Mes Chers amis,
La méthode que j’utilise pour communiquer avec vous est assez inhabituelle au regard des us et coutumes politiques en vigueur dans notre pays. Cela relève simplement de notre intention de vouloir atteindre le maximum de citoyens dans une ville qui s’est considérablement étendue et où les seuls moyens de communication traditionnels ne suffisent plus.
C’est en cela que je me permets, par l’entremise de cette lettre, de m’adresser aux Brazzavilloises et Brazzavillois épris des valeurs républicaines de paix, de justice, d’équité et de progrès social pour leur faire part des idées et valeurs défendues par Jeunesse En Mouvement, ce jeune Parti né à Pointe-Noire en 2002 sous forme d’Association et qui s’est transformée en Parti politique en 2005. Notre logo type est un ballon qui symbolise la volonté de notre parti de rassembler et d’unir le maximum des congolais autour de nos idées en dehors de toutes considérations ethno tribales et claniques. Notre principal objectif est l’émergence, par la voie démocratique, d’une société juste, égalitaire et solidaire résolument tournée vers le progrès social ; nous fondons notre action sur le sens de l’Etat de droit dont le pluralisme politique, le suffrage universel libre et transparent sont le clavier.
Nous entendons pour cela :
– Œuvrer énergiquement pour une économie mixte à haute valeur sociale où Etat et acteurs sociaux auront les moyens de réaliser des objectifs conformes à l’intérêt général. Un Etat petit mais fort, tel est notre conception de l’Etat de demain ;
– Réduire les inégalités sociales et équilibrer la société ;
– Œuvrer pour la bonne qualité du service public, surtout en matière d’éducation, de logements sociaux, de santé, de l’environnement en les transformant en droits opposables afin de faire que les conditions de vie des congolais soient nettement améliorées ;
– Lutter pour que la décentralisation devienne un véritable levier de développement en mettant à la disposition des Collectivités locales des moyens à la hauteur des défis de la municipalisation.
Nous soutenons également l’idée de l’Union Africaine (UA) afin de contribuer à donner aux nations africaines les moyens d’affronter les défis de l’avenir à travers des politiques d’intégration sous régionale et régionale réelle ;
Nous entendons lutter pour l’avènement d’une autre mondialisation en donnant une réponse politique forte à la mondialisation libérale à travers la mise en place de contre pouvoirs politiques, économiques et sociaux au niveau africain et planétaire.
Après Pointe-Noire,le Kouilou, le Niari, la Bouenza et la Lékoumou, Jeunesse En Mouvement entend propager son action et son influence à Brazzaville avec la tenue dans les toutes prochaines semaines de l’Assemblée Générale Constitutive de sa Fédération de Brazzaville à laquelle je serai heureux de vous retrouver nombreux pour prendre d’assaut les instances de cette jeune formation politique qui ambitionne de faire la politique autrement avec des hommes nouveaux et des idées nouvelles .
L’importance de Brazzaville, votre ville, dans la vie politique de notre pays n’est plus à démontrer parce que, outre sa vocation de capitale politique du Congo, elle a toujours été le précurseur de toutes les grandes mutations que notre pays a connues mais aussi le témoin des moments les plus sombres de notre histoire commune depuis l’indépendance en passant par la Conférence Nationale Souveraine de 1991 et les guerres fratricides de 1993, 1994, 1997, 1998, 2000.
Brazzaville est, aussi et surtout, le lieu du savoir par excellence de notre pays, où se trouve concentrée toute notre élite intellectuelle, puisque la seule Université de notre pays, l’Université Marien Ngouabi, s’y trouve implantée. C’est particulièrement à cette élite que je souhaite m’adresser pour leur dire combien ils doivent défier l’avenir s’ils ne veulent pas être réduits à le redouter.
