Un Lundi de violence à Brazzaville

Les oppositions entre élèves, surtout d’établissements différents sont monnaie courante à Brazzaville. Déjà l’année passée, les pensionnaires du lycée technique du 1er Mai avaient livré une bataille rongée contre les élèves du lycée Savorgnan De Brazza, à Bacongo. En cette nouvelle année scolaire 2005-2006, depuis la semaine dernière, des bagarres ont opposé des élèves du lycée de la Révolution de Ouenzé à ceux du lycée technique du 5 février 1979 de Mpila. Ces affrontements à l’arme blanche et aux projectiles ont fait de nombreuses victimes. On a compté un mort du nombre des élèves en formation professionnelle ce 16 janvier 2006.

A l’origine, un élève aurait violenté le proviseur de lycée du 5 février 1979. Il a donc fallu l’intervention d’une brigade d’intervention de la police nationale pour mettre fin à l’agitation qui s’en était suivie. L’agresseur du proviseur a été identifié comme un élève du lycée de la Révolution. Il s’est alors dégagé une tendance antagoniste entre les élèves de ces deux établissements. Des échauffourées régulières s’organisaient à chaque fois que ces lycéens de deux bords se rencontraient dans les rues. A vol d’oiseau, ces deux lycées ne sont distants que d’environ deux encablures.

Pour mettre fin à ces violences continues, les cours sont suspendus, depuis ce 16 janvier, pendant une durée d’une semaine au lycée du 5 février 1979.

Toujours hier, à Ouenzé, dans le quartier Texaco, un militaire a été assassiné à la hache par un ressortissant rwandais. En guise de représailles, les populations de ce quartier populaire, après avoir lynché ce Rwandais dont les jours sont en danger au Centre hospitalier et universitaire de Brazzaville, se sont livrées au pillage des commerces et alimentations tenus par ces réfugiés de guerre. Cette razzia s’est poursuivie à Talangaï. Les jeunes désoeuvrés de Poto Poto n’en demandent pas moins et se rappellent toujours, en 2001, de la lapidation jusqu’à ce que mort s’en suive d’un Hutu qui avait dégoupillé et fait exploser une grenade dans leur arrondissement, causant ainsi la mort d’une personne. La réaction de la population a été similaire, toujours et encore le pillage.

Déjà le 12 janvier dernier, un sergent des forces armées congolaises n’a eu sa vie sauve que grâce à l’intervention des agents de l’ordre. Ce militaire, qui voulait faire justice d’un mauvais traitement subi par son enfant de la part d’un autre élève de l’école du 31 juillet 1969 à Mpila, a été pris à partie par une meute d’écoliers lorsqu’il battait, dans la cour de l’école, l’élève qui avait agressé son fils.