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Congrès constitutif du Mouvement Action Renouveau (M.A.R)

Dans les tous derniers jours de 2006, dans la salle du Forum Mbongui à Pointe-Noire, le M.A.R a parachevé, sous la direction de son Président Fondateur Jean Baptiste Tati Loutard, sa conversion en parti politique. Sans surprise aucune, le M.A.R a renouvelé son soutien indéfectible à l’action de Denis Sassou Nguesso.

L’après Sassou semble n’être à l’ordre du jour de personne au Congo. Le M.A.R en confirmant son inconditionnel attachement aux actions de l’Homme des masses, se positionne, comme tant d’autres dans les starting blocks de la course aux portefeuilles.

342 congressistes venus des douze départements du Congo et même de France ont accueilli solennellement Jean Baptiste Tati Loutard, président fondateur, porteur d’un foulard jaune et rouge. Les militants vêtus de Tshirts aux couleurs nationales ont longuement ovationné le "Ngomba" [1] comme il se surnomme lui-même.

Sous l’étendard du parti, il a ouvert le Congrès constitutif en ces termes :

« Je vous remercie d’être venus si nombreux,
Je remercie d’abord ceux qui sont venus de très loin :
De la Likouala, de la Sangha, de la Cuvette Ouest,
De la Cuvette Centre, des plateaux, de Brazzaville,
Des pays étrangers tel la France.
Je remercie ceux qui sont venus des pays du Grand Niari.

Vous avez donc quitté vos départements, vos villes et vos villages, vos activités quotidiennes pour vous retrouver ici à Pointe-Noire, à l’appel du Mouvement Action Renouveau (MAR), il s’agit évidemment d’une question d’importance, puisqu’il s’agit de l’avenir de notre organisation. Pour cela, je vous en félicite et vous en remercie vivement.

Au sortir e la guerre, nous avons créé le MAR pour défendre les actions du président Sassou Nguesso et tenté de faire de la politique des hommes, des femmes et des enfants de notre pays.

Nous avons lancé le slogan « Le MAR n’a pas été seulement crée pour être mais pour faire »

Pour mieux réussir dans l’action, le MAR s’est battu pour avoir des Députés, des Sénateurs et des Conseillers. La nouvelle loi sur les partis politiques ne nous permettra plus d’en avoir. Voilà pourquoi, nous devons transformer le MAR, [ONG] en parti politique. Mais c’est le Congrès, instance suprême, qui doit en décider.

Sur ce, je déclare ouverts les travaux du Congrès constitutif du MAR. »

JBTL, n’oubliant pas qu’il est poète à ses heures, a ponctué son discours par une sagesse africaine :« Tous les animaux ont des poils, mais ils ne parlent pas le même langage, le singe meurt en riant et le mouton meurt les yeux ouvert. »

En prologue aux travaux, monsieur Germain Bemba-Bantsimba, Secrétaire Général adjoint du MAR, a scellé officiellement l’alliance/fusion entre le Mouvement Action et Renouveau (MAR) et le Mouvement des Citoyens de la Ville (MCV) de François Luc Macosso :

« En vue de participer à l’œuvre d’édification d’un Congo nouveau, le MAR et le MCV ont convenu de s’unir pour mettre en ensemble les potentialités humaines et intellectuelles dont regorgent leurs mouvements respectifs pour le triomphe de la démocratie et le progrès social.

Considérant que les deux mouvements ont en partage les valeurs fondées sur :
 L’unité nationale ;
 La défense des droits et devoirs des citoyens ;
 La restauration de l’autorité de l’Etat ;
 La justice sociale ;
 L’éthique, la responsabilité ; la solidarité et la citoyenneté ;
 La bonne gouvernance ;
 L’affermissement de la paix ;
 La lutte contre la pauvreté.

Considérant que le MAR et le MCV condamnent :
 L’intolérance sous toutes ses formes ;
 L’ethnocentrisme ;
 L’exclusion ;
 Le racisme ;
 La xénophobie ;
 L’incitation et le recours à la violence ;
 L’atteinte à la sûreté de l’Etat, et à l’ordre Public.

Considérant que la prolifération des mouvements politiques participe à la dispersion des énergies, le MAR et le MCV affirment leur volonté de :
 S’unir et fonder un seul parti politique pour être plus fort en vue de bâtir une société congolaise expurgée de toutes les formes d’inégalités et résolument tournée vers le progrès social et le bien être des congolaises et congolais.
 D’affronter, dans les meilleures conditions, les prochaines échéances électorales, avec efficacité, en vue de les gagner ensemble.
 Elaborer un projet de société aux fins de transformer qualitativement la société congolaise et répondre ainsi à ses aspirations. »

Après un moment de détente pour permettre de libérer les invités, les travaux proprement dits ont pu s’engager

Au présidium du MAR, les dauphins sont désignés :
 Roland Bouiti Viaudo, député-maire de la ville océane obtient la première vice présidence ;
 Obambi Itoua, conseiller municipal, homme d’affaires, gouverneur du district 442 duLion’s Club, est élu à la seconde.
 Madame Philomène Fouti Soungou confirme son ascension politique au Présidium en passant de la promotion de la femme au rang de premier rapporteur, ce qui lui vaudra l’honneur de lire le communiqué final du Congrès constitutif du MAR.

Ces jeunes loups de la politique héritent d’un parti politique sans ambition. A quoi peut servir de présenter un projet de société si l’on n’a pas la prétention de le soumettre au suffrage du peuple vers la magistrature suprême, si ce n’est pour jouer " le singe ou le mouton" ? Là encore nous voulons suivre Jean Baptiste Tati Loutard et François Luc Macosso sans y parvenir.