Notre pays vient de loin. Il est en train de gagner la bataille pour une paix civile durable. Le taux d’insécurité a été largement réduit ; ce qui explique en grande partie le retour dans notre pays des institutions de Bretton Woods. Notre diplomatie joue à nouveau un rôle de premier plan dans le concert des nations civilisées. Cependant, il reste à régler définitivement la question du Pool où il persiste encore des zones de non droit. En effet, face au tableau sombre que présente ce département, nous apprécions à sa juste valeur les initiatives de concertation citoyenne engagées par les forces vives du pool en vue de l’instauration du dialogue et la pacification de ce département.
Si le combat pour la restauration de la paix est presque gagnée, il reste cependant beaucoup de défis à relever ; défis qui peuvent s’avérer des puissants percuteurs susceptibles d’alimenter d’autres sources d’instabilité et de conflits si des remèdes efficaces ne sont pas trouvés. Il s’agit :
– Du défi de la démocratie ;
– Du défi de la pauvreté et du développement global (santé, éducation, logement social, chômage, eau, électricité…) ;
– Du défi du développement durable ;
– Du défi de l’après pétrole…
Pour ne citer que ceux-là de par leur importance.
Léon Blum, le jour même de son retour de déportation : « Je dirai aux Français tout ce que je crois vrai […] au risque de leur déplaire, au risque de les choquer, au risque même d’apparaître en désaccord avec tel ou tel de mes compagnons. »
Nous devrons à tout prix relever le défi de la démocratie car la démocratie est le véritable moteur du développement. Elle contraint la politique à s’ancrer sur les réalités du terrain, place les forces du pays en bon ordre de bataille du développement national, et met les intelligences dans les conditions où elles sont libres d’agir ; Au moment où les congolais connaissent un désenchantement vis-à-vis de la démocratie, il nous faut tout mettre en œuvre pour renouer avec ces déçus une relation de confiance entre le discours politique et la pratique sur le terrain, entre l’homme politique et le citoyen. L’une de nos ambitions cardinales est -in fine- de réconcilier le binôme morale et politique.
Montesquieu nous enseigne que la survie de la démocratie repose sur la vertu, et en particulier la vertu de sa classe dirigeante, de même que la monarchie reposait sur le sens de l’honneur. Par vertu, il ne désignait pas tant la moralité personnelle, naturellement importante, que le sens moral de l’engagement politique, « l’amour de la république », en d’autres termes le sens civique.
La démocratie disait Pierre Mendès France, c’est beaucoup plus que la pratique des élections et le gouvernement de la majorité : c’est un type de mœurs, de vertu, de scrupule, de sens civique , de respect de l’adversaire ; c’est un code moral. »
Tout le monde parle de la démocratie dans notre pays mais personne n’accepte la contradiction ; Jeunesse En Mouvement veut refuser de voir dans le contradicteur un ennemi mais un citoyen dont on doit entendre les arguments.
L’acte politique dans notre pays n’est guère précédé d’un schéma doctrinal cohérent. Nous savons que la plupart des mouvements politiques ne s’arment point de cadre idéologique d’action. C’est pourquoi Jeunesse En Mouvement a choisi comme doctrine politique : la Social-démocratie qui est la voie la mieux indiquée pour permettre une très bonne et fructueuse composition entre les impératifs du développement et ceux de la démocratie, en vivant la justice sociale par une répartition équitable des richesses nationales.
Les Congolais veulent être assurés d’un emploi stable, d’un bon logement, d’une école de qualité, d’un système de santé universel à bas coût, d’un système de protection sociale surtout pour les populations fragiles et démunies. Des politiques se sont succédées, contredites, les échecs se sont multipliés. La pauvreté demeure encore aujourd’hui le plus grand défi auquel les congolais sont confrontés depuis le siècle dernier puisque près de 75% d’entre eux vivent en deçà du seuil de pauvreté ; En considération du rythme et de la mollesse des solutions préconisées pour y remédier, nous sommes à peu près sûre que notre pays ne sera pas au rendez-vous de 2015, date butoir à laquelle les Huit (8) objectifs de développement du Millénaire (OMD) auxquels nous avons adhérés devraient être atteints.
