En février 2008, Thierry Moungalla accordait une première interview à Congopage [1]. Sans surprise, il nous faisait part de son engagement auprès du président Sassou : « Ma politique c’est la "Nouvelle Espérance", le projet de société du Président de la République, qui dans son point quatre traite des Postes et Télécommunications. ».
La citant, il nous décrivait alors sa mission :
« En matière de postes, Il s’agit de restituer à la poste congolaise la place qui était la sienne avant les évènements malheureux que nous avons subis… Aujourd’hui, la poste dispose déjà de certains [de ces] produits, mais sans doute souffre-t-elle d’un déficit communicationnel puisque nos populations ne les connaissent pas…/…
Sur ce point nous en savons toujours aussi peu. Si les postes ont connu des améliorations, le point communication n’a absolument pas fonctionné pour le faire savoir. Les congolais n’ont toujours pas confiance en leur service des postes. On a cependant brièvement vu sur la chaine nationale un spot publicitaire vantant le « mandat flash qui est un produit excellent et tout aussi fiable que celui proposé par nos concurrents. » et qui n’a pas eu le succès escompté.
En matière de télécommunications
– la réhabilitation de notre tissu d’infrastructures de téléphonie fixe ;
– la fibre optique. …/…
Il se fixait des objectifs :
– La remise en fonction du central téléphonique de Pointe-Noire [2] : « Ce central est parvenu à Pointe-Noire, il reste à l’installer. Je peux vous dire que d’ici trois mois nous pourrons disposer à Pointe-Noire d’une téléphonie fixe de la dernière génération. ».
Avec beaucoup de retard sur les dates annoncées, le central a été mis en service. TM a rejeté la responsabilité des ajournements sur la Délégation des Grands Travaux en charge de l’immeuble [3].
Aujourd’hui seuls quelques grands comptes et quelques privilégiés ont été reconnectés au fixe.
– « La fibre optique dont le câble sous marin est au large de Pointe-Noire, arrivera à Matombi fin premier trimestre 2009. Elle sera installée de Pointe-Noire à Brazzaville dans un délai de 15 à 17 mois. »
Il reste un mois pour réussir la première partie du pari, c’est encore possible, et 3 à 5 mois pour accomplir la seconde. Nous demeurons plus que dubitatifs sur les chances qui restent à TM pour y parvenir.
– « Nous pouvons escompter que dans les six à dix mois qui viennent on devrait avoir une baisse significative du coût de la communication téléphonique (mobile). ».
Seul succès matériel visible de Thierry Moungalla, les communications téléphoniques ont réellement beaucoup baissé. On peut actuellement téléphoner pour moins de 150 XAF/mn, on peut même appeler l’étranger (sous certaines réserves) à 95 XAF/mn. Il est certain que cette mesure est populaire et qu’elle va dans le bon sens.
Lors de notre entrevue, la technicité des réponses, l’enthousiasme et le charisme de l’homme nous avaient conduits à lui accorder du crédit, à lui laisser la chance de démontrer qu’il était plus qu’un politicien. Nombreux furent alors les lecteurs qui prédirent que ses bonnes intentions n’étaient que de la poudre aux yeux. Plus tard, alors que nous croyions à ses capacités de technicien, TM réfutait qu’il le soit et se déclarait homme politique avant tout.
TM se montre beaucoup dans des tâches ou des manifestations qui n’ont rien à voir avec son ministère, il semble y être moins attaché qu’à sa députation de Mfilou, il remplace le Premier Ministre dans des voyages officiels, fait des déclarations politiques de soutien à la réélection de Denis Sassou Nguesso. Il agit comme s’il en était le directeur de campagne [4]
On a pu l’entendre dans une interview sur Télé-Congo demander aux congolais, non sans une certaine indécence, de participer financièrement à la campagne du président sortant.
Il vient de signer à Pointe-Noire un protocole de prêt à NTM par trois banques de la place de la modique somme de 20 milliards XAF. Quel peut être l’observateur sérieux qui croira que cette richissime entreprise a besoin d’un tel crédit ? Quelle est donc l’arnaque qui se cache derrière cette signature en début de campagne électorale ?
Thierry Moungalla s’éloigne donc des objectifs qu’il nous avait annoncés et semble rentré dans le rang de ceux qui se sentent très bien là où ils sont. Sassou ne s’est pas trompé en s’adjoignant cet homme jeune et brillant, il a su fait taire par le pouvoir et l’argent un garçon qui aurait pu lui porter ombrage.