Une unique Eglise qui n’est pas Une

Beaucoup de paroisses de Brazzaville ont abrité, vendredi 19 janvier 2008, la cérémonie d’ouverture de la Semaine de prière pour l’unité des chrétiens. Cette cérémonie est organisée chaque année par le Conseil œcuménique des Eglises chrétiennes du Congo (Coecc). Comme il est de tradition, Catholiques, Orthodoxes, Luthériens, Evangéliques, Armée du salut se retrouvent, pendant une semaine, pour marquer la nécessité de la prière commune. Un engagement dans la prière et la réflexion, en vue de la réconciliation des chrétiens.

Le Conseil œcuménique des Eglises chrétiennes du Congo, en abrégé Coecc est une association qui a été formée, il y a environ trente et huit (38) ans. Au départ, il y avait quatre Eglises : catholique, évangélique, kimbanguiste et l’Armée du Salut. Puis se sont ajoutées l’Eglise orthodoxe et l’Eglise évangélique luthérienne. Conformément à ses statuts, le Conseil œcuménique des Eglises chrétiennes du Congo est un organe de relation entre les Eglises croyant en Dieu le Père, en Jésus-Christ le Fils, l’Unique Sauveur et Seigneur, au Saint-Esprit, et ayant comme base de doctrine toute la Bible divinement inspirée (cf Art.2).

Cependant, que constate-t-on ? Il y a une absence cruelle d’amour et de solidarité au sein des chrétiens.

Depuis quelques années, l’on remarque le peu d’empressement des chrétiens à ces cultes d’ouverture et les effectifs s’amenuisent considérablement. Comment expliquer cette diminution de fidèles pour tant de confessions chrétiennes réunies ?

Au début de l’œcuménisme, au Congo, en 1970, les chrétiens étaient vraiment unis et solidaires, à en juger par la foule des chrétiens présents à ces rassemblements œcuméniques embryonnaires. Ils parlaient un même langage, se retrouvaient et se prononçaient, souvent, sur certaines questions politiques ou religieuses.

Aujourd’hui, disent les pasteurs eux-mêmes et beaucoup de chrétiens, la haine, les divisions, le tribalisme, avec leur corollaire socio-économique-religieux, ont changé carrément les bonnes habitudes d’hier. Le Décret de Paul VI sur l’œcuménisme, publié le 21 novembre 1964 stipule : « Plusieurs Eglises chrétiennes se présentent comme le véritable héritage de Jésus ». On parle des Eglises anglicane, catholique, orthodoxe, protestante, « comme si le Christ était partagé ».

Le 25 mai 2000, l’Eglise de Jésus-Christ sur la terre, en République du Congo avait, par son envoyé spécial Simon Kimbangu, déclaré que papa Simon Kimbangu est le Saint-Esprit, et que Dialungana Kiangani Salomon est Jésus-Christ, né le 25 mai 1916, à Kamba, conformément à l’enseignement de papa Simon Kimbagu lui-même. Cette déclaration avait été rendue solennelle par le collège national de l’Eglise kimbanguiste en République du Congo, le 1er août 2000, dans un document officiel, envoyé à chaque Eglise membre du Coecc, intitulé : « Exposé préliminaire sur l’introduction à l’étude des réalités kimbanguistes ». Au regard de ces déclarations, le Conseil œcuménique des Eglises chrétiennes du Congo (Coecc), avait, le lundi 15 janvier 2001, pris cette annonce comme une « auto-exclusion » de l’Eglise kimbanguiste du Coecc.

Comme on le voit, l’Unique Eglise du Christ n’est pas Une devant Dieu et les hommes. Les Eglises divisées paraissent apporter aux hommes un Evangile contradictoire. Quelle tristesse et quel contre témoignage, ces clochers opposés, dressés les uns en face des autres, dans certains de nos villes, nos villages, comme si le Christ était partagé, divisé.

La cérémonie de clôture de la Semaine de prière pour l’unité des chrétiens aura lieu, samedi 26 janvier 2008, au stade Félix Eboué.

Bob BETO