Dans une partition rhétorique analytique des rapports, des lois, des faits sociopolitiques et économiques du pays, l’option d’un nouveau Congo que prône ce jeune parti se veut novatrice.
Jeunesse En Mouvement compte peser de tout son poids aux prochaines échéances législative, locale et présidentielle pour briser le mythe. Plus rien ne semble pouvoir arrêter Jean François Kando (JFK) et ses militants qui ont trouvé leur niche dans l’espace politique de la nation. Il déclare :« Contre vents et marées, avec force et détermination, Jeunesse En Mouvement sera bel et bien présent aux échéances électorales prochaines et n’entend pas y faire de la figuration. Notre sagacité et notre pugnacité légendaires devraient nous permettre de bousculer certaines hégémonies réelles ou supposées comme nous l’avons prouvé en 2002 après seulement trois mois d’existence. »
Ce ne sont pas des paroles en l’air, JEM, après une campagne expresse, a su placer neuf conseillers municipaux à Pointe-Noire en 2002.
Fort de ces résultats, JFK exhorte ses militants :
« Au moment où nous nous embarquons tous vers l’inconnu, je demande à tous les militants de se prémunir contre les charmeurs de serpents qui, faute d’arguments politiques convaincants, préfèrent des armes peu conventionnelles telles l’achat des consciences et les promesses mirobolantes. Qu’ils se méfient de ceux-là qui, profitant de la précarité des congolais, leur délivrent à tout vent des chèques en bois, des promesses qu’ils ne tiendront jamais. »
Ce sont là des extraits d’un discours inaugural frondeur, mais en politique l’art de passepasse est de rigueur. On doit reconnaître à Jeunesse En Mouvement, sa prééminence de rang dans l’échiquier politique et même une noblesse d’origine. Au reste, si un corps s’éloigne sans cesse du centre il s’expose à l’ostracisme.
André Guy Loemba, Secrétaire Général du parti, a été chargé de préparer les militants à un éventuel regroupement en s’inspirant de la loi sur les partis politiques. Son allocution a eu trois temps fort :
– La nécessité de poursuivre la structuration du parti dans la partie Nord et à Brazzaville, après avoir implanté des sièges dans les autres régions du pays ;
– L’exigence d’induire la représentativité ethnique au sein des organes dirigeants de Jeunesse En mouvement ;
– La possibilité de se constituer en groupement politique.
La chute de son discours est révélatrice :« Le moment venu, nous demanderons votre avis… »
Cela nous fait croire, au risque de nous tromper que la suite de la préélectorale n’a pas fini de nous livrer ses secrets. Ni oiseau, ni mammifère, Jeunesse En Mouvement veut-il se présenter en position de force face aux éventuelles alliances futures ? Le fait est que, dans les discours prononcés, l’absence de référence à la "Nouvelle Espérance" et d’hommage à Denis Sassou Nguesso semble positionner le parti dans l’opposition.
En attendant, les militants dans les starting blocs sont dopés, à l’image des allocutions de circonstance des camarades Koumba Gabriel et Mavoungou Olivier, respectivement Présidents des Fédérations de Pointe-Noire et du Kouilou.
Gabriel Koumba : « …Permettez-moi, de vous dire que si nous tenons de façon victorieuse, ce samedi 17 février 2007, les assises des Conventions inaugurales de nos deux fédérations, c’est parce que l’engagement que nous avons pris, lors de la session extraordinaire du Directoire National de structurer le parti à Pointe-Noire et dans le Kouilou a été respecté.
Aujourd’hui, avec la détermination de nos militants très engagés et animés d’une forte conviction, nous pouvons affirmer que c’est chose faite.
Monsieur le Président, chers collègues du Directoire National, messieurs et mesdames : responsables des structures de base notre parti, c’est au moment où le tournant devient décisif à cause des échéances électorales qui pointent à l‘horizon, que vous avez choisi ma modeste personne pour consolider les positions déjà acquises par notre parti et affronter les défis futures afin de donner au parti Jeunesse En Mouvement, une place confortable dans notre département. Pour cette marque de confiance, je vous pris d’apprécier ma sincère reconnaissance et tous mes remerciements.
Je profite de l’occasion que vous m’avez offerte, pour inviter tous mes collègues du Bureau National à un engagement et une mobilisation sans faille de nos énergies et à se mettre en rangs serrés et en ordre de bataille pour la lutte qui commence maintenant.
Je sais que nos militants en troupes consignées, n’attendent que notre signal de départ pour foncer droit au but, comme le dit notre slogan.
Mes chers Collègues, vous tous qui avez bénéficié du choix des militants de notre parti, je voudrais vous inviter à considérer ce jour, comme celui de notre vrai départ avec ce parti pour une longue et pénible marche qui doit incontestablement nous conduire vers des victoires plus grandes à l’issue des prochaines élections.
Monsieur le Président, vous qui êtes l’homme qu’il faut à la place qu’il faut pour conduire les destinées de notre parti ; chers responsables de notre parti, en vos rangs et prérogatives ; vous ! la crème intelligente dont Jeunesse En Mouvement a besoin pour sa vie et sa survie ; il m’a toujours plu de penser que les grands partis n’existent pas ; ils n’existent que les hommes engagés à la cause de leur parti et du peuple.
Jeunesse En Mouvement, né pour défendre les causes de notre peuple qui croupit dans la misère a bel et bien sa place, et cette place ne sera confortable qu’au prix des efforts de tous nos militants au sortir des échéances électorales que nous devons aborder avec optimisme : Ensemble construisons l’avenir … »
Olivier Mavoungou : « …J’ai longtemps hésité avant de m’engager dans ce parti, aujourd’hui du haut de cette tribune mon émotion est grande. A vous militants de JEM, une chose est certaine ; dans ce ballon, emblème de notre parti représentant le collectif et l’unité du pays, disais-je :
– Dans ce ballon il y a la justice sociale ;
– Dans ce ballon il y a la retraite ;
– Dans ce ballon il y a la répartition équitable du revenu national ;
– Dans ce ballon il y a la création d’emplois ;
– Dans ce ballon il y a l’éthique et le respect des engagements… »
L’enthousiasme de Jeunesse En Mouvement (JEM) heurtera sans nul doute la friponnerie du gouvernement dans la transparence des consultations. A la date d’aujourd’hui, le recensement de la population, l’établissement de carte nationale d’identité, préalables à la constitution des listes électorales fiables ne sont pas déclenchés. Du reste, la Commission Electorale Indépendante gage d’une consultation transparente condition non négociable par l’opposition ne semble pas trouver l’assentiment du gouvernement. Dans cette série de négations le Président de la République Denis Sassou Nguesso l’un des promoteurs de ce texte dans son statut d’opposition face au Président Pascal Lissouba, semble pris à son propre piège.
Le Congo face au défi de la bonne gouvernance est sur la ligne de mire des créanciers internationaux, le risque est grand au regard des chamboulements politiques en France.
Jacques Chirac « bâtonnier au barreau international » pour le Congo a tiré sa révérence au dernier sommet France-Afrique. Que va faire Denis Sassou Nguesso assis sur un baril de poudre dont il a allumé la mèche ?
En annexe à cet article : JEM : Lettre aux citoyens de Brazzaville