Madame Virginie Koumba, chargée des relations extérieures et de la coopération au sein du MAR, nous a livré ses impressions au sortir du Congrès :

Daniel Lobé Diboto : Madame virginie Koumba, vous êtes chargée des relations extérieures et de la coopération au MAR, quelle expérience avez-vous dans la matière ?

Virginie Koumba : Mon expérience dans ce domaine, je vous dirais que je suis des affaires étrangères, étant donc des affaires étrangères, la coopération et des relations extérieures sont mon domaine de prédilection, je ne dirais pas que c’est ma tasse de thé.

DLD : Peut-on connaître votre itinéraire dans ce secteur d’activité ?

VK : Je ne sais pas ce qu’il faut vous dire, sinon j’ai une formation en relations internationales, développement et tous ce qui tourne autour, je suis passée par l’administration, et j’ai fait du droit. Enfin, je pense avoir une ouverture d’esprit qui permet d’aborder les problèmes internationaux et la coopération internationale avec assez d’aisance.

DLD : Vous devez être proposée comme ministre des relations extérieures et de la coopération pour le compte du MAR, avez-vous déjà un carnet de route ?

VK : Je vous dirais sincèrement pas encore. Vous voyez que les choses se mettent en place. Le parti vient d’être constitué. N’allons pas trop vite en besogne attendons un peu. Dans un bref délai je pourrais vous donner plus de précision. Mais dire que je serais nommée ministre des relations extérieures ce n’est pas encore ça, déjà s’occuper des relations extérieures et de la coopération au niveau du parti, ce n’est pas forcement être ministre des affaires étrangères. Il y a beaucoup de problème au niveau de la société, interrégionaux. Tout cela fait partie de la coopération internationale, donc c’est pas forcement être ministre des affaires étrangères.

DLD : Alors parlons de la société congolaise, que pensez-vous qu’il faille corriger dans ce pays en terme du social ?

VK : En terme du social il y a beaucoup, beaucoup de problèmes et je crois que ça devrait faire l’objet d’une conversation un peu plus longue car le domaine est tellement large, tellement diversifié qu’en deux mots, on ne pas épuiser ce dossier.

DLD : Si on vous demande en deux ou trois mots les priorités en social au Congo ?

VK : Priorités en social dans notre pays, c’est difficile à cerner en deux ou trois mots, s’il faille répondre à votre question je dirais d’abord je ne sais pas si vous englobez la santé dans votre acception, mais je crois qu’il faut regarder la santé, améliorer la vie au quotidien, l’éducation car ce que nous vivons aujourd’hui, il faut reconnaître que c’est trop, trop difficile.

DLD : Madame Virginie Koumba une question sensible. Ces derniers temps à Pointe-Noire, on assiste à une recrudescence d’infanticides par les jeunes filles que pensez-vous de cela ?

VK : Avant de m’adresser à ces jeunes filles, le message va d’abord à l’endroit de la nation. Si ces jeunes filles posent des actes qu’on ne pas encourager, je crois que c’est parce qu’elles sont désemparées. Pourquoi ? Parce qu’elles ne peuvent plus assurer, très souvent ce sont des grossesses non désirées et elles sont conscientes que la vie va leur être plus difficile ; c’est peut être pourquoi elles posent ces actes ignobles, je dirais même inqualifiables. Si quelque part il y avait une sécurité sociale, une prise en charge, je crois que des filles mères, n’arriveraient pas à cette extrémité.

DLD : Une dernière question, madame Virginie Koumba, les femmes demeurent en marge de la politique malgré la volonté de l’Etat congolais manifestée par la Constitution en son article 8. Quel message lancez-vous à l’endroit de la gent féminine encore en marge de la politique ?

VK : Moi, je demanderais aux femmes de se lever parce qu’elles sont aussi compétentes que les hommes, mais il faut reconnaître que dans notre société il y a encore beaucoup de pesanteurs. Il faut reconnaître aussi qu’au Congo, la femme se limite très souvent aux tâches ménagères tant bien même elle a les mêmes diplômes que son mari elle préfère se mettre en retrait. Cela aussi, on peut le mettre dans les pesanteurs et les lourdeurs de notre pays.
Moi, je demande à ces femmes de se lever et d’affronter les difficultés qui peuvent se présenter pour donner le meilleur d’elle-même, mais tout ce qu’elles ont appris, tous les diplômes quelles ont il faut bien que ça serve à quelque chose. En plus il n’y a pas de dichotomie entre le rôle de la femme au ménage et la politique.


En l’absence d’une opposition forte et active à même de proposer une alternative, les échéances électorales prochaines nous priveront du débat franc et sain qu’espèrent les congolais. Ne dit-on pas : « Si tu ne peux pas téter ta mère, tète ta grand-mère » ?
On veut bien changer les hommes, tous les hommes, sauf un : Denis Sassou Nguesso qu’on voit comme le seul garant de la paix. Il n’a plus rien à faire pour s’assurer de sa pérennité au pouvoir. Les politicards font, tous, la queue devant la mangeoire en espérant récolter la plus grosse part du gâteau.

Insidieusement le schéma politique congolais a perdu son caractère républicain. Sassou n’a plus besoin de la force pour se maintenir. Il n’est, dans la sphère politique, plus contesté que par une marge privée de moyens d’action. C’est une dérive monarchique. Rien aujourd’hui ne pourrait s’opposer à ce que Sassou Nguesso se déclare roi du Congo et qu’il décrète ce statut héréditaire.

« ...lorsque dans un gouvernement, les lois ont cessé d’être exécutées, comme cela ne peut venir que de la corruption de la République, l’Etat est déjà perdu » Montesquieu "de l’esprit des lois" .

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