Roxyl Thanket interviewe Rabbi Bombaya étoile montante de la scène Rap ponténégrine.

Rabbi Bombaya tel que sur la pochette de son maxi single

Roxyl Thanket : Salut jeune homme !

Rabbi Bombaya : Salut Roxyl !

RT : Avant de commencer ton interview, j’aimerais que tu nous parles de toi.

RB : Je suis artiste musicien, je fais du reggæ, du
rap, en fin je suis multiculturel.

RT :Rabbi Bombaya, c’est juste ton nom d’artiste.

RB : Oui, je ne suis pas né Rabbi Bombaya.

RT : Que signifie Rabbi Bombaya ?

RB :Rabbi, c’est un titre d’honneur et de respect que les juif donnaient au temps de la loi et Bombaya c’est un message de paix et d’amour en même temps une formule d’amour et de vodou.

RT : J’aimerais te poser une question embarrassante,
mais très importante pour nous. En bref, on veut connaître tout ton parcours dans le monde du Rap.

En concert en 99 au stade Kokolokopa

RB : J’ai découvert la musique à l’âge de huit ans par la voix de Papa Wemba, Dido Yongo, Reddy Amissi, bref, de là j’ai commencé à chanter jusqu’en 1994.
  J’ai découvert le rap à travers la voix de MC Solaar et en 96 je décide de me lancer dans le rap.
  En 97 je monte mon premier groupe RAPM avec deux frangins,

En 99 déja un fan club


  en 99 j’ai mon premier concert avec le Klan Côté

Klan Mifa on stage

Gauche, puis j’organise aussi un concert à moi avec le groupe,
  En 2000 RAPM se disloque, je crée Défensive Devise et le Klan Mifa qui existe toujours, aujourd’hui là,
  En 2002 j’organise un concert avec le Klan Mifa, et je me retrouve à Libreville au Gabon avec mon où je réalise un album disons un maxi single avec le groupe Armaguedon qui s’est bien vendu à Libreville bien sûr. J’ai découvert là bas l’univers de la musique de Bob Marley, Tiken Jah Fakoly, White Clif John, Tyrone.

DLK, rappeur gabonais et Rabbi à Libreville


  Je suis donc rentré au bled en 2004 où j’ai monté Nègre Cantiques mon actuel groupe...

Donc c’est juste de RAPM à Défensive Devise de Défensive Devise à Nègre Cantiques, voilà comment je suis rentré dans la musique par la voix de MC Solaar.

RT : Rabbi Bombaya, bon nom, très bonne définition, d’ailleurs elle est même très spirituelle faut le dire, seulement Rabbi, tu ne nous as pas parlé de quelque chose. C’est vrai que tu nous as parlé des groupes, mais j’aimerais savoir : dans ton premier groupe, avec qui bossais-tu ? Quel était ton bref parcours dans ce groupe avant qu’il n’y ait dislocation ?

RB : Bon, RAPM on l’a créé avec Bodo Mania, un ami qui faisait de la raga muffin et qui jusqu’à aujourd’hui chante toujours. Lorsqu’on l’a créé on a fait appel à mon cousin Sam Star et j’ai fait appel à mon ami Kleros qui travaille toujours avec moi aujourd’hui là, et RAPM on a fait un parcours bien, on a eu à intégrer une grande famille du Hip-Hop ponténégrin qui s’appelait à l’époque côté gauche.

RT : Tu dis que c’est un klan ?

RB : Ouais, c’est un Klan ,dans le Côté-Gauche, on était le seul groupe qui avait le style Rap Raga et avec RAPM on a eu faire pas mal des concerts, on a eu à participer à pas mal de compilations , on à eu à organiser notre propre concert au centre africain qui était vraiment très géant en Septembre d’où j’ai les photos, voilà ce qu’on a eu à faire avec le groupe.

RT : Rabbi, à t’entendre parler, j’ai un grand plaisir, ça m’inspire même d’être un rappeur comme toi, seulement RAPM, j’apprécie bien le nom, mais toujours est-il que je ne sais pas ce que veut dire RAPM.

RB : Ouais, RAPM au fait, avait plusieurs définitions :
  Route pour Agir et Protéger le Monde ;
  Les Rappeurs qui Annoncent et Protège le Monde.
Donc il y avait les petites définitions comme çà.

RT : 97, une année durant laquelle on retrouve la bonne naissance de Route pour agir et protéger le monde, malheureusement tuée en 2001 selon les dires de tes fans et après la mort de RAPM, qu’as-tu créé ?

Jeu concours TRF Culture

RB : Bon, après... disons pas la mort, plutôt dislocation seulement, (rire), il y a eu le départ de Bodo Mania et Kleros J+M, donc je suis resté avec Sam Star, nous avons préféré remplacer RAPM par Défensive Devise, d’où notre devise était défensive. On attaquait que lorsqu’on nous attaquait. Dans la même année, j’ai eu l’idée de monter un Klan MIFA où j’ai rassemblé encore au moins douze artistes avec qui on a travaillé ensemble juste pour faire avancer le mouvement Hip Hop.

