Selon qu’une région ou un pays traverse une période soit-elle critique (récession ou dépression) ou favorable (croissance), les conditions alimentaires et vestimentaires y sont très significativement touchées. Cet aspect de la consommation se traduit de facto sur les couches les plus vulnérables de la population par des adaptations et de changements de comportements. Le Congo n’a pas fait figure d’exception à cette règle.
A Brazzaville, au delà des chiffres comparatifs marqués, il a été reporté que nombreux sont les congolais qui ne mangent pas à leur faim. Dans l’ensemble, le nombre de repas dans la journée est limité à un seul. Celui qui est pris entre 14 et 19 heures, à Poto Poto. Une récente étude du Programme des Nations Unies pour le développement a conclu que les Congolais vivent moins bien maintenant qu’il y a 20 ans. Ceci vient à point pour confirmer les déclarations de Sassou Nguesso dans Le fleuve, le manguier et la souris.
Sur le marché de l’habillement, toujours à Brazzaville, la friperie est passée au premier plan. Aucune distinction n’est plus faite entre les classes sociales. Tout le monde a maintenant recours aux habits de seconde main pour se vêtir. Ceci parce que non seulement jugés plus solides et plus résistants que les atours vendus par les commerçants ouest-africains, mais aussi parce que vendus à des prix défiant souvent toute concurrence.
L’épicentre du déclin social au Congo date de 1993,lors de la dévaluation du franc CFA à hauteur de 50% par rapport au franc français, et à l’avenant aux autres devises.
La catastrophe est arrivée avec la mise en application du décret gouvernemental portant révision à la baisse de la grille salariale de la fonction publique. En effet, en 1995, la rémunération des fonctionnaires de l’Etat congolais a été réduit de 30% pour des raisons de stabilité et de restructuration économique.
Depuis, cette situation perdure. Une trêve sociale a été conclue entre le gouvernement et le collectif des syndicats en 2001, mettant ainsi fin à toute réclamation sociale du salariat. Dès lors, la situation économique et sociale de la majeur partie des Congolais est restée très préoccupante.
Keila Samuel,
Brazzaville, ce 20 août 2005.