Nous avouons que couvrir cette cérémonie nous parait surfer sur l’inhabituel. Ce n’est pas tous les jours qu’une maternité est gratifiée de deux ou plusieurs rejetons à la fois. Dans les profondeurs impénétrables de ce rituel, la kola, le vin de raphia, et d’autres écorces ont été jetés au quatre vents. Maître de cérémonie, les « mâ ngoudi » et deux jumeaux nouveaux-nés.
Edith N’kodia, généraliste est lauréate de la Faculté de Médecine de Paris, attachée à son serment d’Hippocrate, elle œuvre dans l’action humanitaire en soutenant les populations congolaises par de multiples dons :
– Bibliothèque pour la formation des infirmiers diplômés d’Etat à l’école Jean Joseph — Loukabou (Pointe-Noire) ;
– Appareil d’échographie ;
– Générateur d’aérosol ;
– Sonde auto lubrifiée ;
– Stérilisateur
– Dons des médicaments
– Oxygénateur ;
– Lits d’accouchement…,
la liste n’est pas exhaustive [1].
Selon maman Henriette N’kodia, à chaque jour anniversaire du docteur Edith N’kodia des manifestations de sautes d’humeur et même physiques sont constatables.
Nous avons voulu en savoir plus.
Daniel Lobé Diboto : Mâ ngoudi, Henriette N’kodia quelle est la philosophie de ce rituel ?
Henriette N’kodia : D’abord avoir plus d’un enfant à la fois n’arrive pas tous les jours. Moi qui vous parle, au cours de mes grossesses je n’ai jamais eu un enfant unique. J’ai eu deux fois de suite des jumeaux et puis des triplés. Parmi ces enfants, un est très singulier, il s’agit du docteur Edith N’kodia qui réside en France où elle exerce la médecine. Au moment où je vous parle il y a comme des vers de cayor qui sortent sur sa tête. Je n’y comprends rien. Quand elle était petite je croyais qu’elle le faisait exprès ! A chaque croissant de lune ces choses ressurgissent ainsi. Donc il faut chanter et faire le rituel.
DLD : Alors ce rituel sert-il à calmer ces " esprits" ?
HN : Oui.
DLD : Dans ce monde des jumeaux et des triplés êtes-vous contrainte de revenir sur ce rite en permanence ?
HN : Si ça peut calmer ces génies je n’ai pas de choix. A chaque anniversaire je fais des dons dans les orphelinats, des messes et cette cérémonie.
DLD : Comme qui dirait un médecin sorcier ?
HN : Non, cependant ses collègues médecins on du mal à comprendre, ce n’est qu’une une nature singulière.
En Afrique, beaucoup de salive coule à propos des ces enfants pas comme les autres qui parfois savent exactement d’où ils viennent et choisissent leurs parents. Il arrive selon la légende qu’ils peuvent décider de mourir s’ils sont mécontents jusqu’à tuer leur alter ego. Qui sont-ils ? Si le mythe vivipare éprouve encore des esprits en Afrique, les albinos en sont le clou.