RT : Quels sont les artistes qui ont travaillé avec toi ?

RB : Il y avait : Kleros J+M, Sam Star, Karelle, bref on était nombreux.

RT : Rabbi, tu dis qu’il y avait, çà veut dire que le groupe n’existe plus ?

RB : MIFA, existe toujours seulement on a eu le départ de certains artistes. Actuellement MIFA prépare le concert du 1er octobre 2006, à l’espace trentenaire, en ce moment nous sommes au studio, MIFA est dans mon clip, et même dans mes featuring, donc MIFA est toujours là vu que moi je suis, MIFA est là.

Avec Roxyl à Radio Pointe-Noire

RT : Donc tu confirmes que MIFA existe toujours ?

RB : Bon Défensive Devise quand je suis revenu de Libreville, parce que j’étais à la recherche de moi, en fait je n’étais pas encore moi, avant on m’appelait Ramsès, après on m’appelait Rabbi Ermelon, mais il fallait trouver quelque chose qui reflétait le vert, jaune, rouge : Forêt, ressource minière et le sang des esclaves et là je me suis retrouvé Rabbi Bombaya africain. Quand je suis rentré de Libreville, j’ai dit à Sami-Sami, ce n’est plus Défensive Devise, c’est maintenant Nègre Cantique : Cantique des nègres, donc l’histoire de l’homme noir. Nous sommes l’histoire de l’homme noir. Voilà Nègre Cantique est toujours là, MIFA, aussi le Mahomet Indépendant des Familles Africaine. On est toujours dans le cadre de l’Afrique. En fait on ne savait qui on était on croyait être français ou américain, mais là on est revenu à la source. Même les compositions ont changé.

RT : Rabbi, franchement tu vas être clair avec nous parce que on a toujours pas remarqué l’existence de Nègre Cantique, tu sais pourquoi ?

RB : Non.

RT : C’est parce qu’on ne vous aperçoit plus dans les spectacles, seulement on aperçoit que Rabbi Bombaya. Ce la veut dire que Rabbi est en ce moment précis en carrière solo. Vrai ou faux ?

RB : Je suis en carrière solo à part entière, en fait, Nègre Cantique a dit que chacun fasse d’abord son single et après on fera un opus du groupe. Mais on travaille ensemble pour mon single.

RT : Rabbi excuses moi, l’équipe de TRF culture a reçu plusieurs lettres de tes fans qui on déclaré que tu étais devenu rare dans la ville de Pointe-Noire, qu’est ce qui te préoccupe actuellement ?

RB : Bon il faut le dire qu’on est sur scène lorsqu’il n’y a vraiment pas un travail. Actuellement je suis dans la réalisation de mon maxi single, qui aura sept titres, c’est ce qui fait que je suis rare. Je suis au studio, que mes fans m’attendent.

RT : En bref parle nous de ton maxi single.

Enregistrement studio du maxi single

RB : C’est un maxi composé de six titres plus un bonus. Le nom du maxi single est : prise de conscience :
  Si on s’aimait ;
  Dix ans ;
  Baby girls ;
  Panam songs
  SNE & SNDE ;
  Si on s’aimait remix version acoustique.

RT : SNE & SNDE de quoi parles-tu, c’est de la critique apparemment ?

RB : Mais il faut voir la réalité que nous vivons ici au pays c’est difficile lorsqu’on écoute les témoignage à la télévision qu’une fille s’est fait enceinter pour un seau d’eau, que tel monsieur s’est carbonisé avec sa famille à la maison parce qu’il voulait démarrer un groupe électrogène, des choses insensées. La réalité de ces entreprises est néfaste. Pour ce morceau de huit minutes j’ai invité trente artistes pour qu’ils disent ce qu’ils pensent de la SNE et SNDE.

RT : Rabbi tu as parlé de trente artistes lesquels ?

RB : Ouais on peut retrouver Kleros J+M, Thesa, Réflexe Family, les Bancs des Accusés, ce sont les artistes qui ne sont pas trop diffusés. J’aime le communautarisme.

RT : Rabbi tu aimes aider les amis rappeurs raison de plus tu as aussi crée Panam Songs qui est une discothèque.

RB : Quand je suis renté de Libreville, à Pointe-Noire il n’y avait pas le rap français, ni le rap congolais, moins encore le rap africain, et j’ai crée Panam Songs pour combler ce déficit. Je voulais faire une référence comme c’était à l’époque la cabale. J’écoute la musique lorsque je ne suis pas à l’école. D’ailleurs dans mon maxi, j’ai fait une chanson Panam Songs d’où j’ai invité trente rappeurs pour un featuring.

