Il nous faudra quand même tirer les enseignements de ce vote. Et tenir, pour une fois, le langage de la vérité : ne rien noyer sous les poncifs habituels du "c’est toujours eux" ou du "c’est toujours nous".
Sassou-Nguesso président du Congo pour les sept nouvelles années ? Il nous faudra, pendant sept ans, nous habituer à cela.
Certes, je l’ai déjà dit aussi, nous aurions préféré un mode autre de faire. Une transparence jamais mise en question, une préparation au dessus de tout soupçon, une association de l’opposition à toutes les étapes du déroulement du vote, une Constitution elle-même rassembleuse et peu soucieuse de favoriser un camp…
Le sage dit : « Quand on n’a pas ce que l’on aime, il faut aimer ce que l’on a ». J’entends d’ici les vociférations des pro et surtout des anti-Sassou. Pourtant, il faudra bien se rendre à l’évidence. Le Congo a un président (mal) élu. A vous de trouver les épithètes qui s’accorderont, au fil des ans, à ce président-là.
Mais, encore une fois, le dire suffit-il ? L’opposition qui a donné le spectacle d’une décomposition avancée n’aura-t-elle rien à se reprocher ? Il est quand même curieux de rencontrer à une telle étape de compétition politique des hommes et des femmes qui critiquent un processus, acceptent quand même de s’y joindre, décident de se retirer à la dernière minute appelant même au boycott.
Ou bien on est complices, ou bien on est opposants. Se retirer à la dernière minute est un aveu. Je ne sais s’il est de compétence. Incapable de stratégie et d’union, nos opposants ont servi de faire-valoir à Sassou-Nguesso. Dire que la faute est dans un seul camp ne nous avancera à rien.
Qu’est-ce qui va se passer maintenant ? Je ne le sais pas personnellement. A l’opposition de nous dire la voie. Et à Sassou-Nguesso de nous étonner par des gestes de rassemblement. Aux uns et aux autres de nous aider à briser les cercles de la répétition qui tuent.
Benda Bika