Le Fonds monétaire international (FMI) doit examiner ce 19 décembre le cas du Congo qui réclame un allègement de sa dette. Mais c’est une autre affaire de gros sous qui défraie la chronique à Brazzaville, a t-on appris en début de cette semaine sur les ondes de la Radio France Internationale dans la chronique Afrique Economie de Dany Labéritane.
Cette affaire met en cause plusieurs gestionnaires du secteur du pétrole. Le Congo vient de perdre un procès contre ses créanciers à Londres. Ce procès a mis à nu tout le système pétrolier congolais.
A l’origine de cette histoire, un créancier du Congo, Kensington International, qui demande aux bas mots plus de 120 millions de dollars à Brazzaville à la suite de transactions pétrolières. Un procès a eu lieu devant la Cour royale de justice de Londres. Le Congo vient de perdre ce procès. Le jugement est sans équivoque. Plusieurs dizaines de pages et 216 articles du juge britannique Cook démontre avec clarté tout le système de sociétés écrans mises en place par le Congo pour échapper à ses créanciers. Une information judiciaire reprise par l’ONG Global Witness qui suit de près les affaires pétrolières du Congo.
Global Witness a affirmé que, selon le jugement, les sociétés Sphinx Bermut et Africa Oil and Gaz Corporation dirigées par un certain Dénis Ngokana, directeur de la Société national des pétroles du Congo (SNPC), ont enregistré un bénéfice de 472 millions de dollars. Les ventes qui ont généré ces profits ont été supervisées par Christelle Sassou Nguesso, la fille du président du Congo, en charge de la branche marketing de la SNPC.
Entre janvier 2003 et avril 2005, Sphinx Bermut a acheté 31 cargaisons de pétrole à Africa Oil and Gaz Corporation qui les acquises auprès de la SNPC au dessous du prix du marché. Africa Oil and Gaz Corporation a ensuite revendu son brut à des traders en réalisant une marge d’environ 6%.
La question que tout le monde se pose est donc la suivante : quelle est la destination de tout cet argent récolté par ces sociétés écrans ? La SNPC ou le Trésor public du Congo ?
Le jugement précise qu’une partie de ces bénéfices est rentré dans les caisses de la SNPC. Le tribunal de Londres confirme aussi ne pas posséder des informations sur les comptes bancaires de cette compagnie.
RFI a tenté de joindre le principal intéressé de cette affaire, M. Dénis Ngokana, mais aussi le porte-parole du gouvernement, M. Alain Akouala. Mais en vain.