RT : Panam Songs bonne réalisation, maintenant quel est ton rêve ?

RB : Mon rêve c’est d’abord avoir un studio d’enregistrement, faire travailler les artistes car ils sont bons mais ils ne peuvent pas se payer le studio. Si j’ai un studio d’enregistrement ils pourront s’y produire à moindre coût.

RT : Rabbi, si tu étais devant un membre du gouvernement quel serait le message que tu ferais passer pour donner un bon sens dans le rap ?

RB : Si vous prenez mon produit vous l’écoutez, il y a les chansons comme : « La prière du jeune nègre » ou « Si on s’aimait », ces deux titres là, si les parlementaires les écoutent et qu’ils n’y comprennent rien, c’est insensé. Devant les politiciens tout ce que je peux leur dire c’est de s’aimer. La seule chose qui reste aux humains c’est l’amour, car la comparaison entre humain n’engendre que la haine.

RT : Actuellement tu es encore dans les projets, bien sûr tu es en studio pour ton maxi single et si tout va bien tu prévois déjà un concert pour le 1er Octobre 2006, précisément à l’espace trentenaire, quel sera l’objectif et le thème de ce concert ?

RB : Le thème du concert ce sont nos amis les sidéens, car de nos jours si quelqu’un est atteint du SIDA, il est répudié, il est banni de la famille. Ce n’est pas bon, il faut être solidaire avec les malades du SIDA. Humaniste Art Concept.

RT : Rabbi les sponsors actuellement tu les abordes bien, ou alors le concert sera auto produit par toi ?

RB : Nous avons fait les demandes de sponsoring que nous avons déposé dans les grandes maisons de la place. Nous attendions l’espace trentenaire, nous l’avons eu. Nous attendions la sono, on nous l’a donnée. Nous allons également nous impliquer, mais la grande partie nous sera donnée par les sponsors, car c’est un concert humanitaire.

RT : Cà veut dire qu’actuellement aucune société n’a répondu ?

RB : Les sociétés nous ont fixé rendez-vous dans deux semaines.

RT : Rabbi, que pensent tes parents, à propos de ce que tu fais dans le monde artistique ?

RB : Je remercie Dieu, pour m’avoir donné ces parents, ils sont trop cool. Quand j’étais à Libreville, c’est mon père qui m’a présenté à Armaguedon, un groupe rap avec lequel nous avons réalisé un maxi single. Il nous a donné deux cent mille francs CFA, pour le studio. Depuis que je fais du rap, ma mère est toujours là, elle assiste à mes concerts, elle participe financièrement quand il le faut. Elle paie le studio pour moi. C’est vraiment un soutien moral.

RT : Et tes études, Rabbi ?

RB : J’ai une formation de froid-électricité, que je dois finir en octobre.

RT : Parle nous de ton quotidien.

RB : Le matin je me réveille, avant de sortir je fais une prière et quelques pompes et abdominaux, j’ouvre la discothèque, je fais un crochet chez maman pour voir comment elle s’est réveillée. Au milieu de la journée, mes amis viennent souvent à la discothèque et nous discutons du développement de l’Afrique, question de parler de la prise de conscience. On parle aussi de la spiritualité. La nuit s’il y a un pot on se partage. Ainsi va la vie.

RT : Rabbi, la réponse de ton quotidien va beaucoup

Rabbi devant sa discothèque

attirer les filles, tu sais ce que je veux dire ?

RB : Bon j’ai ma petite amie, elle vient à la maison. On se voit quand on peut.

RT : Rabbi, as-tu quelque chose à ajouter ?

RB : Comme dit, mon ami Kleros M+J, « le monde est contrefaçon », l’idéal n’existe pas. Donc ça va quoi !

RT : Rabbi, dans le monde culturel quel est l’événement qui t’a vraiment marqué ?

RB : L’événement qui m’a marqué c’est ma participation au grand festival gabonnais nommé le Bantoulaï, ma victoire aux jeux concours de TRF culture qui m’a fait vivre deux jours paradisiaques. J’étais logé à l’hôtel Kispao, véhiculé, nourrit, j’avais des tickets des boîtes de nuit de la place : Jacadis, Master, MB.... Ce sont là les évènements qui m’ont marqué.

RT : Rabbi, nous sommes arrivés à la fin de notre interview, ton dernier mot en tant que rappeur, quelqu’un qui rêve de quelque chose de grand dans son monde.

RB : Je voudrais d’abord encourager tous les artistes Hip Hop, ceux qui chantent et qui organisent les spectacles. Mon rêve, j’aimerais bien que le Hip Hop congolais soit de standard international. Il faudrait que l’on travaille davantage. Mon souhait aussi est que le ministre de la culture donne un coup de pousse au Raga, Reggæ, Hip Hop, Rap en fin à la culture en un mot.

RT : Merci Rabbi Bombaya.