Mais la voie du développement exige efforts, courage et esprit de sacrifice. Les nations qui sont aujourd’hui à des niveaux enviables de développement ont emprunté le parcours de l’abnégation et du sacrifice. Le développement est impossible là où règne l’esprit courtisan et bureaucratique. Nous devrons donc combattre l’esprit bureaucratique et dire oui au goût du risque et à l’initiative personnelle. C’est avec l’esprit d’initiative que le Congolais rendra possible le progrès et le bien-être collectif. L’esprit de facilité et d’assistanat sont des véritables freins à l’éclosion de la prise en charge individuelle ; les Congolais attendent tout de l’autre et ont toujours tendance à rechercher l’homme providentiel qui viendrait muni d’une baguette magique transformer l’ensemble du pays en caverne d’Ali BABA.
Or, la satisfaction des besoins sociaux demande des moyens, c’est-à-dire des richesses ; des richesses également réparties et réellement redistribuées au peuple. C’est pourquoi, seule une croissance économique rapide, bien planifiée, bien maîtrisée et équitablement redistribuée peut nous disposer à accéder au mieux – vivre.
Seulement voilà, notre génie intellectuel peut beau se fixer des objectifs clairs et précis, se donner les moyens de les réaliser, se doter de cadres techniquement valables pour les mettre en œuvre, mais sans tension morale, nous n’aboutirons qu’à un échec lamentable : l’absence d’amour réel et d’engagement véritable au service de notre pays c’est là où le bas blesse. Aussi, pour y remédier, Jeunesse En Mouvement entend contribuer à redonner au peuple congolais ce goût du travail bien fait, ce minimum d’honnêteté et de conscience civique, ce sens du bien public, sans lesquels rien de durable ne saurait être construit.
L’idée de développer notre pays serait qu’ une simple utopie si nous ne mettons en place une nouvelle stratégie de développement qui rompe définitivement avec l’économie de rente et extravertie.
Pour notre parti, il s’agit d’affirmer la volonté de mise en place d’une économie nationale, décentralisée, à haute valeur sociale où le développement devrait désormais s’apprécier en fonction de ses retombées sur le bien-être des individus et des familles : l’homme devenant le but de la richesse qu’il crée.
C’est pourquoi, au-delà de l’efficacité économique, cette nouvelle doctrine économique doit viser à promouvoir et à garantir le progrès social. Ce progrès social passe par une meilleure répartition des fruits de la croissance, la lutte contre la pauvreté, l’amélioration de la couverture sociale par la mise en place d’un système de protection sociale.
Comment tout gérer aujourd’hui sans compromettre demain ? Le défi du développement durable est une question de survie pour les générations futures. L’environnement, les écosystèmes, les matières premières surtout non renouvelables comme le pétrole doivent intégrer un système de gestion plus que rationnelle afin de ne pas pénaliser les générations futures. Tels sont les autres enjeux que nos politiques actuelles de développement doivent tenir compte. A la réalité, lorsque nous regardons la façon dont sont gérées nos forêts nous avons tout lieu de nous inquiéter sur la durabilité de nos politiques sur la forêt. La pêche industrielle sauvage qui n’observe pratiquement aucune restriction met en péril notre faune halieutique. L’assainissement de notre environnement est également un enjeu de premier plan car la question de l’eau, de l’eau potable, est aujourd’hui au centre des questions de santé publique. Quel environnement allons nous léguer aux générations futures ? telle est l’une des grandes problématiques de ce siècle qui risque de voir l’eau être - comme l’a été le pétrole- la source de nouvelles guerres sur la planète. L’élite politique congolaise doit déjà y réfléchir pour apporter des solutions concrètes et adéquates. L’adaptation de la fiscalité actuelle par la mise en place d’une écotaxe peut constituer une nouvelle piste de financement de vastes programmes de préservation de l’environnement. Le principe ‘’pollueur - payeur’’ devrait être fortement institutionnalisé et appliqué sans complaisance à l’endroit de toutes les sociétés dont l’activité crée des nuisances à la fois sur les hommes et sur l’environnement.
