A peine quelques 48 heures après son lancement officiel par le directeur général de la police, le général Jean François Ndénguet, l’opération Uppercut, vient de faire les siennes. Investie de la mission d’assurer la sécurité des personnes et des biens pendant les fêtes de fin d’année à Brazzaville et Pointe Noire, cette opération s’est illustrée par une grosse bavure. Le meurtre d’un taximan ce 22 décembre à Brazzaville, à Bacongo, à environ une heure du matin.
Un homme a été retrouvé au volant de son taxi en travers de la route qui a fini sa course sur un arbre, criblé de balles. Il s’est agi d’un relayeur de nuit du taxi immatriculé 693 EM 4. Ce conducteur a été abattu par un policier de l’opération Uppercut dans l’exercice de ses fonctions, mais hors de la zone où il était censé surveiller la circulation.
L’accident s’est produit à Bacongo, au square De Gaulle, à la hauteur du Commandement de la gendarmerie.
Les chauffeurs de taxis de Brazzaville ont menacé de rentrer en grève. Mais cette décision a été très peu suivie, car le tract partant cet avis de cessation temporaire des activités de transport à Brazzaville n’a pas été signé. L’intervention du directeur général de la police sur les ondes nationales a été de nature a estompé le furax des taximen et de les rassurer.
Le responsable de ce forfait, un certain Francis Kiténgué aurait été rendu entre les mains de la procurature de la République, laquelle a ouvert une information judiciaire. Les obsèques de ce malheureux taximan devraient être prises en charge par le ministère de la sécurité.
La mémoire des Congolais est encore fraîche de cette phrase du patron de la police quelques jours plus tôt : « Tout agent en service ou non durant cette période exceptionnelle, auteur d’un délit ou d’une faute professionnelle grave sera systématiquement l’objet d’une procédure administrative et disciplinaire allant jusqu’à la radiation des effectifs de la force publique ».
En cette année finissante, les policiers ne sont à leur première bévue. En début du mois de décembre, un ressortissant malien a été abattu par une patrouille de la police pour des raisons qui restent encore à être définies. Cette affaire qui avait profondément indignée la communauté ouest africaine à Brazzaville est restée sans suite. Pour manifester leur mécontentement, la plupart des commerces tenus dans les quartiers populaires par des étrangers étaient restés fermés les 11 et 12 décembre derniers.