La tentation est grande de parler de la promotion d’une violence sournoise par la femme congolaise qui se contente de jouer les seconds rôles sur tous les tableaux. En effet, elle revendique un statut qu’elle ne fait rien pour conquérir, soit parce qu’elle ignore ses droits s’agissant de l’héritage en cas de décès de son conjoint, soit parce qu’elle n’a pas le courage de ses opinions politiques, soit encore parce qu’elle est instrumentalisée par une société dominée par leurs compagnons. Au regard de cette palette de violence et de la résignation du sexe féminin, la journée de la femme qui se veut un moment de réflexion et d’action s’est résumée à des discours de circonstance et de réjouissance.
La directrice départementale de la promotion de la femme et de l’intégration de la femme au développement, madame Anne-Marie Sita Mampouya :
« ….C’est avec une joie profonde et un réel plaisir que je prends la parole ce matin au nom de madame Jeanne Françoise Leckomba Loumeto, Ministre de la promotion de la femme et de l’intégration de la femme au développement, à l’occasion de la célébration de la 95ème journée de la femme.
Il vaut mieux tard que jamais, je saisis cette occasion pour souhaiter à toutes les femmes de Pointe-Noire les vœux les meilleurs pour cette année 2007.
Voici aujourd’hui 95 ans que la journée internationale est célébrée grâce à un mouvement déclenché par les femmes russes à la veille de la première guerre mondiale pour avoir droit au vote.
Cette journée qui est célébrée le 8 mars de chaque année a pris une dimension mondiale parce qu’elle est institutionnalisée par les Nations Unis.
Placée sous le thème : « Mettre fin à l’impunité des auteurs de violences à l’égard de la femme et de la fille » au niveau international et ayant pour sous thème : « Eliminer toutes les formes de discrimination à l’égard de la femme et de la fille ».
Il sied également de signaler que la commémoration de cette journée n’est autre que celles des victoires remportées par ces femmes ordinaires qui font l’histoire, femme du genre de Lysistrata, femme grecque qui organisa une grève sexuelle des femmes pour faire cesser la guerre [1].
Notre pays le Congo en général et notre jeune département de Pointe-Noire, en particulier vient aujourd’hui évoquer une tradition qui est désormais rentrée dans l’histoire des mouvements des femmes vers l’égalité. Ce n’est pas pour autant que le Congo est prêt à donner aux femmes la place qui doit être la leur dans ce vingt et unième siècle balbutiant.
La célébration de cette année aura eu pour particularité, d’être la première dans notre département Pointe-Noire et se déroule à un moment où la femme, en tant que mère et première éducatrice doit prendre conscience du rôle ô combien important qu’elle a à jouer au sein de notre département en particulier en matière de prévention contre les épidémies.
A l’approche des échéances électorales, elle se souviendra également qu’elle est porteuse de paix qui est une denrée sans prix.
Distingués invités, Mesdames, Messieurs,
Le thème de cette année, à savoir mettre fin à l’impunité des auteurs de violences à l’égard des femmes et des filles évoque une réalité qui n’est pas ignorée des femmes et des filles, le nombre de pays ayant déjà adopté et appliqué les textes législatifs en vigueur reste peu élevé.
L’accès des femmes et des filles aux institutions judiciaires est limité du fait de la méconnaissance de leur droit, du manque de ressources et de la faible sensibilisation sur les questions du genre.
La violence familiale, conjugale, sociale et les viols sont répandus en particulier dans les zones de conflits. Dans certains pays, les femmes n’ont pas le même droit à l’héritage que les hommes, sans oublier le fait que le public reste sous informé des droits humains des femmes et des filles, mais encore qu’ils peuvent aussi faire semblant de les ignorer et oublier leur obligation individuelle de s’assurer que les femmes et les filles jouissent de leur droits.
Distingués invités, Mesdames, Messieurs ;
Je voudrais du haut de cette tribune nous exhorter à plus de promptitude, à nous approprier des textes adoptés pour mettre en exergue les droits de la femme et de la fille et saisir l’opportunité qui nous est offerte pour dénoncer les auteurs de violence faites aux femmes et freiner la discrimination à l’égard des femmes.
Souvenons-nous toujours et partout de l’article 8 de notre constitution et de la loi sur la création des partis politiques qui nous donnent la possibilité d’émergence dans tous les secteurs.
Et au sortir de cette salle, posons-nous la question : « combien serons-nous aux élections de 2007 ? »
Distingués invités, Mesdames, Messieurs ;
En cette année 2007, année proclamée par son excellence le Président de la République, année de rigueur, de l’ardeur au travail et de l’espérance sociale, Femmes de Pointe-Noire, au risque d’être considérée comme sexe faible, faisons preuve de plus d’opiniâtreté et de détermination dans nos œuvres et dans tous les secteurs d’activités pour notre intégration réelle au développement entant que actrice et bénéficiaire dans les faits.
Je ne saurais quitter cette tribune sans dire toute ma reconnaissance aux autorités départementales et municipales pour le regard particulier qu’ils accordent aux problèmes relatifs à l’amélioration des conditions de vie de la femme ainsi qu’au Président de la République Dénis Sassou Nguesso élu grâce à son projet de société « La Nouvelle Espérance » qui donne une place de choix à la promotion de la femme.
Alors approprions-nous ces quelques lignes du refrain de notre hymne national, qui disent je cite : « oublions ce qui nous divise, soyons unis à jamais, vivons pour notre devise : unité, travail, progrès ».
Le thème de cette journée est une interpellation, chère mamans et sœurs ; le monde est en mouvement, bougeons avec lui…