Les relations entre les étudiants congolais boursiers en Chine et le personnel de l’ambassade ont toujours été tendues, à certains égards. Cette animosité a atteint son comble depuis la mise à nu au niveau même de la Chancellerie d’un réseau de détournement des bourses complémentaires allouées aux étudiants par le gouvernement de Brazzaville.
Au lieu de 50.000 FCFA, en guise de complément de bourse payé par la Direction des orientations et des bourses (DOB) par mois, chaque étudiant ne percevait que la moitié de cette aide financière, soit 25.000 FCFA. Et ce, depuis 1999.
La supercherie a été découverte en 2005, pendant un paiement trimestriel de ce complément de bourses. En effet, le fils de l’attaché militaire congolais à l’ambassade, qui étudie aussi en Chine depuis 2001, par le couvert de son colonel de père et percevant toujours 50.000 FCFA par mois, avait lâché le tuyau à ses compatriotes à propos de cette situation qu’il a toujours qualifiée d’injuste.
Saisis de l’affaire, les autres étudiants se sont organisés pour vérifier cette information. La confirmation a été apportée par M. Henri Ossébi, ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique lors de son entretien avec les étudiants congolais à Pékin en fin 2005.
Depuis, une commission paritaire d’étudiants et de diplomates a été mise en place en Chine pour résoudre ce problème, qui du reste n’en est pas un. Les 25.000 FCFA retenus à chaque étudiant devraient être remboursés à qui en avait le droit.
Si l’on suppose que chaque année, 10 Congolais bénéficient des bourses que la République de Chine offre au gouvernement congolais pour un séjour de 4 ans, on en déduit que le personnel de l’ambassade du Congo en Chine a prélevé à chaque promotion passée un peu plus de 12 millions de FCFA. Ce qui n’est pas rien.
Depuis la révélation aux autorités de cette escroquerie, les choses sont rentrées dans l’ordre. Chaque étudiant boursier en Chine a commencé à recevoir mensuellement la totalité de son complément de bourse, soit 50.000 FCFA, a t-on appris de sources concordantes à la DOB et au sein de la diaspora congolaise à l’Empire du Milieu.