festival auquel elle était venue assister en 2007 puis en 2008. Au cour de cette édition elle avait eu l’occasion de donner un aperçu de ses possibilités. Rentrée à Dolisie elle monte son groupe et invite Pierre Claver Mabiala à venir l’entendre le jour de la St Valentin 2009. Epaté il décide alors de la programmer pour la 5ème édition. Elle nous a offert 30mn de musique qu’on aurait aimé plus longues.
– Prince Mpoutou (musique Congo), accompagné de ses frères et de copains Prince Mpoutou s’avère, à notre avis meilleur percussionniste que chanteur.
– Mastaki (Musique DRC) la musique de Mastaki comme la veille au state Jean-Louis Kokolo a balancé un grand coup de speed à l’assistance, là aussi on en aurait bien repris une tranche.
– L’arche de Ngoujel (Théatre Congo) Six jeunes comédiens ont donné un extrait de la pièce de l’auteur algérien Slimane Benaïssa “Deux hommes ordinaires pour quatre femmes particulières” avec un talent certain sur une mise en scène exploitant la scène et la salle. Cette mise en appétit nous a laissé sur notre faim nous attendons une représentation complète pour en dire plus.
– Brice Mbemba (Danse contemporaine Congo)
Le festival s’est déplacé à SUECO pour les concerts du jour
– En ouverture,
Pascal Contet a donné une leçon de virtuosité sur son instrument trop et pas assez connu. Aux antipodes du musette, qu’il ne désavoue en rien, il a offert à un public profane (dont nous faisons partie) une démonstration que nous ne sommes pas prêts d’oublier, passant de pièces contemporaines dans lesquelles il triture, torture amoureusement sa machine pour en tirer des sons invraisemblables, à Frédéric Chopin en passant par le compositeur argentin tango Astor Piazzola (1921-1992). C’est rester en deçà de la vérité que de dire qu’il a subjugué l’assistance. Eric Girard Miclet saura certainement en parler mieux que nous sur le blog du CCF si l’envie lui en prend.
– Germaine Ololo, de Pointe Noire à eu la lourde responsabilité de prendre la suite. Il n’est pas certain que cet ordre de passage ait été le meilleur pour la chanteuse, conteuse, comédienne, tant le public restait sur la magie de l’accordéon qui l’avait précédée.
– Pape Nziengui a pris la suite. Grimé de façon quelque peu inquiétante mais magnifique, il nous a émus avec ses sonorités brutes et sa voix rauque.
– Les deux jeunes burundais Alfred & Bernard ont clôturé la soirée avec leurs umuduris. Cet instrument rudimentaire est fait d’un arc portant trois calebasse de résonance et dont le musicien percute la corde avec deux baguettes tenues dans la même main. Leurs compositions varient assez peu par le rythme mais le public a vraiment apprécié au point de dévaliser le stock d’albums qu’ils avaient ramenés avec eux.
– A partir de 22 au TAPAS Soirée congolaise et burundaise avec les artistes off de Pointe-Noire et des extraits du spectacles d’Alfred & Bernard
– à 15h le CCF à projeté le film "Brasileirinho" de Mika Kaurismäki
De 19 à 22h la soirée de clôture s’est déroulée à SUECO devant un public toujours aussi peu nombreux.
– Brice Mizingou a ouvert la soirée avec son groupe Africa Folk renforcé de Brice Mbemba aux percussions et aux choeurs. Régional de l’étape Brice devant son public a donné une représentation de bonne facture.
De garçon progresse et le créneau didactique qu’il s’est choisi fonctionne assez bien sans lui laisser de grandes chances d’arriver à une renommée internationale. Les thèmes de ses chansons : L’hygiène, pour lutter contre le choléra, la propreté et l’environnement : la lutte contre la pollution par les sachets plastiques, etc. Un peu boy scout, mais ça fonctionne.
– Mastaki, toujours très bon a pris la suite. Ce soir nous avons mieux pu apprécier les qualités vocales de l’une de ses choristes.
– Cerise sur le gâteau Annie Flore Batchiellilys [4] est venue couronner la soirée, dialoguant avec le public, lui expliquant bien des choses, elle a de sa formidable voix enchanté la salle, pas forcément convaincue d’avance.
D’abord seule à la guitare puis accompagnée par son fidèle bassiste Frèche elle a donné de sa voix puissante, aussi à l’aise dans les basses que dans les aigus, plusieurs pièces de son répertoire avant de céder la place pour quelques minutes à trois jeunes chanteuses locales.
De retour sur scène elle a fini accompagnée par plusieurs musiciens ponténégrins.
– L’ensemble des artistes présents sont montés sur scène pour un final un peu confus mais terriblement sympathique.
A compter de 18heures seront projetés des courts métrages du réalisateur congolais Amour Sauveur qui sera présent :
A la suite, le Lions Club "Loango" offrira des fauteuils roulants aux handicapés de l’association "Cap sur Handicap" fondée et dirigée par le musicien Alain Ngono, lui même handicapé en fauteuil.
Cette manifestation sera suivie d’un spectacle.
Entrée libre .
S’il est encore beaucoup trop tôt pour tirer le bilan de cette édition, on peut déjà dégager quelques conclusions de cette 5ème édition.
Le festival par la qualité de sa programmation a satisfait à toutes nos attentes.
Le positif
Le festival s’améliore d’année en année.
Le moins drôle