Dissolution d’Hydro-Congo

Un comité a été mis en place pour mener pendant une période de transition de quatre à six mois des opérations de dissolution, notamment le licenciement du personnel, la conclusion avec les syndicats d’un plan de reconversion professionnelle des employés, l’évaluation de l’ensemble des actifs et l’apurement des dettes. M. Itoua a été chargé par le conseil pour diriger ce comité.

HydroCongo compte 720 employés. Elle commercialise chaque année 300.000 tonnes d’hydrocarbures pour un chiffre d’affaires de 10 milliards de Fcfa.

Le pétrole est le premier produit d’exportation du Congo. Il assure 95% des ressources d’exportation et plus de 60% de recettes budgétaires annuelles de l’Etat.

La production est assurée par une dizaine de compagnies occidentales. En 2002, la production est estimée officiellement à 12 millions de tonnes légèrement en baisse par rapport à celle de 2001 (13 millions de tonnes) en raison de la vétusté des champs pétroliers.

Le processus de privatisation du secteur pétrolier avait commencé dans les années 90.

En 1994, le gouvernement de l’ancien président déchu Pascal Lissouba a pris une décision courageuse en retirant le Congo du capital d’Elf-Congo, filiale de la compagnie française Elf-Aquitaine qui a été reprise elle-même par TotalFina. Ce retrait a permis à Elf-Aquitaine de prendre le contrôle total d’Elf-Congo qui assure au large des côtes congolaises les 2/3 de la production pétrolière du Congo.

En 1997, les autorités congolaises signent avec Elf et l’anglo-néerlandaise Shell un accord pour la reprise des activités de distribution des produits pétroliers. Une troisième société privée devait se joindre aux deux premières. Le déclenchement de la guerre civile le 5 juin 1997 entre les partisans de M. Lissouba et ceux du général Denis Sassou Nguesso interrompt le processus de privatisation d’hydroCongo.

Vainqueur de la guerre civile, le général Sassou Nguesso relance la privatisation d’HydroCongo. En 2001, le gouvernement congolais déboute Shell du processus l’accusant de freiner le processus.

En décembre dernier, le gouvernement choisit deux nouveaux acquéreurs : le groupe américain Chevron/Texaco et un consortium international de Puma energy et X’Oil Congo aux capitaux anglo-suisses.

Outre la reprise des activités de distribution, ces sociétés ont été chargées d’assurer le stockage et le transport des produits pétroliers entre la ville pétrolière de Pointe-noire (sud) et le reste du pays.

En juillet dernier, le gouvernement crée une société commune de logistique dont le capital social est détenu par les trois compagnies et la SNPC à raison de 25% chacun. Une partie des parts de la SNPC, 17% sera ensuite répartie entre les opérateurs congolais, a dit M. Itoua.

Les trois compagnies occidentales devront reprendre une partie du personnel d’HydroCongo, 300 employés, a assuré M. Itoua ajoutant que le reste, 420 travailleurs, bénéficiera d’un programme de réinsertion et de reconversion socio-professionnelle financée par le gouvernement avec l’appui de nouveaux repreneurs.