Par ailleurs, un fonds pour les générations futures (FGF) devrait être également mis en place pour renforcer la politique de sécurisation des générations futures sous forme de prélèvement sur les revenus issus de la vente des matières premières comme le pétrole, le bois et autres dont les réserves sont appelées à s’épuiser.
La construction des infrastructures durables devrait être intensifiée pour laisser aux jeunes de demain un soubassement infrastructurel qui leur faciliterait la vie : barrages hydro-électriques, stations de pompage et d’épuration d’eau, usines de traitement et de récupération des déchets de toutes sortes.
Au regard de la quantité d’ordures et des déchets produits dans nos villes, nous pouvons également nous lancer dans la recherche sur la production de l’Ethanol, véritable source de combustion de substitution pour demain.
L’économie congolaise dépend très largement du pétrole. La part des revenus issus du pétrole contribue à près de 70% au budget de l’Etat . Lorsque l’on décortique le Produit Intérieur Brut du Congo, on s’aperçoit à quel point nous dépendons du pétrole et des fluctuations qui caractérisent ce marché hautement instable.
En prévision de la baisse de la production du pétrole et de la décroissance de son influence à cause de l’apparition de nouvelles sources d’énergie et de combustion tels le nucléaire civil, l’éthanol…Notre pays doit véritablement engager la réflexion sur le Congo d’après pétrole.
Les domaines comme le tourisme, l’agro-industrie, l’économie de la mer, la transformation du mode de gestion de notre port en zone franche, la création d’un système bancaire capable de mobiliser l’épargne nationale en vue de susciter l’investissement doivent être explorés pour vaincre le défi de l’après pétrole.
Faulkner : ’« Ne vous souciez point d’être meilleur que votre prédécesseur ou votre contemporain, essayez d’être meilleur vous-même. »
Aimé Césaire : « Une civilisation qui choisit de fermer les yeux à ses problèmes les plus cruciaux est une civilisation atteinte.
Une civilisation qui ruse avec ses principes est une civilisation moribonde. »
Jeunesse En Mouvement est né de la volonté de ses fondateurs pour changer à la fois la méthode et la manière de faire la politique dans notre pays, c’est-à-dire des formations politiques nouvelles aux côtés des anciennes qui ont su tirer les leçons des échecs du passé ; des hommes politiques nouveaux aux côtés des anciens qui ont intériorisé leurs erreurs passées en se remettant véritablement en cause avec des idées nouvelles.
Les changements souhaités par notre parti ne se réduisent pas en une simple volonté de changement de personnes mais plutôt en une profonde remise en question des politiques menées dans notre pays jusqu’à ce jour et dont les résultats séculairement insuffisants n’ont pas réussi à satisfaire les aspirations du plus grand nombre.
In fine, nous militons fortement pour une véritable synergie nationale, un nouveau contrat social, qui devrait nous permettre, unis comme un seul homme, de vaincre le sous-développement structurel de notre pays. Mais tout cela ne peut-être possible que si les congolais réussissent à changer leur manière de servir leur pays à tous les niveaux.
Jeunesse En Mouvement en tant que force de jeunesse, entend jouer un rôle de premier plan dans cette révolution des mentalités qui devrait s’engager dans notre pays. Au sujet du rôle déterminant des différentes générations dans la transformation de la société, Frantz Fanon nous enseigne que « Chaque génération doit, dans une relative opacité découvrir sa mission, l’accomplir ou la trahir » ; Jeunesse En Mouvement a découvert sa mission, celle de contribuer, par la voie démocratique, aux côtés des autres forces de progrès à la construction d’un autre Congo : Un Congo de l’entente, de la solidarité, de l’abondance et du mieux-vivre. Nous n’avons donc pas le droit de la trahir au risque de passer à côté de l’ espérance d’un peuple à qui la nature a tout donné et qui n’aspire qu’au bonheur dans l’unité et la concorde retrouvées.
‘’Un autre Congo est possible’’, tel est notre cri de guerre à l’encontre des anti-valeurs et autres facteurs négatifs qui contribuent à tirer notre pays vers le bas.
‘’Ensemble, construisons l’avenir’’
Salutations militantes !
Jean-François KANDO
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