8 Mars : une journée pour s’engager toute l’année

Cette journée du 8 mars 2006 est placée sous le signe de l’engagement et de la position des femmes dans la société actuelle. Ces derniers mois ont vu monter de nombreuses femmes c’est comme si elles prenaient leur revanche sur les masculins.

Il y a eu Laurence Parisot, la première femme à prendre la tête du patronat français, Angela Merkel est devenue la première chancelière allemande. Ellen Johnson Sirleaf a été élue présidente au Liberia. Michèle Bachelet est devenue la première femme élue d’un Etat du continent américain (Chili). Ségolène Royal est en train de se faire remarquer en France.

Les femmes seraient tentées, à juste titre, d’être fières et de savourer leur victoire. Mais victoire sur quoi ? Sur qui ? Mais sur les hommes voyons ! Sur la domination masculine ! Me diront certaines. Oui, elles auront raison de le dire, car cela fait trop longtemps que les hommes gouvernent ce monde et on dirait que celui-ci va de plus en plus mal, si bien qu’il vaut mieux le confier aux femmes. Peut-être qu’avec leurs capacités à aimer, à être tendres et mères, elles auront une autre sensibilité.

Cependant, il n’est pas si sûr que les femmes aient naturellement la capacité d’être plus humaines que les hommes. Il y a des femmes capables de faire du bien comme il y en a chez les hommes. Cependant, il y a aussi des femmes incapables de donner une impulsion autour d’elles. Et c’est là que commence le grand défi que les femmes doivent relever.

Il ne suffit pas d’être femme pour réussir, malgré tous les atouts “innés” qu’on lui trouve. Il faut en plus des projets la détermination pour les réaliser. A une femme qui a des responsabilités, on demandera beaucoup plus qu’à un homme, ce qui est d’ailleurs bizarre, mais c’est ainsi. On demande toujours aux minorités de faire plus que les autres dont la présence en un endroit est évidente. N’est-ce pas que comme le monde est fait, il est évident que les hommes en soient les chefs ?

C’est ainsi que pour nous les femmes, alors que nous commémorons ce jour consacré aux femmes du monde, nous devons avoir à l’esprit que nos défis sont multiples. Ce sont les défis de celles que j’ai citées plus haut, mais ce sont aussi les défis de toutes les femmes là où elles sont. Quelles aient des responsabilités au niveau de la société civile ou au sein de leur famille. Nous femmes congolaises en particulier, avons une tâche, celle d’assumer nos responsabilités avec courage, détermination et surtout rigueur. On nous reproche souvent de faire beaucoup de bruit, de revendiquer des droit, mais une fois que nous avons des responsabilités, nous ne vallons pas grand chose.

Nous n’avons rien à prouver. Nous ne nous battons pas contre les hommes. Notre combat ne doit pas être un combat qui trouve sa source dans le besoin d’évincer les hommes. Nous avons à faire avec les hommes parce que la société est ainsi faite. Seulement, nous devons nous battre pour prendre notre place dans cette société parce que les hommes pensent toujours être les seuls indispensables.

Notre combat ne doit pas non plus nous pousser à agir et à être comme des hommes. Nous sommes des femmes, nous avons notre manière d’être et nous avons intérêt à la sauvegarder. C’est moche, une femme qui ressemble à un homme ! Nous sommes très belles quand nous gardons notre féminité et même notre fragilité. Il n’y a aucune honte à être sensibles même lorsqu’on incarne de lourdes responsabilités. Nous faussons tout à vouloir ressembler aux hommes.

Alors, je nous souhaite à toutes une très belle journée du 8 mars. Que cette journée soit celle des nouvelles perspectives pour notre société congolaise. Notre pays a besoin de nous pour l’éducation de nos enfants, pour retrouver les valeurs du travail bien fait, pour réapprendre à accueillir les malades dans nos hôpitaux, pour mettre en pratique ce que nous apprenons dans les nombreuses séances de prière auxquelles nous participons...