Les francophones ont célébré jeudi leur langue, trait d’union entre des centaines de millions de personnes, du Québec à Séoul, lors d’une journée internationale marquée par un appel à ne pas laisser l’anglais « coloniser » les outils numériques.
Cette Journée constitue tous les ans l’événement phare de la Francophonie, qui revendique 200 millions de locuteurs dans le monde et fédère 803 millions de personnes au sein de l’OIF (Organisation internationale de la Francophonie).
À Paris, le secrétaire général de l’OIF, Abdou Diouf a appelé les francophones à investir massivement le numérique.
« Ce qui se joue à travers la conquête de ces nouveaux espaces, c’est aussi la conquête des esprits et de l’imaginaire », a ajouté M. Diouf, en déplorant « la colonisation » de l’outil numérique par l’anglais.
« La force de frappe de la nouvelle francophonie sera celle du numérique », a renchéri le nouveau secrétaire d’Etat à la Coopération et à la Francophonie, Alain Joyandet.
Il a présenté le « grand portail numérique de la Francophonie », qu’il a défini comme un « système d’information du type Google à la française », et qui devrait être opérationnel lors du prochain sommet de la francophonie à Québec, à l’automne.
« Ne nous voilons pas la face, nous sommes en état d’urgence : l’équilibre du monde passe nécessairement par le plurilinguisme. Or celui-ci n’est pas garanti », a-t-il dit.
Sur les cinq continents, des centaines d’initiatives locales ont marqué l’évènement.
Les étudiants de la Cité internationale universitaire de Paris qui accueille plus de 10 000 résidents de 140 nationalités, étaient invités à participer à un concours en rédigeant un texte qui intègre les dix mots « apprivoiser, boussole, jubilatoire, palabre, passerelle, rhizome, s’attabler, tact, toi, visage ».
Une première « Maison de la francophonie » a été inaugurée mercredi soir à Lyon (centre-est).
À Québec, qui va fêter ses 400 ans, les célébrations de la francophonie avaient débuté dès le 7 mars pour une « Francofête » qui dure un mois.
Parmi les centaines d’activités prévues, on notait le concours « J’ajoute un québécisme au dictionnaire » organisé par Radio-Canada et qui vise à faire entrer dans les dictionnaires des « québécismes » d’usage courant.
En Belgique, francophonie et bande dessinée, se sont rejoints. La Maison de la Francité à Bruxelles a choisi le thème de « Tintin au Québec ».
La ville de Namur (capitale de la Wallonie) devait présenter vendredi ses activités diverses dans la Francophonie.
Au Portugal, une Fête de la Francophonie avec concert et buffet « francophone » a clôturé mercredi soir deux semaines de festival organisé par l’Institut franco-portugais de Lisbonne.
À Bucarest, un forum « Innover en Français » devait réunir plus de 400 professeurs roumains à Bucarest durant le week-end. Le Centre culturel français à Belgrade organisait un mois de la francophonie en Serbie, avec notamment des championnats d’orthographe et des débats littéraires.
Au Maroc, c’était le « slam » qui était à l’honneur à Rabat. Un prix récompensera la semaine prochaine les lauréats d’un concours du meilleur journal scolaire francophone. En Syrie, un récital de poésie « L’Orient et l’Occident de l’amour » était donné à Damas en français et en arabe par Marcel Bozonnet et Hala Omran.
Pour la première fois à Damas, une dictée de la Francophonie, inspirée de la célèbre dictée du journaliste littéraire Bernard Pivot, était prévue comme à Marrakech ou Vatomandry (Madagascar).
Un concours du « meilleur blogue francophone de la Jeunesse » a été lancé à Beyrouth.
Des dizaines de manifestations étaient aussi prévues dans les pays francophones en Afrique, mais aussi dans certains pays d’Afrique anglophone comme en Ouganda.
Source:AFP