Les départements congolais de Pointe-Noire, Kouilou, Niari et Bouenza, très durement frappés depuis novembre 2006 par le choléra, s’avèrent aujourd’hui abriter d’importants foyers d’une autre terrible maladie, l’ulcère de Buruli.
Une fois n’est pas coutume, c’est notre confrère congo-site.com qui lance le pavé dans la mare à l’occasion d’une mission d’experts congolais et internationaux.
Source : congo-site.com
La présence de l’ulcère de Buruli a été confirmée au Congo (370 cas), notamment dans les départements de Pointe-Noire (9 cas), Kouilou (296 cas), Niari (36 cas) et Bouenza (29 cas). Une mission composée d’experts congolais et internationaux vient de procéder à l’évaluation de la situation de la maladie au niveau national.
Brice Elion/CSA du 15/03/2007
Cette mission visait à connaître la situation de la maladie au Congo, des mesures engagées pour la lutte et des défis à relever sur le terrain. Organisée en partenariat avec l’Organisation mondiale de la santé (OMS), elle a permis aux experts internationaux d’échanger avec la partie congolaise, ainsi qu’avec la représentation nationale de l’OMS.
D’après la mission, l’ulcère de Buruli est endémique à Pointe-Noire et au Kouilou, dans les districts de Madingo-Kayes, Kakamoeka, Tchamba-Nzassi, Hinda, Nzambi. Dans le Niari, la maladie sévit à Louvakou, Makabana, Kimongo et Dolisie ; et dans la Bouenza à Nkayi, Loudima, Madingou et Mouyondzi. Elle n’exclut pas toutefois l’existence de cas de la maladie dans d’autres départements en raison de l’absence de données.
La mission était composée des docteurs Kingsley Asiedu de l’Initiative mondiale pour l’ulcère de Buruli (OMS/Genève), Augustin Guedenon de la Fondation Raoul Follereau (Paris-France), Ghislain Sopoh du Centre de dépistage et de traitement de l’ulcère de Buruli (CDTUB) Allada au Bénin et Damas OBVALA, coordonnateur du Programme national de lutte contre la lèpre et l’ulcère de Buruli, représentant le Gouvernement congolais.
L’équipe d’experts internationaux s’est rendue à Pointe-Noire, au Kouilou et dans la Bouenza. Elle a constaté une connaissance de la maladie, une prise en charge médicale des patients, des difficultés d’accéder aux villages endémiques, l’indispensabilité de consommables, et la nécessité de réhabiliter les infrastructures de prise en charge.
L’équipe a recommandé à la coordination du programme d’assurer la mise en oeuvre des points de la stratégie de l’OMS à chaque niveau ; de planifier et procurer les médicaments et consommables aux centres de santé impliqués dans la prise en charge des cas ; de s’assurer de la disponibilité dans tout le pays de tous les documents et supports d’Information éducation et communication (IEC) disponibles sur l’ulcère de Buruli ; de reconsidérer le plan d’action de 2007, etc.
Au niveau départemental, il est recommandé de mettre en place une structure organisationnelle départementale, composée d’un point focal départemental, d’un assistant sanitaire, superviseur des activités liées à l’ulcère de Buruli et d’un chirurgien responsable de la prise en charge chirurgicale.
L’on a souligné, au niveau opérationnel, la nécessité de réhabiliter des infrastructures sanitaires de Madingo-Kayes, de construire des pavillons complémentaires et de prévoir un fond de fonctionnement pour le centre. A Nkayi, il est préconisé de réaménager et équiper le bloc opératoire et le laboratoire ; appuyer le centre en médicaments et consommable médico-chirurgical, etc.
Un appel a été lancé à l’endroit des autorités locales en vue de renforcer la volonté politique, en apportant plus de soutien dans la mise en oeuvre des activités du programme de lutte contre la maladie à tous les niveaux. Il a été demandé aux partenaires de formaliser le partenariat et soutenir davantage le programme. L’OMS devrait appuyer le Congo dans la mise en oeuvre des activités de lutte contre l’Ulcère de Buruli.
L’ulcère de Buruli a été confirmé au Congo en 2001 à travers des échantillons prélevés sur des ulcères par une équipe conjointe Congo-OMS. En 2004, un programme a été mis en place et mené jusqu’en 2005 avec des activités de sensibilisation, dépistage, formation et de prise en charge chirurgicale des cas.
A partir de 2006, la lutte contre cette maladie a été accentuée avec l’introduction de la prise en charge médicale, couplée de la formation des agents de santé responsables des CDTUB des départements concernés. Les ulcères représentent 70% des cas et 46% des personnes atteintes sont des enfants de moins de 15 ans.
Références :
– Un article médical très technique (non illustré)
– Un article vulgarisateur (attention photos insoutenables)